POLIS CHRYSOCHOUS - 2006
Informations Générales
Numéro de la notice
35
Année de l'opération
2006
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Polis , Polis, Poli
Polis , Polis, Poli
Notices et opérations liées
2006
Description
La campagne de fouilles de l’Université de Princeton sur le site des villes antiques de Marion et d’Arsinoé, dans la ville actuelle de Polis Chrysochous, a porté principalement sur la zone Nord du site, là où se trouvait auparavant la maison de fouilles, qui a été détruite en 2002.
La fouille s’est concentrée sur un grand bâtiment (25 X 35 m environ), construit en partie en grands blocs de calcaire, en alternance avec des sections en briques. Certains blocs ont été enlevés à date plus récente, mais les côtés Sud et Ouest sont pratiquement intacts et les murs sont conservés sur une élévation de 2 à 3 m. Le bâtiment présente des caractéristiques originales :
La fouille s’est concentrée sur un grand bâtiment (25 X 35 m environ), construit en partie en grands blocs de calcaire, en alternance avec des sections en briques. Certains blocs ont été enlevés à date plus récente, mais les côtés Sud et Ouest sont pratiquement intacts et les murs sont conservés sur une élévation de 2 à 3 m. Le bâtiment présente des caractéristiques originales :
- L’appareil employé est inédit : on trouve des murs de briques au milieu de sections de murs en pierres équarries, qui semblent être des piliers, ainsi que des murs verticaux de briques entre les « piliers » de pierre et dans de longs murs de petites pierres qui encadrent les piliers de pierre à l’Est et à l’Ouest.
- Aucun sol visible n’a été repéré à l’intérieur.
- Le bâtiment ne contenait aucun mobilier.
- Les couches supérieures étaient faites de sable qui renfermait de la céramique chypriote décorée du IVe s. av. J.-C.
Sur ce bâtiment, un autre a été construit à l’époque romaine (fin du Ier s. av. J.-C.). La partie la mieux conservée est constituée par une cour à péristyle dont le sol est en mortier. Ce matériau qui a été recueilli en morceaux dans des couches postérieures de la période byzantine, montre que le mortier était largement utilisé pour la confection de sols dans les bâtiments romains. Il semble s’agir d’une résidence romaine privée, qui jouissait d’une vue remarquable sur la mer.
Le bâtiment classique, fait de pierres équarries et de briques, n’a vraisemblablement jamais été achevé : c’est ce qu’indique l’absence de trace d’enduit (destiné à dissimuler les matériaux peu cher employés) sur les murs qui ont été réutilisés. D’après les sections du bâtiment dégagées, ce dernier avait un plan symétrique, avec un vestibule ouvert au Sud, une grande cour centrale (on n’a découvert aucun élément de couverture) avec de petites pièces sur les côtés, et vraisemblablement une longue pièce étroite au Nord. Le bâtiment recouvre plusieurs petites constructions du VIe s. av. J.-C., dont ne sont conservées que des bribes : un fragment de sol peu épais en mortier, plusieurs tronçons de murs en briques, et les ruines d’un mur fait de petites pierres. Ces éléments ne livrent aucun indice permettant de définir la fonction du bâtiment postérieur de pierres et de briques. Ce dernier ressemble toutefois beaucoup à un sanctuaire, du type de celui de la fin du Ve s., découvert dans la zone A.H9 [1], mais avec une orientation inversée. D’autres recherches sont nécessaires et plusieurs hypothèses sont possibles. L’interprétation la plus vraisemblable est que la construction du bâtiment de pierres et de briques a commencé juste avant le siège de Marion par Ptolémée Sôter, en 312 av. J.-C. Le remblai de sable a sans doute été déposé afin d’intégrer le bâtiment dans le mur de défense de la ville, qui ne devait guère être éloigné et qui a été édifié dans l’urgence. On a relevé des indices prouvant l’existence d’une muraille dans la zone A.H9, à l’Est. Il est inutile, à ce stade de la recherche, de se perdre dans davantage de conjectures.
Nous espérons que la couverture temporaire des beaux murs de briques les protégera pendant un certain temps. Ces derniers sont conservés sur une hauteur de près de 3 m. Avec les piliers de pierre, ils représentent le bâtiment classique le plus remarquable de la région de Polis Chrysochous.
Une autre fouille a porté sur la partie Est du site antique, plus précisément sur l’extrémité Est du plateau connu localement sous le nom de Peristeries. Là, le plan de l’édifice dénommé « palais » a été dégagé, principalement dans sa portion Sud. Les indices recueillis lors des campagnes de fouilles précédentes, à savoir que le bâtiment suivait exactement la ligne de crête à l’Est, ont été confirmés : ainsi, le mur extérieur Nord-Sud change légèrement d’orientation vers l’Ouest, à l’endroit précis où la limite Est du plateau fait un léger décrochement vers l’Ouest. Plusieurs des petites pièces explorées ont été gravement endommagées en 1999, lors de creusements au bulldozer, entrepris en toute illégalité pour la construction d’une route. Il est probable que ces pièces donnaient sur une cour ouverte à l’Ouest. La partie préservée du bâtiment constituait sans doute l’aile de service d’un grand édifice, de belle construction, qui s’étendait peut-être, vers l’Ouest, au-dessous de l’école primaire actuelle.
Après plus de vingt campagnes, les fouilles de l’Université de Princeton sont désormais achevées à Polis Chrysochous. Des missions d’études sont prévues, afin de préparer les publications.
[1] Cf. W. A. P. Childs, « First Preliminary Report on the Excavations at Polis Chrysochous by Princeton University », RDAC 1988, p. 123-127.
Auteur de la notice
Texte transmis par Pavlos FLOURENTZOS - (traduction : S. Fourrier)
Références bibliographiques
Rapport d'activités du Département des antiquités de Chypre.
Légende graphique :
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Date de création
2009-11-30 00:00:00
Dernière modification
2024-02-14 12:58:17