MÉTHONÈ - 2004
Informations Générales
Numéro de la notice
284
Année de l'opération
2004
Chronologie
Âge du Bronze - Bronze Ancien - Bronze Moyen - Bronze Récent
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Méthonè, Methoni, Methone
Méthonè, Methoni, Methone
Notices et opérations liées
Description
En 2004, on a poursuivi les fouilles sur le site de l’antique Méthonè, colonie d’Érétrie, situé au Nord du village moderne de Néa Agathoupoli. La ville antique était construite sur deux collines contiguës, la colline Ouest, haute et abrupte (acropole ?) et la colline Est. Les fouilles ont été menées dans cinq secteurs de la colline Est.
1) Agora ? (parcelle 274). — En 2003, des fouilles menées dans ce champ (secteur A) avaient révélé des vestiges architecturaux s’échelonnant entre le BA et l’époque archaïque. La poursuite des fouilles dans ce même secteur a mis au jour de nouveaux vestiges architecturaux à l’intérieur de la grande fosse (3,50 x 4 m), notamment une construction en forme de V et, à 8 m de profondeur, une série de poteaux de bois organisés dans un plan horizontal ; sur les poteaux on a repéré une couche d’argile de couleur verdâtre (ép. 0,10 m), sans doute un enduit de sol. La suite de la fouille en profondeur, dans un petite partie de la fosse, a révélé des traces de bois posés verticalement. La fouille s’est arrêtée pour des raisons de sécurité, sans atteindre le sol de la fosse. Ces constructions en bois doivent dater de la fin du VIIIe ou du début du VIIe s. av. J.-C. La céramique recueillie était particulièrement riche et variée, la production eubéenne étant bien entendue la mieux représentée. Nombreux étaient aussi les objets en ivoire (fig. 1), ainsi que les objets indiquant une activité métallurgique : fragments de creusets, de moules en pierre pour la fabrication de bijoux et très nombreux fragments de moules en terre cuite pour la fabrication des χαλκά dits « macédoniens ». On note, enfin, la présence d’un nombre considérable de tessons gravés dont plusieurs portent des graffiti qui doivent dater de la fin du VIIIe ou du début du VIIe s. av. J.-C.
Dans un autre secteur (B) du même champ on a exploré un bâtiment rectangulaire (A) dont on a reconnu trois états principaux. La partie Sud du bâtiment, la plus ancienne et la plus monumentale (appareil polygonal), était mal conservée et en grande partie dans le champ voisin ; les fouilleurs supposent qu’elle date du début du VIe s. av. J.-C. De la fin du même siècle doit dater a partie centrale du bâtiment, constituée de trois pièces en enfilade communiquant entre elles ; il est intéressant de noter la découverte de pièces de bois provenant de la toiture qui conservaient des traces de couleurs (bleu, rouge, vert). Une série de foyers à l’intérieur des trois pièces ne s’accorde pas avec le caractère luxueux du bâtiment ; on suppose qu’ils datent de l’extrême fin de son utilisation, de l’époque du siège de la ville par Philippe II (355). Le mobilier recueilli, surtout la céramique, s’échelonne entre la fin du VIe et le milieu du IVe s. L’aile Nord, sans doute un portique ouvert vers le Nord, fut rajoutée ultérieurement, dans une phase sans doute assez proche des précédentes. Le caractère monumental du complexe et son utilisation continue suggèrent que l’on a affaire à un édifice public. Il existe cependant, surtout dans les niveaux profonds (succession de couches de terres brûlées), des indices d’une utilisation artisanale de cette zone, notamment d’un atelier métallurgique.
Dans un troisième secteur (G), voisin du précédent, on a mis au jour un autre bâtiment (B), lui aussi monumental. À 4 m environ à l’Est des bâtiments A et B, on avait déjà repéré l’année passé un puissant mur (larg. 1,20 m) interprété comme un rempart médian. À ce stade de l’étude on ne peut exclure qu’il s’agisse du péribole des bâtiments. Tout indique en outre que l’on se trouve au centre commercial de l’agglomération, c’est à dire sur l’agora antique.
2) Rempart (parcelle 245). — Des sondages dans la partie Sud de la colline avaient pour objectif la localisation des limites Sud de l’habitat. La fouille n’a pas révélé de restes du rempart lui-même mais divers vestiges suggérant sa présence dans cette zone : un grand fossé (larg. 5 m, prof. 1,80 m), qui faisait sans doute partie de la fortification du début de l’Âge du Fer, et un escalier menant vers une galerie qui devait passer sous le rempart et constituer une issue secrète en cas de siège ; elle menait peut-être à une source.
3) Littoral antique (parcelle 208). — Un sondage dans une zone où l’on suppose la présence du rivage antique a mis au jour des vestiges paléochrétiens au-dessus d’une couche de sable. Cela indique qu’à cet endroit se trouvait sans doute le port antique, qui était fut remblayé dès l’Antiquité tardive.
Les premiers résultats d’une étude géomorphologique appuyée sur un modèle numérique de terrain (MNT) et visant à localiser le site du port de Méthone, sont publiés dans AEMΘ 19 (2005), p. 317-321 [M. Ghilardi, J. Le Rhun, M.-F. Courel, P. Chamard, F. Queyrel, M. Styllas, T. Paraschou].
Auteur de la notice
Anna TOUCHAIS
Références bibliographiques
Bessios, M., Adaktylou, F., AEMΘ 18 (2004), p. 357-366. M. Ghilardi, J. Le Rhun, M.-F. Courel, P. Chamard, F. Queyrel, M. Styllas, T. Paraschou, AEMΘ 19 (2005), p. 317-321 AD 56-59 (2001-2004), B3a, p. 211-212.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
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Date de création
2009-12-01 00:00:00
Dernière modification
2024-02-16 08:06:46