THESSALONIQUE - 1976

Fouilles d'urgence et trouvailles fortuites. — En l'absence du Deltion on trouve dans diverses publications des comptes rendus de fouilles récentes.

1) Nécropole Ouest. — Immédiatement à l'extérieur du rempart Ouest, près de la porte Litéa, on a fouillé, en 1976-77, deux nouveaux groupes de tombes paléochrétiennes. Deux d'entre elles, publiées par Th. Pazaras, se distinguent par la qualité et l'originalité de leurs fresques. La première est un hypogée à chambre voûtée dont le bas des murs est décoré d'un placage de marbre en trompe-l'œil, tandis que, sur la voûte et les tympans, sont peints des fruits, des fleurs, des perroquets tenant une guirlande et une scène marine représentant un homme nu voguant sur un bateau au milieu de poissons de toute sorte. La construction et la décoration de cette tombe sont datées de la seconde moitié du III^e siècle de notre ère.

La deuxième tombe, également voûtée mais plus petite, est ornée de fresques qui représentent des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament : le Sacrifice d'Abraham, Adam et Eve dans l'Éden, Daniel dans la fosse aux lions, la colombe de Noé ; le martyr de sainte Thècle et, peut-être, le Bon Pasteur. Le programme iconographique, le style des peintures, les inscriptions accompagnant les scènes et les trouvailles monétaires, tout indique que cette tombe n'est pas antérieure à l'époque de Constantin I^er ou de Constantin II. Makédonika 21 (1981), p. 373-389.

2) Nécropole Est. — L'extension de la fouille de la rue du Trois-Septembre, où l'on avait mis au jour en 1980 la première basilique cimétériale extra muros de Thessalonique (v. BCH 105 [1981], p. 827) a amené la découverte de nombreuses tombes paléochrétiennes et d'un martyrion en croix (fig. 102). Le martyrion (10,50 x 8,70 m) est terminé à l'Est par une abside qui abritait le tombeau principal, contemporain du monument (dernier quart du IV^e s. ap. J.-C), tandis que dix autres tombes, dont les plus récentes semblent dater des premières décennies du V^e siècle, se répartissent dans les trois autres bras de la croix. Autour du martyrion et de la basilique cinquante-huit tombes ont été fouillées. Ce sont toutes des tombes voûtées, généralement disposées par groupes de trois ou plus, dont certaines ont conservé leurs fresques mais qui furent toutes pillées à date ancienne. Elles servirent à des inhumations successives, pendant la période qui va du règne de Constantin à la destruction de 618 ap. J.-C. Ce secteur de la nécropole est délimité au Nord par une citerne rectangulaire de 12 x 6 m.

D'après Mme E. Marki-Angelkou, l'étude des sources amène à rejeter l'attribution trop hâtive du martyrion — donc de la basilique voisine — à Sainte Anysia, et à retenir plutôt l'hypothèse de Saint Alexandre. ArchEph 1981, Chron., p. 53-69.

De son côté Mme E. Kourkoutidou-Nikolaïdou, qui a étudié le dépôt de reliques de la basilique, constitué par un larnax en marbre qui renfermait un petit reliquaire en argent (fig. 100-101), date celui-ci de la fin du IV^e siècle. Il s'agit d'une petite boîte ovale (long. 8,2 cm ; larg. 4,8 cm ; haut. 4,2 cm avec le couvercle) qui porte sur le couvercle le monogramme du Christ et, sur le fond, une inscription indiquant son poids : Ού(γγίαι) Δ Γρ(άμματα) ΙΔ, c'est-à-dire 127,306 grammes. Ibid., p. 70-81.

Immédiatement à l'extérieur de la cavité qui abritait ce dépôt on a retrouvé un trésor de 77 monnaies de bronze, qui s'échelonnent entre le milieu du IV^e siècle (règne de Constantin II) et le milieu du V^e siècle (règne de Théodose II), et dont la présence peut s'expliquer de plusieurs façons. Ibid., p. 82-85.

3) Agora. — On a découvert rue Garbola une partie du pavement de l'agora antique. Presse du 24.7.82.

4) Palais de Galère. — La portion du monument mise au jour rue Issavron a été complètement fouillée. Ibid.

5) Église de la Transfiguration du Sauveur. — Un sondage sous le sol du hiéron a permis d'atteindre le dépôt de reliques. Il contenait un reliquaire en plomb qui porte, sur les deux faces, une inscription métrique difficile à lire où il est question de l'église de la Vierge Marie. Apoghevmatini, Kathimérini, 25.8.82 ; Élefthéri Hora, 27.8.82 ; Néa, 28.8.82.