ARGOS. - Aspis - 2011
Informations Générales
Numéro de la notice
2635
Année de l'opération
2011
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Argos
Argos
Notices et opérations liées
Description
À Argos, un nouveau programme de recherche concernant l’étude diachronique des fortifications sur la colline du Prophète Élie, l’Aspis, a débuté en 2011, sous la direction de G. Touchais, A. Philippa-Touchais et S. Fachard, avec la collaboration d’E. Margaritis.
Les recherches se sont portées cette année sur trois secteurs :
- Dans le secteur Nord-Est, le nettoyage de la partie Nord du saillant triangulaire a confirmé sa datation au début de l’époque hellénistique (fig. 1 : VI). Un sondage exploratoire, disposé perpendiculairement au tracé supposé du parement interne de la muraille, n’a rencontré celui-ci qu’à plus d’un mètre sous la surface : seule la première assise du mur est préservée, les blocs des assises supérieures ayant été récupérés. Cette assise est formée de blocs polygonaux de hauteur variable. La tranchée de fondation, qui a recoupé des niveaux HM en place, fut comblée par un mélange de limon et de déchets de taille ; elle a livré quelques tessons dont l’examen préliminaire permet de fixer, provisoirement, un terminus post quem pour la construction du mur au début de l’époque hellénistique. Cette tranchée est scellée par une fine couche de limon argilo-sableux qui constitue le premier niveau de circulation fonctionnant avec la muraille. La suite de la séquence stratigraphique a été détruite par la tranchée de récupération des blocs, vraisemblablement postérieure au IXe s. apr. J.-C. Le remplissage se compose d’un mélange de limon, de moellons, de nodules de mortier, de blocs calcinés et d’une imposante quantité de tuiles (plus de 500 kg), dont plusieurs portent une estampille.
La tour semi-circulaire a fait l’objet d’un nettoyage superficiel, qui a permis d’en préciser le plan (fig. 2), et de deux petits sondages, qui ont mis en évidence l’absence de parement interne : il faut donc restituer un socle plein, qui soutenait sans doute une chambre de tir protégée par des murs de briques crues et un toit de tuiles. Un nouveau relevé pierre à pierre a permis d’étudier en détail la surface et les joints de chaque bloc, de grande qualité, notamment pour le traitement des anathyroses. Compte tenu des grandes similitudes dans le traitement des joints, on pense que le tronçon de mur polygonal du secteur Sud-Est, et sans doute aussi la tour hexagonale Y, ont été réalisés par la même équipe que celle du saillant.
- Les fouilles complémentaires dans le secteur Sud-Est (fig. 1 : IV) avaient pour objectif de tenter d’obtenir des précisions sur « l’enceinte extérieure » HM en explorant les abords Ouest de la tour à pans coupés (Y), où un mur en gros moellons, situé sur le tracé supposé de cette enceinte primitive, était susceptible de lui appartenir. Le sondage effectué dans ce secteur a livré dans sa partie Sud une grande fosse d’époque hellénistique qui a fait disparaître presque entièrement les couches d’occupation HM et qui comportait un matériel hétérogène parmi lequel on signale une figurine archaïque. Sous la fosse hellénistique, la fouille a atteint un niveau d’occupation HM avec des restes de structures en pierre peu lisibles et des lambeaux de sol enduit qui appartient peut-être à la première phase d’occupation HM. Dans sa partie Nord, le sondage a livré deux tronçons de murs orientés Nord-Est/Sud-Ouest légèrement divergents dont l’un a été identifié à un mur de terrasse appartenant à la dernière phase de l’HM, tandis que l’autre qui est légèrement antérieur fut réutilisé à l’époque hellénistique, comme le suggère une monnaie de bronze de la fin du IIIe s. av. J.-C. (fig. 3-4) trouvée dans un amas de pierres et de tuiles provenant apparemment de la superstructure de son dernier état. En contrebas et à l’Est de ces deux murs a été découverte une tombe HM (TA18) à revêtement d’argile et fond tapissé de petits galets, qui abritait le squelette d’un enfant de 8 à 9 ans en position contractée (fig. 5) ; cette tombe avait été creusée dans la plus ancienne couche HM. Un nettoyage du mur en gros moellons (850), qui constitue la limite Est du sondage (fig. 6), et une fouille limitée derrière son parement intérieur (Ouest) ont montré qu’il s’agissait, du moins à l’origine, d’un mur de soutènement, et que sa construction devait remonter, au plus tard, à la fin de la première phase HM : c’est ce que suggère la présence, derrière ce mur, d’une épaisse couche (de remblai ?) apparemment assignable à cette phase et qui vient buter contre lui.
Par ailleurs, parallèlement à l’étude du matériel céramique, une étude des macrorestes végétaux provenant de prélèvements sédimentaires de 77 unités stratigraphiques a été entreprise par E. Margaritis. Une totalité de 169 échantillons, obtenus par flottation, a été collectée et triée. Malgré l’absence de fortes concentrations de restes végétaux carbonisés, il a été observé que le matériel révèle une assez grande variété d’espèces, surtout pour les fruits (raisin, figue, olive) et les légumineuses (gesse cultivée, gesse sauvage, pois, lentille) ; une seule céréale, en revanche, est attestée : l’orge (mondé). La relative abondance de grains de céréale distordus et fragmentés suggère que l’on a affaire à déchets de cuisine ou de préparation d’un mets spécifique, qui finirent dans les foyers de l’habitat. D’autre part, la présence de graines de plantes adventices (grémil des champs, ivraie) montre qu’un tamisage et/ou un tri manuel des céréales était pratiqué sur le site. Si la grande majorité des échantillons collectés correspond à des activités domestiques, le seul qui a été prélevé en contexte funéraire renvoie à des pratiques rituelles : la fouille de la tombe TA 18 a en effet produit deux olives entières carbonisées, découverte rare – la préservation d’olives entières requiert des conditions taphonomiques particulières – qui vient enrichir les rares données dont on dispose, notamment grâce aux dernières fouilles de Kirrha, sur la présence de restes végétaux dans les tombes HM.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D’après G. Touchais, A. Phillipa-Touchais, S. Fachard, E. Margaritis, Rapport d'activités à Argos en 2011.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
sélectionner un autre fond de plan
se rapprocher ou s'éloigner de la zone
afficher la carte en plein écran
Date de création
2012-07-24 00:00:00
Dernière modification
2023-10-10 14:52:17
Figure(s)
Fig. 4/ Aspis. - Monnaie de bronze hellénistique trouvée dans le secteur Sud-Est de la fortification.