CORONÉE - 2009
Informations Générales
Numéro de la notice
2063
Année de l'opération
2009
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Koronia, Koutoumoulas
Koronia, Koutoumoulas
Notices et opérations liées
Description
La prospection sur la colline de Koroneia s’est poursuivie en 2009 (mobilier de surface et vestiges architecturaux visibles) : 581 unités de prospection ont été explorées, principalement dans les secteurs oriental et méridional du site, soit une surface de 22,6 ha (fig. 1).
L’étendue exacte de la ville antique de Coronée est encore mal définie, mais en combinant l’analyse de la densité céramique par hectare et celle de la qualité des tessons recueillis il est possible de déterminer les limites approximatives de la ville, matérialisées par le rempart qui n’est pas visible sur tout son tracé. On estime ainsi la superficie de la ville haute à 22 ha et celle de la ville basse à 53 ha (voir les lignes jaunes : carte fig. 2,). Cette hypothèse est confirmée par la localisation assurée d’une première nécropole et la localisation probable d’une deuxième. Le labour d’un champ dans le secteur Sud du site a mis au jour des éléments architecturaux et une inscription indiquant vraisemblablement la présence du rempart et d’une porte aux abords de laquelle se serait installée une nécropole.
Les données de la céramique. – L’analyse de la densité céramique apporte des éléments complémentaires pour déterminer l’étendue de la ville (fig. 3). Selon le modèle établi à partir de la prospection du site de Thespies (voir en dernier lieu n. 802), une densité de tessons de 21 000 tessons par hectare désignerait une zone périphérique de la ville : une valeur supérieure à ce chiffre indiquerait une zone intra-muros, tandis qu’une valeur inférieure indiquerait une zone extra-muros (à l’exception du sommet de l’acropole). Ainsi, la faible densité enregistrée à l’extrémité Sud du site, au-delà du cours d’eau qui constitue une limite naturelle, correspond à celle d’une zone non-urbaine. De même, dans les secteurs Nord-Ouest et Nord-Est, les valeurs arrêtées contribuent à préciser quels secteurs se situent en dehors ou à l’intérieur de la ville, dans la mesure où le tracé du rempart n’est pas visible. Nous savons néanmoins que la nécropole classique et le noyau de l’installation franque se situent dans des zones de densité élevée, alors même que ces deux ensembles se situent vraisemblablement en dehors du rempart antique.
La distribution spatiale du mobilier révèle qu’une grande partie de la ville était occupée dès l’époque archaïque. Le mobilier classique ainsi que le mobilier hellénistique et du début de l’époque impériale sont omniprésents sur le site. En revanche, le mobilier du milieu de l’époque romaine et de l’Antiquité tardive apparaît sur une étendue plus limitée et le mobilier médiéval est rare (à l’exception de la zone autour de la tour des Croisés, au Nord-Est du site). La ville byzantine qui précède l’installation franque des XIIIe-XIVe s. n’a pas encore été localisée. La rareté du mobilier de l’époque ottomane confirme que l’habitat s’est déplacé, à la fin du XIVe ou au début du XVe s., vers Aghios Georgios, à 2 km au Sud-Ouest de la ville.
L’analyse de la céramique recueillie en prospection a révélé une relativement faible quantité de vases de cuisson : ils représentent de 11 à 13 % de la céramique. L’utilisation d’un type de pâte différent pour leur production pourrait expliquer la faible densité de ce type de production sur le site.
L’étude de la céramique préhistoriquede Coronée n’a livré que très peu de résultats : un fragment de skyphos HR IIIC, quelques éclats de silex et deux meules découverts en 2009 s’ajoutent à deux tessons probablement mycéniens et quelques fragments de céramique commune recueillis les années précédentes.
La prospection des vestiges architecturaux. – Des vestiges de constructions en place et des éléments architecturaux déplacés ont été relevés, cartographiés (GPS), identifiés et photographiés. On compte 26 tronçons de murs, 116 éléments architecturaux, deux fragments de sols et dix fragments de voûtes effondrées. Le matériau de construction employé est principalement le calcaire local.
Les vestiges visibles du rempart comportent quelques tronçons et des blocs déplacés. Alors que l’on avait supposé que le rempart était constitué de courtines à double parement et remplissage, seule une rangée de pierres est visible en place pour chaque tronçon. Les éléments épars sont des blocs polygonaux en calcaire (fig. 4), longs d’un mètre et avec au moins une face taillée : le rempart de Coronée est construit en appareil polygonal avec des « assises » de pierres (0,40-0,55 m) qui s’imbriquent parfaitement ; par endroits, il intègre le rocher naturel dans sa maçonnerie, comme c’est le cas pour un tronçon au Nord-Ouest de l’acropole (fig. 5). Il est possible qu’un tronçon de rempart délimitant la ville basse au Sud et d’une longueur équivalente à sept îlots d’habitations (building blocks) ait également été repéré le long d’un chemin moderne. — Seule la comparaison du mode de construction de ce rempart avec celui d’autres sites permet, pour le moment, une datation à l’époque classique.
D’autres éléments architecturaux ont été identifiés comme appartenant à des bâtiments publics : un fût de colonne cannelée, un grand seuil (2,34 m de long), un fragment de frise à denticules (fig. 6) et plusieurs pierres de taille en calcaire. La plus grande concentration de blocs a été repérée dans le secteur dit de l’agora, au milieu des pentes orientales du site et près du théâtre, à l’Est de la colline.
À l’extrémité Sud de l’acropole, de nombreux fragments de voûtes en briques et mortier effondrées et des fragments d’élévation de murs en moellons et mortier appartenaient vraisemblablement aussi à des édifices publics. D’après leur position sur le sol, ces éléments sont probablement restés en place après leur effondrement. D’après le type de briques employé, l’édifice pourrait être daté de l’Antiquité tardive, mais il faudra confirmer cette hypothèse par d’autres critères. Les vestiges visibles ne permettent pas de déterminer la fonction précise des édifices dont ils proviennent : on avait suggéré qu’ils pouvaient revenir à une église ou à des thermes, mais, vu leur localisation sur l’acropole, il pourrait s’agir de la résidence d’une élite ou encore du palais épiscopal.
Un certain nombre d’éléments peuvent être attribués à de l’architecture domestique, comme un jambage de porte en calcaire, un fragment de bassin en marbre, ainsi que des tronçons de murs sur les pentes Sud-Est de la ville. Du côté Sud de l’acropole, des murs d’orientation Nord-Sud et Est-Ouest ont également été repérés ; ils formaient des pièces rectangulaires de maisons ou de boutiques. Dans un sondage ancien, les murs étaient conservés en élévation à une hauteur de 0,60-0,70 m : ils étaient construits en moellons liés au mortier avec des inclusions de briques et de nombreux remplois, comme des pierres de taille, un fût de colonne et une base d’autel (fig. 7).
Un pavement en opus spicatum a été repéré près du chemin moderne qui mène à l’acropole, au Sud-Est (fig. 8).
De nombreux fragments en calcaire liés à des installations de production d’huile et/ou de vin sont également signalés.
Auteur de la notice
Catherine Bouras . - Dir. scientifique : D. MULLIEZ, C. AUBERT
Références bibliographiques
Bintliff, J. et al., Rapport d’activité de l’institut néerlandais pour l’année 2009.
Légende graphique :
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Date de création
2011-06-15 00:00:00
Dernière modification
2023-10-09 10:18:22
Figure(s)
Fig. 5/ Coronée. - Prospection des vestiges architecturaux, tronçon du rempart au Nord-Ouest de l'acropole.