VERGINA - 1982
Η εν Αθήναις Αρχαιολογική Εταιρεία (La Société Archéologique d'Athènes)
Αριστοτέλειο Πανεπιστήμιο Θεσσαλονίκης (Université Aristote de Thessalonique)
Fouilles de l'Université de Thessalonique et de la Société archéologique. — En 1982
a poursuivi l'exploration de la nécropole et de la ville antique.1) Dans la nécropole il a continué de dégager la façade et l'intérieur des trois tombes macédoniennes découvertes en 1981.
La tombe I (fig. 89), à laquelle conduit un dromos appareillé, possède une façade dorique dont l'entrée était fermée par un mur en pôros au lieu de l'habituelle porte en marbre. Dans le vestibule, le plafond est horizontal et l'enduit des murs imite des assises en pierre. La chambre, séparée du vestibule par une porte en marbre, est couverte d'une voûte. Un sarcophage en forme de lit occupe son angle Nord-Ouest — et non Sud-Ouest, comme nous l'avons écrit par erreur dans la précédente Chronique, p. 574, d'après l'Ergon 1981 (1982), p. 26.
La tombe II a une façade très simple et une chambre unique occupée sur près des deux tiers de sa superficie par un immense sarcophage.
La tombe III comporte elle aussi une seule chambre. Son mur de façade, couronné par un geison horizontal, est uni, avec une porte en marbre dont l'encadrement et les deux vantaux sont très finement travaillés. La fresque à trois personnages qui surmonte le linteau de la porte (v. BCH 106 [1982], p. 573, fig. 76) a été entièrement nettoyée (fig. 90) : il est clair que le personnage central, armé d'une lance, est le défunt, que la figure féminine à sa gauche personnifie la Macédoine ou l'Αρετή et le personnage masculin assis l'idéal du guerrier. A l'intérieur de la tombe on a retrouvé les fragments d'un trône en pôros et en marbre qui a été reconstitué. Sa place originelle est marquée, sur la paroi, par un dossier peint en trompe-l'œil qui le complétait. L'escabeau du trône a également été retrouvé.
Il semble, dans l'état actuel des recherches, que cette tombe soit la plus ancienne des trois et qu'elle remonte au début du IIe siècle av. J.-C, tandis que les deux autres dateraient de la seconde moitié du siècle — à moins que la tombe II ne soit encore plus récente.
Un complément de fouille dans la « tombe Heuzey » a amené la découverte d'un fragment d'amphore dont l'anse porte le timbre de l'archonte thasien Krinoménès, ce qui permet de dater la tombe du dernier tiers du IVe siècle av. J.-C.
2) Dans la ville les recherches ont porté sur la région qui s'étend au Nord du palais.
A une centaine de mètres de celui-ci trois sondages exploratoires ont recoupé des fondations d'édifices hellénistiques et romains. L'un d'eux est un petit temple (8 x 5 m) de type classique, avec vestibule et cella, mais il est orienté Nord/Sud et a l'entrée au Nord. Deux bases de statues se dressaient à l'intérieur, encadrant une table de consécration dont on a repéré les traces sur le sol, et trois autres bases à l'extérieur. La plus grande des trois, située immédiatement à l'Ouest du temple et incluse plus tard dans une petite construction carrée (fig. 91), porte sur l'une de ses faces une dédicace de la mère de Philippe II à la déesse Eukleia : Εύριδίκα Σίρρα Εύκλείαι (fig. 92). Cela tendrait à prouver que Vergina est bien l'ancienne Aigai, première capitale des rois de Macédoine.
La découverte du théâtre à une cinquantaine de mètres au Sud du temple, donc à proximité du palais, va dans le même sens. On en a dégagé la première rangée de gradins et le chenal d'évacuation des eaux de l'orchestra (fig. 93), la parodos Est et son mur d'analemma, l'extrémité orientale du bâtiment de scène (qui est la seule conservée) et, au centre de l'orchestra, le socle de la thymélé. La première rangée de sièges, divisée en neuf kerkides, est construite en blocs de pôros soigneusement appareillés, tandis que les rangées supérieures devaient être en bois. L'orchestra mesure 28,44 m de diamètre. Ergon 1982 (1983), p. 17-20.
Les spécialistes qui ont étudié les ossements humains retrouvés dans les deux tombes royales à chambre fouillées en 1977-78 (v. BCH 102 [1978], p. 710 ; 103 [1979], p. 584) ont fait connaître les conclusions définitives de l'analyse anthropologique : le grand larnax en or déposé dans la chambre de la première tombe contenait les restes d'un homme très gracile âgé de 35 à 55 ans, qui mesurait entre 1,60 et 1,70 m ; le petit larnax en or trouvé dans le vestibule de la même tombe, ceux d'une jeune femme de 20 à 30 ans mesurant 1,55 m environ ; le larnax en argent de la deuxième tombe, ceux d'un adolescent de sexe indéterminé âgé de 13 à 16 ans. L'analyse ne fournit aucun élément qui permette d'identifier à coup sûr les deux premiers individus respectivement avec Philippe II et avec son épouse Cléopatra, mais elle n'apporte pas non plus d'argument décisif contre cette hypothèse. ArchEph 1981, p. 142-160.
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