ÉPIDAURE - 1981

Sanctuaire d'Apollon Maléatas. — Sous l'égide de la Société archéologique, V. Lamprinoudakis a repris, en 1981, l'exploration du sanctuaire, se consacrant plus particulièrement aux différents autels.

On a pu déterminer la limite Est de la terrasse primitive de l'autel mycénien, auquel se rapportent de nombreux objets votifs, découverts à cet endroit dans une cavité naturelle du rocher bourrée de pierres et de cendre : fragments de vases en pierre, haches en bronze, figurines en terre cuite de la fin de l'époque mycénienne, tête d'idole cycladique en marbre. Un autel rudimentaire de type « rural » a été découvert à l'endroit où le remplissage nivelé de l'autel primitif s'infléchit vers le flanc Nord abrupt de la colline.

On a également entrepris la fouille de l'autel monumental qui remplaça, vers la fin du IV^e siècle av. J.-C, le cône de cendre primitif. Il se dressait, semble-t-il, à une vingtaine de mètres à l'Est du temple et avait la forme d'une table allongée avec krèpis et parois à frontons décorées de volutes et de feuilles d'acanthes (fig. 38). Sa destruction doit être attribuée aux pirates ciliciens qui pillèrent le sanctuaire peu avant 80 av. J.-C.

La fouille a mis au jour, au Sud du temple, une grande terrasse sacrificielle aménagée au II^e siècle ap. J.-C. et qui atteste la survivance de l'ancien rituel : on y a retrouvé un grand nombre de vases à boire et d'unguentaria qui avaient été brisés avant d'être déposés dans la cendre. Dans le seul secteur non perturbé est apparu un dépôt d'offrandes constitué de plusieurs strigiles en fer, vraisemblablement consacrés par un athlète. La dernière couche de cendre de l'autel contenait une grande quantité de lampes et de chandeliers brisés.

On a poursuivi, d'autre part, au Nord du sanctuaire, la fouille du grand mur de soutènement, dont un tronçon, refait en grande partie au II^e siècle ap. J.-C, a été mis au jour. Ergon 1981 (1982), p. 46-48.