PELLA - 1982

Fouilles de la Société archéologique. — La campagne de 1982, dirigée par M. Siganidou, a porté sur les deux secteurs qui s'étaient révélés les plus prometteurs l'année précédente, l'acropole et l'ensemble des ateliers-magasins au Nord du site.

1) La poursuite de la fouille sur l'acropole a permis de déterminer la forme et les dimensions du vaste complexe architectural dans lequel s'inscrit la salle à deux absides précédemment fouillée (fig. 94). Il s'agit d'une construction rectangulaire de 78,50 x 97,50 m — soit 7500 m² — dont le centre est occupé par une cour à péristyle (7) de 31 x 35 m. Celle-ci est bordée à l'Est, à l'Ouest et au Sud, par des portiques (8) de 6,50 m de large, tandis que, sur le côté Nord, se développe la salle de 9,50 m de large terminée à l'Est et à l'Ouest par une abside (2, 3). La vaste salle qui s'étend au Nord de celle-ci (10) mesure 21 x 18 m ; elle est flanquée de deux autres salles de même longueur mais moins larges (11). La limite Sud de l'ensemble est constituée par un mur Est/Ouest (5) de 62 m de long et 1,20 m d'épaisseur, qui fait retour vers le Nord à son extrémité orientale tandis que, de l'autre côté, il vient buter contre un ensemble de pièces dont le plan n'apparaît pas clairement (6). Les assises de fondation de ce mur supportent un podium de 1,50 m de haut sur lequel s'élevait une colonnade dorique dont on a retrouvé de nombreux éléments. Les dimensions et la structure architecturale des vestiges mis au jour sur l'acropole prouvent qu'il s'agit d'un ensemble palatial, qui date apparemment de l'époque de Philippe V.

2) La troisième campagne de fouille dans les ateliers-magasins (fig. 95) a non seulement permis de préciser le plan du portique qui les abrite et d'en exhumer le riche matériel céramique et coroplastique, mais surtout de mieux comprendre l'organisation de l'espace urbain, en révélant que ce portique constituait le côté Est de l'agora. Celle-ci se compose en effet, comme l'a montré la suite de la fouille, d'une immense place rectangulaire de 200,15 x 180,50 m, bordée de portiques sur les quatre côtés. Sous ces portiques à colonnade dorique s'ouvre une double série de pièces — vestibule de 5 x 5 m et chambre de 5 x 7 m — à usage d'ateliers ou de boutiques. L'ensemble, qui s'étend sur 62.500 m2, s'inscrit parfaitement dans le plan urbain orthogonal, selon la même orientation que le complexe palatial de l'acropole, et il occupe la largeur de cinq insulae. L'agora est traversée par des rues — notamment par une avenue de 15 m de large qui débouche sur la place, à l'Est, par une porte monumentale — et pourvue d'un réseau d'adduction et d'évacuation des eaux. La place était ornée de monuments, comme l'indique la découverte d'un édifice absidal dans sa partie Nord.
La fouille des ateliers-magasins de l'aile Est a produit un matériel abondant : un large échantillonnage de moules et de figurines en terre cuite, un bras de statue en bronze grandeur nature d'excellente facture, une statuette d'Athéna en marbre, des anses d'amphores timbrées, des lampes, des monnaies, etc. Ces trouvailles permettent de dater le complexe architectural de l'agora de l'époque de Philippe V. Ergon 1982 (1983), p. 20-21 ; Makédonia, déc. 1982.