KALAPODI - 2010
Informations Générales
Numéro de la notice
2072
Année de l'opération
2010
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Kalapodi, Kalapodion, Abai
Kalapodi, Kalapodion, Abai
Notices et opérations liées
Description
La fouille dans le sanctuaire oraculaire d’Abai, dirigée par W.D. Niemeier, s’est poursuivie en 2010, plus précisément sous la cella du temple archaïque Sud et à l’Ouest de celle-ci.
Après la fouille du temple archaïque Sud et le temple à abside de la fin de l’époque géométrique et du début de l’époque archaïque qui se situait sous le précédent, les constructions antérieures ont été explorées. Le sondage effectué par R. Felsch en 1982 sur une surface limitée de l’adyton du temple de la fin de l’époque géométrique a été étendu sur l’ensemble de l’adyton et a atteint la roche naturelle. L’identification de plusieurs sols de terre battue sur lesquels reposaient des briques en terre cuite atteste l’existence de cinq phases antérieures sous le temple Sud de la fin de l’époque géométrique et du début de l’époque archaïque (fig. 1).
Il est apparu que le sol qu’avait atteint R. Felsch et qui comportait une fosse aux parois recouvertes d’argile n’est pas le sol le plus ancien, mais correspond en réalité au deuxième niveau de circulation (Boden 2). Au niveau inférieur, a été mis au jour un sol de terre battue brûlé (Boden 1). Dans sa partie orientale, on y a trouvé une fosse qui se trouve exactement sous la fosse du deuxième niveau fouillée par R. Felsch.
Les fragments de vases trouvés dans la fosse et sur le sol, datés de l’HR IIIA 2 – HR III B, (XIVe-XIIIe s.), constituent une indication sur la date d’occupation du temple 1. Il est ainsi attesté que l’histoire du sanctuaire remonte à l’époque mycénienne palatiale et qu’il ne s’agit pas, comme on l’avait pensé jusque là, d’une nouvelle fondation après la chute des palais mycéniens à l’HR IIIC (XIIe s.). Parmi les objets trouvés sur le sol, sont signalés quatre sceaux mycéniens en stéatite et en verre (fig. 2) : le sanctuaire était alors probablement lié au centre mycénien d’Orchoménos, à seulement 20 km plus au Sud.
Des temples 1 à 4, nous n’avons pas encore d’indications sur la date de construction, mais uniquement sur la période de fréquentation, d’après la céramique recueillie sur les sols d’argile. Un fragment de skyphos-cratère à décor de cercles concentriques a été trouvé sur le sol du temple Sud 3, il a comme parallèles des fragments provenant de l’Héroon de Lefkandi, datés de la première moitié du Xe s. av. J.-C. Ceci fournit également un terminus post quem pour la construction du temple Sud 4 qui a pu être construit vers le milieu ou dans la seconde moitié du Xe s. Un fragment de skyphos à décor de zig-zag protogéométrique II, daté vers 900 av. J.-C. a été découvert sur le sol de ce dernier.
Les phases 1 à 4 du temple Sud ont pu être explorées jusqu’à présent uniquement sous l’ « adyton » du temple Sud de la fin de l’époque géométrique et du début de l’époque archaïque, c’est-à-dire sous l’adyton du temple Sud 6, tandis que des parties du temple Sud 5 avaient été mises au jour de 2007 à 2009.
En 2010, la fouille du temple Sud 5 s’est poursuivie vers l’Est : c’est le seul temple qui ait été entièrement fouillé jusqu’à présent. Il s’agit d’un édifice à double abside d’une longueur de 13 m et d’une largeur de 4 m (fig. 3). Les murs étaient en briques et reposaient sur un socle de pierres. L’édifice était couvert d’un toit de roseaux, dont des fragments brûlés ont été retrouvés écroulés sur le sol du temple. D’après les briques et la céramique recueillie au niveau des fondations en pierre, notamment un fragment de coupe protoattique à décor de méandres et un fragment de skyphos sub-géométrique à décor de demi-cercles concentriques, la construction de ce temple remonte au milieu du IXe s. La base en calcaire de la statue de culte et, en avant de celle-ci, la statue de culte en bois brisée en deux morceaux et brûlée ont été dégagés en avant de l’abside Ouest (fig. 4). Il s’agit d’une statue de culte primitive, que les sources écrites appellent xoanon ou dont elles décrivent la forme comme celle d’une planche. L’exemplaire du sanctuaire d’Abai est le premier à être identifié en fouille. Sa forme de planche correspond à la description de la statue de culte la plus ancienne d’Héra à l’Héraion de Samos. Dans la seconde moitié du VIIIe s. av. J.-C., ce temple a été détruit de manière rituelle par le feu avant d’être remplacé. Au préalable, de nombreux objets à caractère votif en bronze, fer et faïence avaient été déposés sur le sol : d’autres objets similaires ont été découverts en 2010 (fig. 3).
Auteur de la notice
Catherine Bouras . - Dir. scientifique : D. MULLIEZ, C. AUBERT
Références bibliographiques
W.-D. Niemeier, Rapport d'activités de l'institut allemand.
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Date de création
2011-06-17 00:00:00
Dernière modification
2023-10-09 10:23:58
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