KORONEIA LAGKADA - 2014

Dans le cadre de travaux de restaurations du lac de Koroneia, dans la région de Lagkada, Stavros Kotsos, Elena Tselepi, (XVI^e éphorie des antiquités préhistoriques et classiques) rendent compte des fouilles de sauvetage menée à la suite de la découverte dans des sondages exploratoires de vestiges d’un habitat préhistorique datant du Néolithique Récent.
La fouille de deux sondages a révélé trois couches principales : le plus ancien est daté par la céramique au Néolithique Récent et s’étend sur toute la surface, la deuxième comporte des objets du début de l’Age du Fer et correspond à une plus petite étendue, la troisième a été trouvée sur une petite surface à l’Est et correspond à une construction en pierres, peut-être une ferme de l’époque romaine.
La surface du sol géologique sur lequel repose le niveau néolithique présente un léger pendage vers le lac qui se trouve à l’Ouest.
La fouille a révélé 65 fosses, dont onze pourrait correspondre à des maisons semi-enterrées. Celles-ci comportent en effet des trous de poteaux au centre et/ou sur le pourtour, ainsi que des structures thermiques comme des foyers. Leurs dimensions varient (6,50 x 3,50 m à 2,80 x 2 m) mais leur profondeur ne dépasse pas les 0,50 m. Par ailleurs, les remblais de certaines de ces fosses contenaient de l’argile cuite, qui semble provenir de fours plutôt que de l’élévation des murs. Toutes les fosses identifiées à des maisons se trouvent au centre de l’espace et à petite distance entre elles. Les autres fosses, de diam. 0,60-1,50 m et de profondeur 0,30 à 1 m, de plan circulaire ou elliptique, semble être liées au stockage d’aliments. Une des fosses avait des parois enduites d’argile. Deux fosses avaient une profondeur plus importante (1,50 m). Elles sont circulaires (0,80 m de diamètre) et atteignent la nappe phréatique. Celles-ci, ainsi que quelques autres fosses moins profondes ont été interprétées comme des puits.
Des sols de foyers et de fours ont été identifiés à l’intérieur et à l’extérieur de fosses, certains dépassaient 1 m de diamètre et étaient constitués d’une ou plusieurs couches d’argile, sur une couche de pierres plates et de tessons de grands vases. Les parois étaient en argile également.
À la limite occidentale de l’habitat, on a mis au jour une tranchée sur une longueur de 9 m et d’une largeur de 2,95-3,65 m. Sa profondeur varie de 0,65 à 1,70 m. Après l’abandon de la tranchée qui a été remblayée naturellement, on y a enterré les défunts : dans la couche supérieure sableuse, on a mis au jour huit sépultures en position fléchie, sauf une (Tφ7), dont le buste était étendu, les bras le long du corps et les membres inférieurs pliés vers l’arrière au niveau du genou. Il portait un collier de coquillages autour du cou. Les fosses des sépultures n’ont pas pu être identifiées. Une autre sépulture a été mise au jour, en dehors de la tranchée, il s’agit d’une tombe à ciste, datée de l’Age du Fer, construite en briques crues (dim. 1,88 x 0,85 m) disposée dans une fosse (1,92 x 1,20 et prof. 1,30 m). Les parois de la tombe étaient effondrées vers l’intérieur. Le défunt était inhumé sans offrandes, déposé en position fléchie, les bras repliés vers le visage.
À l’Est de la fouille, un empierrement (9,50 x 4 m) correspondait aux débris d’un mur Nord-Sud et datait de l’époque romaine.