ACHLADA - 2014

Sur le site d’une mine de lignite à Achlada, Liana Gkelou (XXIX^e éphorie des antiquités préhistoriques et classiques) a dirigé en 2014 une fouille de sauvetage sur une superficie de 130 stremmes au Sud du site de la mine, en face de la commune moderne d’Achlada. Le site de l’habitat antique et l’existence de sépultures avaient déjà été documentée auparavant sur la rive occidentale du cours d’eau Geropotamos (fig. 1-2).
Quatre secteurs de fouilles ont été explorés. Le secteur 1 (15 stremmes) a livré des sols d’argile et des restes brûlés, de la céramique commune et usuelle, ainsi que de la céramique à glaçure médiobyzantine et tardobyzantine, des perles en argile, des monnaies, des os, des outils en métal, ainsi que sous un sol, un trésor de 140 monnaies de bronze conservées dans un vase (fig. 3-5). Ces monnaies ont été datées de la première moitié du XIII^e s., ce sont des imitations latines de monnaies des ateliers de Thessalonique et de Constantinople.  On a compté dans ce secteur 287 fosses dépotoirs circulaires. Neuf de ces fosses contenaient des squelettes humains, neuf des sépultures d’animaux, dont trois sépultures de chevaux.
La fouille du secteur 4 a livré des vestiges semblables au secteur 1 (fig. 6). On note la découverte d’un édifice à deux pièces, ainsi que de 21 fosses-dépotoirs. Entre les secteurs 1 et 4, le secteur 3 a livré un cimetière chrétien entouré de 27 fosses-dépotoirs. On a fouillé 64 sépultures, dont 17 étaient celles d’enfants. Les défunts étaient déposés selon une orientation Est-Ouest et en position allongée, les mains croisées sur le bassin ou le torse. Il y avait des tombes à ciste et des tombes à fosse (fig. 7-8).
La fouille du secteur 2 a livré des vestiges épars de murs et des empierrements, ainsi que de la céramique romaine. À un niveau inférieur, on a fouillé une nécropole d’époque archaïque et classique, dont 14 tombes à fosse délimitées par des moellons et 12 tombes à fosse simples ont été dégagées. Les sépultures étaient orientées Sud-Ouest/Nord-Est en majorité, les défunts en position allongée, les bras le long du corps. Dans un ou deux cas, un ou deux bras étaient pliés sur le bassin. Les rituels funéraires sont comparables à ceux des nécropoles contemporaines de la région, Sindos, Aigai, Archontikos et Aiani : les hommes (10) étaient inhumés avec leurs armes, représentant image de guerrier, et les femmes (4), avec leurs ornements.
Les guerriers avaient une ou deux pointes de lance en fer à la hauteur de leur casque, ainsi que des épées et des couteaux. On a recueilli des bijoux en or, argenté et en bronze, comme des épingles, des fibules, des anneaux, des boucles d’oreille et des bracelets, dont la plupart en forme de bandes avec des décors incisés et des spirales. On note la présence également de perles d’ambre, d’epistomia en or avec un décor incisé, pointillé au repoussé (fig. 9). Le vase importé le plus ancien était un aryballe corinthien ; en parallèle il y avait beaucoup de vases d’ateliers locaux (fig. 10-11).