HALOS. – Magoula Plataniotiki, Halos antique - 2014

À l’Est de la ville de Halos, Reinder Reinders, Vladimir Stissi, Vasso Rontiri, Euagglia Stamelou, Dimitris Agnousiotis, Despoina Eustathiou et Ioanna Mamaloudi (Institut néérlandais à Athènes et Éphorie des antiquités de Magnésie/XIII^e Éphorie des antiquités préhistoriques et classiques) ont poursuivi en 2014 la fouille systématique sur le site de Magoula Plataniotiki.

Le sondage 1 se trouve au Nord du champ no. 3614, près de l’endroit le plus élevé de la magoula. La poursuite de la fouille a livré des tessons qui indiquent que le niveau fouillé correspond à la couche de destruction mise en évidence en 2013. Cette céramique est datée du milieu du III^e s. et plus précisément après 265 av. J.-C. (après la destruction de la ville hellénistique de Halos). Le sondage a été réduit au quart Nord-Est et fouillé en profondeur : on a mis au jour un niveau du IV^e s. et un niveau du V^e s. av. J.-C. comportant de la céramique et des blocs de construction. On a également recueilli une grande quantité de mobilier des VIII^e et VII^e s. av. J.-C.

Le sondage 2 se trouve a proximité du précédent. Sous le niveau superficiel, on a dégagé des vestiges de constructions et du mobilier qui semblent liés à la couche de destruction du sondage 1. Dans l’angle d’une pièce, on a découvert un modèle en terre cuite d’une table d’offrandes. De la couche de destruction du IV^e s. av. J.-C., on n’a fouillé en profondeur que le quart Sud-Ouest. On a recueilli un peu de mobilier et des traces de feux. Des vestiges de murs qui semblent antérieurs au III^e s. ont été découverts. Dans la moitié Nord du sondage, le niveau du IV^e s. av. J.-C. recouvre une couche comportant de grands fragments de tuiles complètes. Cette couche a été recoupée pour l’aménagement dans le sol de deux grands pithoi.  Parmi les tuiles et sous les tuiles, se trouvent de grands fragments de vases, suggérant que le bâtiment a été détruit par un séisme.  Sous les vestiges de destruction d’une toiture, se trouvent les vestiges d’une autre toiture, constituée de tuiles différentes, davantage fragmentées. Elles étaient en contact avec un mur à l’Ouest et avec un mur perpendiculaire au premier, dans la partie Nord du sondage, qui semble ne pas avoir été en usage au moment de la destruction. Ce niveau comportait également de la céramique, dont notamment de la céramique datée de la seconde moitié du V^e s. av. J.-C. Contrairement à la première couche de destruction, dans cette couche de destruction, on identifie des restes de sol. Dans le quart Sud-Ouest du sondage, où la fouille s’est poursuivie, ce sol a été identifié également. Immédiatement sous ce sol, se trouvait un autre sol, associé à du mobilier daté du V^e s. Dans l’angle Sud-Ouest du sondage, on a recueilli une grande quantité de pesons de tisserand, entre les deux niveaux inférieurs du V^e s. av. J.-C.

Le sondage 3 est situé dans l’angle Nord-Est du champ. L’objectif de ce sondage a été une meilleur datation et cadre stratigraphique du mur monumental mis au jour en 2013. On n’a pas obtenu de datation claire. Le mur est construit en appareil pseudo-isodome et présente un parement soigné à l’arrière. On peut identifier deux états de construction du mur, dont le premier est en rapport avec une rue. Dans le remplissage du mur du deuxième état, on a trouvé du mobilier provenant peut-être d’un sanctuaire de la première moitié du V^e s. av. J.-C.

La fouille du sondage 4 s’est poursuivi en 2014 et a même été élargi vers l’Ouest afin d’explorer davantage deux murs parallèles, ainsi que les limites occidentales de la pièce définie par ces murs. Le mur Nord (long. 6 m ; larg. 0,40-0,50 m). Près de son extrémité Ouest, on a découvert un bloc de calcaire taillé, peut-être un seuil. Trois blocs alignés de 0,90 m de longueur pourraient être la limite Ouest de la pièce. Le mur Sud (long. 5,60 m) est parallèle au précédent, à une distance de 3,60 m. À l’intérieur de la pièce, on a dégagé la couche de destruction qui avait été mise au jour en 2013 : elle s’étend sur tout l’espace. Dans le secteur Est du mur Nord, on a découvert in situ six vases tombés et renversés, indiquant peut-être un séisme. On compte notamment une lampe, un fish-plate à vernis noir avec les lettres ΛΚ gravées sous le bord, sur la surface extérieure, un petit skyphos, une lopas, une lampe avec un pied et deux marmites. Ces vases permettent une datation de l’occupation de cette pièce entre la fin du IV^e s. et la première moitié du III^e s. av. J.-C. Immédiatement sous ces vases, on a mis au jour un sol dallé. À l’extérieur de la pièce et près du « seuil », on a dégagé deux blocs posés de chant à angle droit et définissant un espace de 0,80 x 0,70 m, en contact avec le mur Nord.
Parmi le mobilier recueilli au cours de la fouille, on compte des pesons de tisserand de forme pyramidale et de forme arrondie, une fusaïole, un fragment d’amphore, un fragment de meule, des clous en fer, un anneau en bronze, une masse de fer, des fragments de figurine en terre cuite et d’autres objets. L’occupation de l’espace, d’après la céramique, date de l’époque hellénistique ; il s’agit probablement d’un atelier, d’après le sol dallé, les fragments de bassines en terre cuite et les scories, détruit par un séisme et abandonné.

La recherche en 2014 a apporté de nouvelles données sur l’histoire de l’occupation de Magoula Plataniotiki. Il s’agit d’un habitat de petite taille occupé entre le V^e s. et le IV^e s., probablement la ville de Halos à l’époque classique. Au cours de la campagne de 2014, on a recueilli des objets de l’Age du Fer, indiquant une phase antérieure d’occupation, mais on observe une absence de mobilier du VI^e s..
Les sondages 1, 2 et 4 ont montré que l’occupation s’est poursuivie à l’époque hellénistique également, parallèlement à la ville hellénistique à Néa Halos (302-365 av. J.-C.). Le niveau de destruction du V^e s. identifié dans les sondages 1, 2 et 3 pourrait correspondre au séisme de 426 av. J.-C.