ÉLEON (projet EBAP) - 2024
Informations Générales
Numéro de la notice
20652
Année de l'opération
2024
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Notices et opérations liées
Description
À Éleon antique,
(Éphorie des Antiquités de Béotie),
(Institut Canadien en Grèce/University of Victoria), Trevor Van Damme (University of Victoria) et
(Institut Canadien en Grèce/Wellesley College) ont mené en 2024 une nouvelle campagne de fouilles à l’Ouest de l’acropole (projet Eastern Boeotia Archaeological Project). Les opérations de fouilles ont eu lieu en 2024 dans une zone de 250 m à l’Ouest de l’acropole, où des recherches avaient déjà eu lieu entre 2012 et 2018 et en 2023, il s’agit de la zone de la ville basse et de sa fortification (fig. 1). Les prospections géophysiques dans ce secteur avaient révélé des anomalies distinctes indiquant un rempart et des tours, ainsi que la position d’une porte orientée vers Thèbes.
Le nettoyage de surface du rempart en 2022 avait fait apparaître des éléments de construction qui indiquent une date à l’époque archaïque. On constate une assise de fondation en grands blocs polygonaux, avec des traces de débitages distinctes, qui sont associées à des outils qui ont laissé les mêmes traces sur le mur polygonal dans la partie orientale de l’acropole d’Eleon et qui ont été datées de la seconde moitié du VIe s. av. J.-C. L’objectif des fouilles de 2024 était de dater la construction de la fortification de la ville basse.
Les recherches dans la ville basse avaient débuté en 2022 par un nettoyage de la végétation autour du rempart et de ses tours. Quatre sondages avaient été implantés (fig. 2) : une sur la tour 1 (LH H18d), une sur la tour 2 (LT F12d), et deux dans une zone où la prospection magnétique avait détecté des anomalies (LT E8b et LT E7b). Au fur et à mesure des avancées, ces deux derniers secteurs ont été étendus vers le Nord et vers l’Est, mettant à jour la suite du rempart (fig. 3-4).
Au niveau de la tour 1 (sondage LT H18d ; fig. 5), l’objectif était de mettre au jour la maçonnerie de la tour ainsi que sa relation avec un mur qui se prolonge vers le Nord. L’intérieur de la tour n’a pas pu être entièrement fouillé, à cause de la présence d’un oliver. En plus des blocs du mur vers le Nord, on a dégagé plusieurs tuiles effondrées, au-dessus d’une couche très dure d’argile, qui surmontait une fine couche de terre qui comportait de nombreuses inclusions de plâtre, ce qui correspond à des briques en terre, recouvertes d’un plâtre. L’étude préliminaire de la céramique provenant de ces niveaux indique une date au Ve s. av. J.-C.
Près de la tour 2 (sondage LT F12d), on a observé la jonction entre celle-ci et le rempart en appareil polygonal vers le Sud. Ce sondage, qui devait apporter des éléments chronologiques, a plutôt fait apparaître la variété des techniques de construction. Les blocs de taille de la face Sud de la tour 2 semblent avoir été placés sur une assise de fondation qui n’a pas été constatée plus au Sud : en effet une couche de graviers et de galets, visible le long des blocs du mur, semble se trouver en dessous de l’assise également. Un sondage sur ce dispositif a confirmé que cette couche dure de graviers est placée directement sur la roche en guise de fondation pour le mur polygonal. Le relevé du rempart indique une largeur de la courtine de 2,40 m : celle-ci est composée de deux parements de 55-57 cm d’épaisseur avec un remplissage entre les deux constitué de pierres (moellons de conglomérat, de calcaire, et argile mêlée à des pierres et des galets).
Dans les sondages du secteur Sud (fig. 6), les recherches étaient guidées par les résultats des prospections qui avaient suggéré la présence d’une porte du rempart. Dans le sondage LT E8b, on a mis au jour le parement Est (intérieur) du rempart : on a dégagé la partie supérieure d’un appareil polygonal qui devait servir de socle pour une élévation en brique crue. Le parement extérieur présente les mêmes techniques. Entre les deux parements, il y avait un remplissage constitué de moellons et de terre. La largeur du rempart à cet endroit était de 3 m. Le renforcement du rempart confirmerait la présence d’une porte à proximité. On a observé un égout maçonné orienté Sud-Est/Nord-Ouest et qui traverse le rempart. Le mobilier contenu à l’intérieur de l’égout date de la période archaïque-classique. Ce sondage a permis de documenter la construction du rempart, un niveau de circulation et l’effondrement de tuiles, ainsi que de la céramique associée à la destruction du rempart. Le remblai de construction, exploré près de la base du rempart, comportait des tessons à figures noires (lécythes, skyphoi, olpai…) qui indiquent une date de construction autour de 500 av. J.-C. Au-dessus de ce remplissage, on a identifié un niveau de circulation, daté par le mobilier associé dans le premier quart du Ve s. av. J.-C.. Dans le niveau d’effondrement au-dessus de ce sol, on a recueilli des tessons qui datent du deuxième ou troisième quart du Ve s., mais une datation plus précise est fournie par une oenochoé à figures noires à décor de palmettes, du milieu du Ve s. av. J.-C.
Dans les sondages les plus au Sud (LT E8d, E7b et E7d) on a trouvé des traces d’une ouverture (porte ?) indiquée en prospection, mais il n’a pas été possible d’explorer complètement ce secteur du rempart à cause de la dureté des terres. Dans cette zone, les techniques de constructions varient : le rempart n’a plus qu’une largeur de 1,30 m, les parements internes et externes sont différents, le parement externe, Est, mieux travaillé que le parement interne. Dans l’angle Nord-Ouest du sondage E8d, on a relevé un mur, une tour ou un bastion qui part du rempart, sur le côté Ouest, mais il n’a pas été possible d’explore ce secteur davantage. Enfin, on a dégagé une plateforme constituée de moellons, d’environ 20 cm de hauteur, contre la face Est du rempart. Elle a pu servir de de socle pour la construction d’un escalier en bois vers les parties hautes du mur. Dans le secteur où une ouverture dans le rempart a été observée, il n’y avait pas de vestiges d’une porte et l’ouverture de 7 m de large, aurait permis le passage d’une route vers l’intérieur de la ville. Il est probable que la fortification ait été démantelée à cet endroit.
La fouille dans la ville basse a permis de documenter le rempart et le mur polygonal à l’Est de la ville basse qui fait partie du même système de fortification. Les recherches ont déterminé que la fortification date de l’époque archaïque, mais n’a probablement pas eu une longue durée de fonctionnement : elle coïncide avec la période durant laquelle Thèbes avait une politique agressive envers les cités voisines.
Le nettoyage de surface du rempart en 2022 avait fait apparaître des éléments de construction qui indiquent une date à l’époque archaïque. On constate une assise de fondation en grands blocs polygonaux, avec des traces de débitages distinctes, qui sont associées à des outils qui ont laissé les mêmes traces sur le mur polygonal dans la partie orientale de l’acropole d’Eleon et qui ont été datées de la seconde moitié du VIe s. av. J.-C. L’objectif des fouilles de 2024 était de dater la construction de la fortification de la ville basse.
Les recherches dans la ville basse avaient débuté en 2022 par un nettoyage de la végétation autour du rempart et de ses tours. Quatre sondages avaient été implantés (fig. 2) : une sur la tour 1 (LH H18d), une sur la tour 2 (LT F12d), et deux dans une zone où la prospection magnétique avait détecté des anomalies (LT E8b et LT E7b). Au fur et à mesure des avancées, ces deux derniers secteurs ont été étendus vers le Nord et vers l’Est, mettant à jour la suite du rempart (fig. 3-4).
Au niveau de la tour 1 (sondage LT H18d ; fig. 5), l’objectif était de mettre au jour la maçonnerie de la tour ainsi que sa relation avec un mur qui se prolonge vers le Nord. L’intérieur de la tour n’a pas pu être entièrement fouillé, à cause de la présence d’un oliver. En plus des blocs du mur vers le Nord, on a dégagé plusieurs tuiles effondrées, au-dessus d’une couche très dure d’argile, qui surmontait une fine couche de terre qui comportait de nombreuses inclusions de plâtre, ce qui correspond à des briques en terre, recouvertes d’un plâtre. L’étude préliminaire de la céramique provenant de ces niveaux indique une date au Ve s. av. J.-C.
Près de la tour 2 (sondage LT F12d), on a observé la jonction entre celle-ci et le rempart en appareil polygonal vers le Sud. Ce sondage, qui devait apporter des éléments chronologiques, a plutôt fait apparaître la variété des techniques de construction. Les blocs de taille de la face Sud de la tour 2 semblent avoir été placés sur une assise de fondation qui n’a pas été constatée plus au Sud : en effet une couche de graviers et de galets, visible le long des blocs du mur, semble se trouver en dessous de l’assise également. Un sondage sur ce dispositif a confirmé que cette couche dure de graviers est placée directement sur la roche en guise de fondation pour le mur polygonal. Le relevé du rempart indique une largeur de la courtine de 2,40 m : celle-ci est composée de deux parements de 55-57 cm d’épaisseur avec un remplissage entre les deux constitué de pierres (moellons de conglomérat, de calcaire, et argile mêlée à des pierres et des galets).
Dans les sondages du secteur Sud (fig. 6), les recherches étaient guidées par les résultats des prospections qui avaient suggéré la présence d’une porte du rempart. Dans le sondage LT E8b, on a mis au jour le parement Est (intérieur) du rempart : on a dégagé la partie supérieure d’un appareil polygonal qui devait servir de socle pour une élévation en brique crue. Le parement extérieur présente les mêmes techniques. Entre les deux parements, il y avait un remplissage constitué de moellons et de terre. La largeur du rempart à cet endroit était de 3 m. Le renforcement du rempart confirmerait la présence d’une porte à proximité. On a observé un égout maçonné orienté Sud-Est/Nord-Ouest et qui traverse le rempart. Le mobilier contenu à l’intérieur de l’égout date de la période archaïque-classique. Ce sondage a permis de documenter la construction du rempart, un niveau de circulation et l’effondrement de tuiles, ainsi que de la céramique associée à la destruction du rempart. Le remblai de construction, exploré près de la base du rempart, comportait des tessons à figures noires (lécythes, skyphoi, olpai…) qui indiquent une date de construction autour de 500 av. J.-C. Au-dessus de ce remplissage, on a identifié un niveau de circulation, daté par le mobilier associé dans le premier quart du Ve s. av. J.-C.. Dans le niveau d’effondrement au-dessus de ce sol, on a recueilli des tessons qui datent du deuxième ou troisième quart du Ve s., mais une datation plus précise est fournie par une oenochoé à figures noires à décor de palmettes, du milieu du Ve s. av. J.-C.
Dans les sondages les plus au Sud (LT E8d, E7b et E7d) on a trouvé des traces d’une ouverture (porte ?) indiquée en prospection, mais il n’a pas été possible d’explorer complètement ce secteur du rempart à cause de la dureté des terres. Dans cette zone, les techniques de constructions varient : le rempart n’a plus qu’une largeur de 1,30 m, les parements internes et externes sont différents, le parement externe, Est, mieux travaillé que le parement interne. Dans l’angle Nord-Ouest du sondage E8d, on a relevé un mur, une tour ou un bastion qui part du rempart, sur le côté Ouest, mais il n’a pas été possible d’explore ce secteur davantage. Enfin, on a dégagé une plateforme constituée de moellons, d’environ 20 cm de hauteur, contre la face Est du rempart. Elle a pu servir de de socle pour la construction d’un escalier en bois vers les parties hautes du mur. Dans le secteur où une ouverture dans le rempart a été observée, il n’y avait pas de vestiges d’une porte et l’ouverture de 7 m de large, aurait permis le passage d’une route vers l’intérieur de la ville. Il est probable que la fortification ait été démantelée à cet endroit.
La fouille dans la ville basse a permis de documenter le rempart et le mur polygonal à l’Est de la ville basse qui fait partie du même système de fortification. Les recherches ont déterminé que la fortification date de l’époque archaïque, mais n’a probablement pas eu une longue durée de fonctionnement : elle coïncide avec la période durant laquelle Thèbes avait une politique agressive envers les cités voisines.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D’après le rapport de mission à Éleon en 2024.
Légende graphique :
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localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
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Date de création
2025-07-24 10:28:48
Dernière modification
2025-07-31 09:44:09
Figure(s)
Fig. 2/ Éleon, localisation des quatre sondages initiaux (photo aérienne et résultats de magnétométrie)




