AMPHIPOLIS - 1983

Fouilles de la Société archéologique. — En 1983 D. Lazaridis a poursuivi ses investigations dans quatre secteurs.

1) Au Sud-Ouest de l'acropole paléochrétienne une seconde pièce de la maison hellénistique aux fresques a été fouillée, immédiatement à l'Est de la précédente, avec laquelle elle communique (v. BCH 107 [1983] Chron., p. 803). Elle mesure 7,20 x 5,18 m et ses murs, dont l'un est conservé jusqu'à 3,65 m de haut, sont revêtus d'un enduit blanc avec décor imitant des assises en appareil pseudo-isodome, délimitées par des lignes incisées rouges et noires (fig. 118). A 1,75 m au Sud de ces deux pièces on a découvert le côté Nord du péristyle (longueur 7,05 m), d'ordre dorique, avec colonnes en maçonnerie stuquées et chapiteaux en poros, ainsi qu'une grande partie de la cour qui est pavée d'une mosaïque sans décor.

2) Le rempart romain a été découvert à l'Ouest de l'acropole, à l'intérieur de l'enceinte classique, et l'on en a dégagé un tronçon Nord/Sud de 82,50 m de long (fig. 120) avec deux tours qui mesurent respectivement 6,75 x 4,70 et 7 x 5,30 m. Il réutilise de nombreux blocs de marbre et de poros appartenant à des bâtiments antérieurs, dont l'un — probablement un édifice public — a été repéré sous les fondations de l'une des deux tours. La fouille dans la zone du rempart a produit des fragments de sculptures et plusieurs inscriptions dont une dédicace à Artémis Ilithye et une autre à la divinité nocturne Babô.

3) Dans le secteur Nord-Ouest de la ville on a découvert un petit sanctuaire hypètre d'Attis, simple enclos rectangulaire en Π (9 x 4,10 m) orienté à l'Est, avec cour intérieure dallée et bases d'offrandes alignées le long du mur Ouest. Parmi les trouvailles on mentionne des fragments de statuettes votives, plusieurs statuettes d'Attis, des grandes protomès en terre cuite et 103 monnaies de bronze en très bon état (II^e-I^er s. av. J.-C), dont une série d'Amphipolis à l'effigie d'Artémis Tauropole.

4) A l'Est de l'enceinte des sondages exploratoires ont permis de localiser la nécropole classique. Outre les objets retrouvés dans les tombes, comme le canthare à vernis noir inscrit de la fig. 117, on a recueilli dans les couches superficielles de nombreux fragments de lécythes à fond blanc qui ont notamment permis de reconstituer le vase de la fig. 119 (dernier quart du V^e s. av. J.-C). On signale aussi une stèle funéraire pour un Borysthénite, dont les lettres ont conservé leur couleur rouge vif (fig. 121). Cette trouvaille confirme le caractère cosmopolite de la cité dès l'époque de sa fondation parles colons athéniens. Ergon 1983 (1984), p. 25-28.