PELLA - 1981

Cette fouille, placée comme les deux précédentes, sous les auspices de la Société archéologique et financée par une subvention de l'État grec, a été dirigée en 1981 par M. Siganidou. Sept secteurs ont été explorés.

1) Dans le premier on a fouillé les ateliers de céramique, la nécropole et les vestiges situés dans le terrain du lycée.

La portion fouillée du bâtiment qui abrite les ateliers-magasins, au Nord-Est du site, se compose de quatorze pièces groupées deux à deux avec ouverture à l'Ouest. Le plan du bâtiment évoque celui d'un portique. Le matériel de la couche de destruction, très abondant, comprend des vases, des moules de bols et d'amphores à reliefs, des figurines en terre cuite et des moules servant à leur fabrication, enfin divers fragments de statues en marbre (fig. 77).

Dans la nécropole on a découvert trois tombes taillées dans le rocher, dont l'une, particulièrement vaste et profonde (4,20 x 2,70 x 3,00), était pourvue d'escaliers sur deux côtés. Le mobilier en était assez pauvre.

La fouille du terrain du lycée a mis au jour les restes d'un bâtiment dallé de marbre, d'une cour avec puits et d'un tronçon de rue Nord/Sud large de 6 m qui prouve que ce secteur était inclus dans le plan urbain orthogonal.

2) Plusieurs squelettes humains, groupés dans la partie Ouest d'une maison dont on a fouillé l'entrée et la cour, ont été découverts dans le carré 2 du secteur I. Leur présence s'explique sans doute par la destruction violente de la maison, provoquée vraisemblablement par un tremblement de terre.

3) On a poursuivi, dans le carré 2 du Secteur IV, la fouille de la maison à épistyle dorique, découvrant, au Nord, une autre maison, au Sud, une exèdre avec colonne in antis stuquée, et, au Sud-Est du péristyle, l'entrée d'une maison plus ancienne (début du IV^e s. av. J.-C.]. Un autre péristyle, plus petit, et une margelle de puits ont également été découverts.

4) Au Sud du champ de fouilles, dans le terrain Sgourakis, on a mis au jour deux maisons, dont une à pastas. Celle-ci date de la fin de l'époque hellénistique et a notamment livré une intéressante tête d'Héraklès en terre cuite (fig. 78).

5) Dans la nécropole Est, deux tombes à ciste ont été fouillées. La première, dont les parois sont enduites de stuc rouge et ornées de couronnes peintes, contenait des plaquettes en argile dorée avec représentation de griffons déchirant des biches, une couronne en bronze doré, des sauterelles en terre cuite dorée, des strigiles en fer et des astragales. La seconde, taillée dans le rocher et pourvue de trois marches sur un côté, était stuquée en blanc et décorée de bandes rouges. On en a retiré un miroir en bronze, des alabastres en argile, des lécythes aryballistiques et des perles de collier dorées.

6) Aux confins Nord-Est du village actuel de Pella on a fouillé un péribole circulaire soigneusement appareillé de 10,20 m de diamètre, avec rampes d'accès descendantes à l'Est et à l'Ouest (fig. 79). Au milieu se dresse un autel rudimentaire, fait de plusieurs couches d'éclats de taille superposées, avec de nombreux fragments d'idoles et de vases domestiques. Le matériel, dans son ensemble, date du II^e siècle av. J.-C. Il s'agit apparemment d'un sanctuaire rural consacré à Déméter et Korè, mais où l'on rendait aussi un culte à Artémis.

7) La reprise de la fouille sur l'acropole, après une interruption de dix-neuf ans, a permis de poursuivre l'exploration du bâtiment aux absides. Celles-ci forment les deux extrémités d'une vaste salle de 43 m de long sur 6 m de large. L'abside Ouest, dont il ne subsiste qu'une assise de fondation, a la forme d'un arc inscrit, tandis que l'abside Est, dont l'élévation est partiellement conservée - avec les restes de deux piliers-colonnes ioniques in antis à l'entrée — est en forme de fer à cheval. Au Nord s'étend une autre grande salle, dont le mur Nord est conservé sur une bonne hauteur, avec son toichobate bas et ses grandes orthostates. Ces vestiges architecturaux datent de la fln de l'époque hellénistique. Ils appartiennent à un vaste complexe dont on n'a jusqu'à présent dégagé qu'une partie. Ergon 1981 (1982), p. 20-23.