NÉMÉE - 1982

Fouilles de l'École américaine. — Les fouilles, dirigées par S. G. Miller, se sont poursuivies, en 1982, dans le sanctuaire de Zeus et sur la colline de Tsoungiza.

1) Sanctuaire. — Deux sondages pratiqués immédiatement à l'Est du temple ont fourni de nouvelles informations sur l'édifice et sur son prédécesseur archaïque. L'abondance de la céramique de la fin du VIII^e et du VII^e siècle av. J.-C. témoigne d'une grande activité dans le centre du sanctuaire à cette époque.

Dans la partie occidentale du sanctuaire, à une soixantaine de mètres à l'Ouest du temple, la fouille a fait apparaître les restes, très endommagés, d'une grande construction du IV^e siècle av. J.-C. qui a réutilisé des blocs en calcaire du temple archaïque. On n'en a jusqu'à présent dégagé que deux tronçons, distants de 20 m, d'un même mur (?) Nord-Est/Sud-Ouest. Il est donc trop tôt pour supputer la nature de ces vestiges, mais l'hypothèse d'un gymnase ou d'une palestre, dont on n'a pas encore trouvé trace à Némée, vient naturellement à l'esprit.

A une soixantaine de mètres à l'Est du temple, c'est un dépôt votif qui a été découvert. Il occupait une fosse rectangulaire (1,70 x 1,50 x 0,50 m) et contenait de la céramique et des instruments de sport en métal : un disque en fer de 8,5 kg (fig. 27), un poids en plomb, deux pointes de javelots en fer et un strigile fragmentaire en bronze. Ce dépôt, mêlé de cendre, d'ossements d'animaux et de noyaux d'olives, est daté par la céramique du troisième quart du VI^e siècle av. J.-C. L'assemblage des objets consacrés suggère que le dédicant était un pentathlète. Au Sud et à l'Ouest du dépôt on a reconnu, sur une assez grande superficie, un sol en argile jaune battue d'où l'on a extrait de la céramique de la seconde moitié du VI^e siècle av. J.-C. Ces nouvelles découvertes engagent à rechercher le stade archaïque dans ce secteur, à l'Est du temple de Zeus. Les couches profondes ont d'autre part livré une grande quantité de céramique mycénienne ainsi que deux figurines, qui témoignent pour la première fois d'une réelle activité — dont la nature reste à déterminer — à cet endroit du sanctuaire pendant le Bronze Récent.

Les investigations menées dans la partie méridionale du téménos, immédiatement au Sud du bain, ont amené la découverte d'une vaste maison de la seconde moitié du VI^e siècle de notre ère qui comptait plus de neuf pièces. Cette demeure, qui était peut-être celle des desservants de la basilique paléochrétienne toute proche, semble avoir été abandonnée lors de l'invasion slave de 580 ap. J.-C. La fouille des niveaux sous-jacents a apporté des éléments qui confirment la datation du bain (seconde moitié du IVe s. av. J.-C.) et permettent de préciser le dispositif d'adduction d'eau. C'est dans la couche de destruction de celui-ci (VI^e s. ap. J.-C.) qu'on a trouvé la petite tète de lion archaïque en bronze reproduite à la fig. 28. La découverte, dans ce secteur, de deux aqueducs sans lien direct avec le bain (alimenté par un troisième déjà connu) et de plusieurs tronçons de murs du V^e-IV^e siècle av. J.-C. suggère qu'il existait à proximité un établissement de bains plus ancien. Toutes ces constructions recouvrent une rue archaïque Est/Ouest qui bordait le sanctuaire au Sud et menait directement à la rivière, que peut-être elle franchissait.

2) Colline de Tsoungiza. — La fouille de sauvetage entreprise en 1981 (v. maintenant Hesperia 51 [1982], p. 375-397) a été poursuivie sur l'ensemble du terrain. Le rocher affleurait partout sous la couche de surface, présentant seulement quelques dépressions remplies de céramique du Néolithique Ancien ou de l'Helladique Ancien. Le seul vestige de construction, découvert dans une fosse HA, est une structure rectangulaire de 3,35 x 6,50 m en petites pierres espacées noyées dans du mortier d'argile : l'absence totale d'outillage, de sol ou de foyer à l'intérieur de celle-ci la désigne apparemment comme un simple dépotoir.