NICOSIE. – terrain à l’angle des rues Hatzopoulou et Nikokreontos - 2006
Informations Générales
Numéro de la notice
21
Année de l'opération
2006
Chronologie
Mots-clés
Installation hydraulique - Minéraux - Métal - Revêtements (mur et sol) - Monnaie - Four - Citerne - Canalisation - Production/extraction
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Lefkoşa İlçesi, Nicosia
Lefkoşa İlçesi, Nicosia
Notices et opérations liées
2006
Description
La fouille de cette parcelle, où la compagnie Cybarco prévoyait de construire un bâtiment de plusieurs étages, a commencé, avec l’accord des propriétaires, avant le début des travaux de terrassement. Elle s’est déroulée du 3 juillet au 11 novembre 2006, avec une interruption du 12 août au 11 septembre, sous la direction de Despo Pilides. Le but était de définir l’extension vers l’Est de l’habitat hellénistique découvert sur la colline d’Aghios Georgios.
- Section Sud. - L’exploration a commencé par la partie Sud, où l’on avait constaté que, exactement comme sur la colline d’Aghios Georgios, l’endroit le plus élevé de la petite colline avait été nivelé, ne laissant subsister sur le rocher naturel que des vestiges fragmentaires. Un petit nombre de céramiques hellénistiques et une monnaie de Ptolémée IX Sôter II (117/6-107/6 av. J.-C.) suggèrent que l’habitat hellénistique de la colline d’Aghios Georgios s’étendait jusque là. Des restes de murs (n° 1-4), de foyers (n° 1, 2 et 6), ainsi que trois bothroi (l’un d’entre eux circulaire et construit en pierre) renvoient également aux trouvailles de la colline d’Aghios Georgios. Les bothroi ne contenaient que des tessons, mais, comme à Aghios Georgios, ces derniers datent de la période archaïque.
Dans l’un des sondages implantés dans la partie Sud, dans une couche dure faite d’argile et de pierres, on a découvert 32 monnaies d’argent de la période classique, issues d’un atelier inconnu. - Section Nord. - On a dégagé une portion de rue, orientée NE-SO. En certains endroits, il ne reste que le soubassement de pierre ; en d’autres, elle est conservée sur une assez grande hauteur, ce qui fournit des indications à la fois sur son mode de construction et sur les réfections successives qu’elle a connue au cours de son utilisation. Une partie de la rue a été entièrement détruite à cause de la construction d’un four à chaux.
- À peu de distance au Sud de cette perturbation, une portion de sol en argile est préservée. Sur ce dernier se trouvait un complexe de trois foyers (n° 3 A-C), installés sur une couche de galets. À la même phase, très mal conservée, se rattache une surface de galets, avec un canal construit au centre. Autour du canal, on a découvert des dépôts d’ocre jaune, des objets fragmentaires ou des déchets en fer et des tessons appartenant à des amphores qui avaient sans doute été réparées. Un foyer circulaire au Sud, un autre, également de forme circulaire, en argile, situé à peu de distance à l’Est et dont le cœur était rempli de cendres, un moule en pierre et un grand nombre de déchets de fer indiquent la présence d’un atelier métallurgique. La base d’une citerne en mortier, semblable à celles qui ont été dégagées sur la colline d’Aghios Georgios (secteur XI), se trouvait à l’extérieur du mur 17, qui séparait peut-être la zone de la citerne d’une pièce ou d’une cour voisine. Dans cette pièce, deux foyers, l’un accolé au mur 9, l’autre sis dans l’angle entre les murs 9 et 22, contenaient beaucoup de cendres, de céramique brûlée, d’ossements, d’outils en pierre, de fragments métalliques, ainsi qu’une pointe de flèche et de l’ocre. La base des foyers était enduite d’argile et reposait sur des constructions antérieures. Dans les cendres, on a recueilli une lampe à vernis noir importée avec un décor en relief. À cet endroit, la fouille de la berme a révélé la surface du mur 22 avec un sol associé, sur lequel s’était brisée, en place, une grande amphore pithoïde. À l’Est, des tas de pierres (murs 21 et 5), écroulées sur les ruines de murs antérieurs, appartiennent à cette phase, profondément perturbée par des constructions plus récentes.
- Dans les sondages suivants, ouverts à l’Est, des murs de séparation sont apparus immédiatement sous une couche argileuse blanchâtre. Ils dessinent quatre pièces rectangulaires, en partie conservées, et au moins le même nombre de pièces à l’arrière. Dans la première pièce, sise exactement au Nord du canal mentionné ci-dessus, on a découvert, à un niveau plus bas, la base d’un four, de forme ovale. À sa surface est conservée une couche de métal (fer). Lors du nettoyage du mur de séparation n° 11, on a trouvé, dans la terre et parmi les pierres tombées à l’intérieur, un thymiatérion de calcaire avec la représentation du dieu Dionysos. Dans la partie Sud de la pièce, deux marches de pierre conduisent à un couloir où la phase d’occupation postérieure de ces bâtiments a été mise en évidence (elle a été laissée en place). À l’Ouest du couloir se trouve une autre pièce qui a, en partie, conservé son sol de galets. Une grande amphore était restée en place, enfoncée dans ce sol. On n’a pas pu, non plus, dégager la phase la plus ancienne dans la pièce suivante à l’Est, puisqu’on y a découvert les foyers plus récents, décrits plus haut. Du côté Est, à un niveau plus bas que la rue, qui correspond manifestement à une phase plus ancienne, on a trouvé un mur puissant, d’orientation Est-Ouest, et de la céramique archaïque. Deux murs parallèles, mais plus étroits, orientés Nord-Sud, délimitaient sans doute deux pièces accolées. Sur les deux côtés du mur 15, des sols et des foyers sont partiellement conservés. Au Nord de ces vestiges, directement sur le rocher naturel, subsistent des foyers et des tronçons de murs. On ne pourra toutefois déterminer leur agencement et le plan d’ensemble, du moins tel qu’il est préservé, que quand la fouille de cette zone sera achevée.
Les vestiges d’ateliers témoignent d’une activité essentiellement liée à la métallurgie, même si on a recueilli des pesons d’argile crue dans le remblai qui supportait les marches conduisant au couloir. Le mobilier comprend de la céramique intéressante, des fragments de vases à figures rouges importés, une lampe-coupelle avec la représentation d’une figure féminine peinte sur la partie inférieure et plusieurs statuettes de calcaire portant des offrandes. L’ensemble suggère que le quartier des périodes classique et archaïque, dégagé à Aghios Georgios, se prolongeait vers l’Est, où il est bien mieux conservé en raison de l’épaisseur des remblais qui ont été déposés pour combler la déclivité de la colline. L’importance des vestiges exhumés, rares pour ces périodes, de même que celle du mobilier recueilli, témoignent de l’intérêt de ce terrain. Le projet de développement a donc été abandonné et le site classé.
Auteur de la notice
Texte transmis par Pavlos FLOURENTZOS - (traduction : S. Fourrier)
Références bibliographiques
D. Pilides, dans le rapport d'activités du Département des antiquités de Chypre.
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Date de création
2009-11-30 00:00:00
Dernière modification
2024-02-14 12:50:56