LYKOCHIA - 1975
Lykochia
L'Éphorie de Sparte a poursuivi, en 1975, l'exploration des vestiges repérés trois ans plus tôt sur la colline du Prophète-Élie (v. BCH 102 [1978] Chron., p. 681). La fouille a montré que le bâtiment allongé qui avait alors été interprété comme une stoa était en fait un temple de type arcadien (Ve s. av. J.-C). Orienté Nord/Sud, il mesure 5,50 x 17,50 m et se superpose à un autre temple plus petit, d'orientation légèrement différente. L'édifice ayant été pillé par des fouilleurs clandestins, on n'a retrouvé à l'intérieur qu'une figurine de chien en bronze (fig. 51) : le reste du matériel votif négligé par ceux-ci (fig. 50) a été retrouvé dans les déblais de leurs fouilles, à l'extérieur du temple.
Immédiatement à l'Ouest du temple on a repéré les restes d'un péribole de 12 x 13 m et, sur la terrasse située en contrebas au Sud-Est, ceux d'un ensemble de constructions malheureusement très ruinées. Les seuls vestiges lisibles sont ceux d'un bâtiment de 12 x 7,50 m orienté Est/Ouest, divisé en deux pièces et ouvert à l'Est, avec façade à pilier in antis. Le toit devait être soutenu par une colonne centrale en bois, dont on a retrouvé le chapiteau dorique en marbre in situ. La plus grande pièce, à l'Est, était pourvue d'une banquette adossée au mur Nord. A l'intérieur on a retrouvé un grand cratère, une lampe et quatre bassins lustraux en place dont l'un portait, gravée sur la lèvre en lettres du IVe siècle av. J.-C, l'inscription Ἱε[ρὰ] Ἀρτέμι[δος]. L'interprétation de cette pièce comme salle de purification est confirmée par la présence d'une citerne rectangulaire (2,50 x 3,50 m) à l'extérieur contre le mur Nord : le cratère servait à y puiser l'eau, et la lampe suggère que le rituel était nocturne. La deuxième pièce, plus petite (4 x 7 m), qui communiquait avec la précédente par un corridor au Sud, abritait un autel circulaire, simple eschara installée sur une faille du rocher et délimitée par une rangée de pierres. C'est dans cette pièce, jonchée de débris sacrificiels, que se dressait la statuette avec dédicace au dieu Pan découverte en 1972.
Les caractères particuliers du rituel et du sanctuaire invitent à identifier ce dernier avec celui d'Artémis Kallistè, le seul sanctuaire signalé par Pausanias dans la région. Il semble, d'après l'étude du matériel et des vestiges architecturaux, qu'il connut au moins deux phases de prospérité, l'une vers la fin du VIe et le début du Ve siècle av. J.-C, l'autre au IIIe siècle av. J.-C, à l'époque du tyran Aristodémos. ArchDelt 30 (1975) [1983] Chron., p. 77-79.
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