VERGINA - 1981

Fouilles de l'Université de Thessalonique et de la Société archéologique. — Sous la conduite de M. Andronikos, la campagne de 1981, qui a bénéficié d'une subvention spéciale de l'État grec, a porté à la fois sur la nécropole et sur la ville antique.

1) Après avoir achevé de dégager la façade du grand tombeau macédonien, on a exploré l'amas de briques qui masquait la partie Ouest de sa voûte à l'extérieur (v. BCH 102 [1978], p. 706) : il ne s'agit pas d'un autel, comme on l'avait d'abord supposé, mais de briques provenant de l'endroit où le mort avait été incinéré, ce qui explique qu'on en ait extrait de nombreux objets brûlés.

2) Le mur d'enceinte repéré l'année dernière à quelque distance au Sud du palais (v. BCH 105 [1981], p. 823) a été entièrement dégagé. Dans sa partie Ouest il comprenait une tour et une poterne de 1,75 m de large. Sur l'acropole on a exploré, immédiatement à l'extérieur du rempart Sud, une maison du milieu du II^e siècle av. J.-C, et, au rempart Nord, une porte qui menait vers la ville, tandis que plusieurs sondages exploratoires effectués à l'intérieur de l'enceinte n'ont rencontré que des dépôts perturbés.

3) Les recherches entreprises en 1980 dans les champs qui s'étendent au Nord-Est du palais (v. ibid.) ont également été poursuivies. Elles ont abouti à la découverte d'un bâtiment du II^e siècle av. J.-C, d'une autre construction qui présente deux phases architecturales (hellénistique et romaine) et d'une tombe romaine.

4) A l'intérieur de la nécropole des tumuli un grand espace rectangulaire, repéré depuis longtemps, s'est révélé être un péribole, qui fut érigé et détruit au cours du III^e siècle av. J.-C Un mur de bâtiment de la même époque a également été découvert.

5) La fouille de l'un des plus vastes tumuli de la nécropole, long de 43,75 m, large de 24,75 m et haut de 5 m, a amené la découverte de trois tombes — une à fosse et deux à ciste — alignées selon le grand axe. Elles avaient été pillées toutes les trois. Les tessons retrouvés dans les dépôts cendreux qui recouvraient les deux cistes datent du troisième quart du IV^e siècle av. J.-C

6) Un second tumulus, moins élevé, au Sud-Ouest de la tombe fouillée jadis par Heuzey, recouvrait trois tombeaux macédoniens pillés et une petite tombe à ciste intacte. Le plus grand des tombeaux macédoniens (longueur : 5,53 m ; largeur : 3,98 m) occupe à peu près le centre du tumulus. Précédé par un dromos incliné et et fermé, selon la coutume, par un mur en blocs de pôros, il se compose d'une chambre et d'une antichambre. Sa façade est plaquée de demi-colonnes doriques qui soutiennent une architrave surmontée d'une frise de triglyphes et de métopes, avec, au sommet, une corniche rampante concave de 0,50 m de haut structurellement indépendante. Le plafond de l'antichambre est horizontal, orné de fausses poutres en pierre stuquées (fig. 73), tandis que celui de la chambre est voûté. A l'intérieur de celle-ci on a retrouvé, sur le sol, les deux battants de la porte en marbre, dont l'un est demeuré intact (fig. 75), et, dans la partie Sud-Ouest, les restes du lit funéraire en pierre, dont un côté est très bien conservé (fig. 74).

Le deuxième tombeau macédonien, situé à 8 m environ au Sud-Est du premier, comporte une seule chambre, qui mesure extérieurement 4,60 x 3,96 m. On n'en a fouillé que l'extérieur, dégageant le mur de pôros qui bouche l'entrée, les parastades et le linteau en marbre, qui sont dans un état de conservation remarquable, et la bande de 1,40 m de large qui surmonte le linteau. Cette surface, entièrement lisse et dépourvue de tout élément architectural, est décorée d'une fresque, bien conservée, qui représente trois personnages (fig. 76) : au centre un guerrier — qui ne peut être que le défunt — auquel une figurine féminine, debout à sa droite, tend une couronne d'or, tandis qu'un jeune homme en chlamyde, assis de l'autre côté, tient une épée et un bouclier.

Le troisième tombeau macédonien a pour seul ornement un petit fronton en relief au-dessus de la porte. Les données de la fouille et les critères stylistiques permettent pour l'instant de dater ces trois tombeaux du début du III^e siècle av. J.-C.

La tombe à ciste, qui mesure 1,92 x 1,92 m et est intérieurement enduite de stuc blanc, abritait, dans une petite cavité centrale, les ossements calcinés du mort recouverts d'une petite couronne de laurier en or.

7) Un nouvel examen de la « tombe Heuzey » a révélé que seule la partie inférieure des murs subsistait et que la fouille primitive s'était en fait limitée à dégager les éléments indispensables au relevé de la façade. On envisage donc une fouille complémentaire. Ergon 1981 (1982), p. 24-28.