AMARYNTHOS - 2012
Informations Générales
Numéro de la notice
2962
Année de l'opération
2012
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Amarynthos, Artemision
Amarynthos, Artemision
Notices et opérations liées
Description
À Amarynthos, D. Knoepfler, K. Reber (ESAG) et A. Karapaschalidou (XIe éphorie des antiquités préhistoriques et classiques) ont repris en 2012 la fouille au pied de la colline de Paléoekklisies, sur le terrain Dimitriadis, mettant au jour des vestiges appartenant à plusieurs phases d’occupation (fig. 1-2).
La stoa classique (M20). – Les fondations monumentales (M 20) qui avaient été mises au jour en 2007, et attribuées à une stoa bordant le sanctuaire d’Artémis Amarysia, ont été dégagées en trois nouveaux emplacements, ce qui a permis de les suivre sur une longueur de 20 m. Leurs extrémités Nord-Est et Sud-Ouest n'ont pas été mises au jour, ce qui laisse deviner une construction de plus grande ampleur. Le mur de fondation repéré, large de 1,30 m, est constitué de deux assises de blocs quadrangulaires en conglomérat : la première assise, haute de 0,54 m, est composée de deux rangées de panneresses, tandis que la seconde, haute de 0,42 m, présente une série de boutisses. Aucun mur de retour ni mur parallèle n'a été découvert à l'Ouest, si bien que le mur M20 peut être interprété comme la façade occidentale d'un long édifice, dont la partie interne se développe plus à l'Est dans le terrain Mani.
Un bloc de frise dorique (l. 2,60 m ; larg. 0,49 m ; haut. 0,56 m ; fig. 3), comprenant une série de trois triglyphes et de trois métopes, a été mis au jour dans la partie méridionale de la fouille. Cet élément d'entablement appartient sans doute, au vu de ses dimensions, à une stoa. Son lieu de découverte, à proximité immédiate de M20, permet d'interpréter ce long mur comme la fondation d'une colonnade de portique (d’autres blocs du même type ont été identifiés dans l’élévation du mur Nord de l’église byzantine de la Panagitsa, à 2km vers l’intérieur des terres ; fig. 4). Le positionnement de ce bloc de frise suggère qu'il ne s'est pas simplement effondré de la stoa, mais qu'il a été retourné ultérieurement, probablement par les chaufourniers à la recherche de pierres. Un fragment de marbre taillé mis au jour dans une couche d'éclats de marbre au-dessus du mur M20 reflète timidement l’aménagement de cet édifice encore très partiellement dégagé.
Sur les coupes stratigraphiques faites en travers du mur M20, on note un décalage de positionnement entre les deux assises de fondation. Cette observation avait permis, en 2007, d’étayer l’hypothèse de deux états de construction distincts de l’édifice (l’un durant la seconde moitié du IVe s. av. J.-C., l’autre plus tardivement, après 260 ou après le début du IIe s. av. J.-C.). Les nouvelles sections dégagées en 2012 invitent à nuancer cette interprétation. Elles montrent que ce décalage entre les assises fluctue de manière irrégulière, ce qui n'est pas étonnant pour un mur de fondation enseveli. Il n’est donc plus indispensable, à ce stade des investigations, de supposer un réaménagement à l’époque hellénistique. La céramique mise au jour dans les couches liées aux fondations de M20 est très rare et très mélangée. La majorité des tessons peut être datée du VIe et du Ve siècle av. J.-C. Une datation assurée du portique ne peut cependant pas être fournie dans l'état actuel de nos connaissances.
Le bâtiment archaïque. – À l’Ouest du mur M20, la fouille a mis au jour plusieurs segments d'un grand édifice archaïque (fig. 5). Large d'environ 5,50 m, ce bâtiment a partiellement été dégagé et se prolonge vers le Sud-Ouest dans la stratigraphie. Les trois murs mis au jour (M22, M23 et M24) sont construits en petit appareil de moellons de calcaire et de petites pierres de différente nature, sur deux assises irrégulières. Au Nord, le M22, constituant la façade occidentale de l’édifice, se poursuit sur 1,12 m au-delà du mur de retour M23, formant une ante marquée à son extrémité par deux orthostates de calcaire soigneusement taillées. Un mur d’appareil plus modeste s’appuie contre le côté Sud-Est du mur M24 et s'étend sur 1,60 m, avant d'être interrompu, sans doute par le creusement de la large tranchée de fondation du mur M20. Au Sud de l'angle formé par les murs M24 et M25, une structure en forme de pi composée de trois pierres taillées disposées de champ, dont la fonction reste inconnue, semble reposer sur le même niveau que la seule assise dégagée du mur M25. Une épaisse couche argileuse homogène de couleur brun clair-gris, se retrouvant également en stratigraphie, scelle les murs et pourrait correspondre à l'effondrement de l’élévation en brique crue. Aucun niveau d'occupation n’a pu être observé à l’intérieur du bâtiment. La céramique trouvée en très petite quantité à l’intérieur et à l’extérieur de l'édifice est majoritairement archaïque (VIIe et VIe siècle av. J.-C.) avec un certain nombre de tessons géométriques antérieurs au VIIIe siècle av. J.-C. Cet édifice, dont l’extension vers le Sud-Ouest n’a pas pu être dégagée, présente un plan allongé d'une longueur de 12,50 m au moins, avec un porche d'entrée doté d'un auvent.
Vestiges d’époque géométrique (VIIIe s. av. J.-C.). – Deux sondages ont été effectués au Sud de M23 et au Sud-Ouest de M24 afin d’identifier des états de construction antérieurs au bâtiment archaïque, mais la fouille n’a pas atteint le sol vierge. Dans le premier sondage, deux tronçons de mur (M26 et M27) en petit appareil de pierres irrégulières liées par une argile dure et compacte ont été dégagés. Le mur M26 constitue l'extrémité Sud-Ouest d'un mur qui succède à M27, sur lequel il repose. La céramique découverte dans ces niveaux est antérieure au VIIe siècle av. J.-C. L'un de ces deux murs pourrait éventuellement correspondre au même état de construction que le mur M21 découvert en 2007 dans le sondage II du terrain Mani voisin. Des couches d’argile contenant de nombreux tessons de céramique d’époque géométrique ont été fouillées dans la partie occidentale du sondage III. Au sud du sondage IV, sous le mur M24, est apparue une dalle entourée par une couche sablonneuse pauvre en céramique, qui a livré une figurine en terre cuite d'époque géométrique représentant un personnage assis, les deux bras levés au ciel. La fouille au-dessous de cette dalle n'a pas permis d'en expliquer la fonction.
Vestiges protohistoriques (IIe millénaire av. J.-C.). – Dans ces sondages, aucune construction plus ancienne n’a été découverte. En revanche, on a recueilli du mobilier résiduel daté du IIe millénaire av. J.-C. : des tessons de céramique minyenne, quatorze obsidiennes, ainsi qu’un pied de kylix et une tête de figurine en psi en terre cuite d’époque mycénienne. Ceux-ci incitent à penser que le terrain Dimitriadis était déjà occupé au Bronze Moyen et Récent.
L’identification nouvelle de la stoa, comme la découverte de vestiges d’occupations antérieures du site, fournir aux fouilleurs « un ensemble d’indices pratiquement équivalent à une preuve » de l’identification du sanctuaire d’Artémis Amarysia.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D’après le rapport d’activités de l’ESAG à Amarynthos en 2012.
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Date de création
2013-03-07 00:00:00
Dernière modification
2023-10-11 11:41:44
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