DESPOTIKO - 2023
Informations Générales
Numéro de la notice
19672
Année de l'opération
2023
Chronologie
Mots-clés
Sanctuaire - Édifice religieux - Temple - Installation hydraulique - Canalisation - Citerne - Sculpture - Terre cuite architecturale
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Notices et opérations liées
Description
Sur l’îlot de Despotiko, la poursuite des fouilles du sanctuaire d’Apollon à Mandra, dirigées par
Un système complexe de collecte et de gestion des eaux aux pieds de la colline au Sud du sanctuaire est en cours de fouilles depuis 2020 (fig. 1) : deux grandes citernes avaient notamment été dégagées. La fouille de celle la plus au Nord (Citerne 1), de plan orthogonal (dim. int. 5,50 x 7 m ; prof. 4 m), s’est poursuivie : on a entièrement dégagé ses quatre côtés et, en 2023, la fouille s’est concentré sur l’angle Sud-Ouest de la citerne où on a mis au jour une structure post-byzantine. La citerne est construite en appareil de blocs de gneiss et les parois internes étaient recouvertes d’une épaisse couche de mortier hydraulique de couleur blanchâtre (fig. 2).
À une distance d’environ 1 m de la citerne, on a mis au jour deux bassins orthogonaux qui ont pu servir au filtrage de l’eau. Un conduit d’une longueur de 25 m part d’une autre citerne (citerne 3, de forme ovoïde, fig. 3) et aboutit au bassin Sud. Au cours de la fouille de 2023, on a entièrement dégagé le fond de cette citerne : on y avait découvert en 2020 une structure orthogonale à quatre orifices, qui servait à contrôler le débit de l’eau entre la citerne et le conduit. En face de cette structure, sur le côté Sud de la citerne, on avait mis au jour l’ouverture d’accès de l’eau vers la citerne, qui était assurée par des plaques de schiste disposées verticalement. Le fond de la citerne était constituée par la roche, complétée par une maçonnerie pour les parois latérales. Elle avait des dimensions de 10,07 m (E-O) et 10,53 m (N-S), pour une profondeur de 1,10 m. Dans son remblai, on a retrouvé un fragment de pied de base de périrrhantérion à représentation en relief d’un lion (VIe s. av. J.-C.).
Les recherches sur l’édifice Z de l’époque classique se sont poursuivies : au Nord de celui-ci on a dégagé deux structures de 2,50 m de long, 0,64 m de large et 0,10-0,15 m de hauteur qui ont du soutenir un sol ou un plancher. A l’Ouest de l’édifice Z, se trouvait une cour dallée de dimensions 6,19 m x 5,27 m ; à l’Ouest de cette cour on a mis au jour des vestiges de murs dont la relation avec l'édifice Z n'est pas connue. Au Nord-Ouest de l’édifice, on a dégagé deux murs qui forment un angle, probablement une pièce qui appartient à un état antérieur de construction sur lequel est fondé l’édifice Z (on a appelé cet état l’édifice Za). À l’intérieur de cette pièce, on a mis au jour un relief en marbre de forme circulaire représentant un animal. Au Sud de l’édifice Z, on a découvert un nouvel édifice, appelé ZY, constitué de deux espaces, un vestibule et un sékos (fig. 4). La céramique retrouvée en fondations de l’édifice ZY permet de le dater de la fin du VIe s. ou du début du Ve s. av. J.-C.
Dans le secteur de l’édifice B, on a dégagé une nouvelle pièce à l’Ouest (la pièce 11), où l’on a exploré deux structures orthogonales à fonction de stockage. On y a recueilli de nombreux fragments de pithoi et de tuiles, ainsi qu’un fragment de sima avec un décor incisé.
Enfin, la campagne de 2023 a révélé un nouvel édifice, l’édifice MN, à 34 m au Sud-Est de l’édifice P, près des édifices B et H en dehors du téménos (fig. 5). Il s’agit d’un édifice orthogonal, constitué de quatre pièces. La céramique recueillie dans les pièces date du VIe s. av. J.-C. On a trouvé un cratère à bandes, brisé, dans la pièce 2 (Sud-Est), tandis que dans la pièce 4, on a retrouvé dans le sol, un cratère grossier de grandes dimensions. Les murs Sud et Ouest de l’édifice sont doubles, présentant une largeur de 1,20 m. Dans deux des pièces, se trouvaient des structures à quatre côtés, constituées de plaques posées de chant. À l’intérieur, se trouvaient des vases à boire (skyphoi et gobelets). Parmi la céramique retrouvée dans l’édifice, on compte des coupes à bandes attiques à figures noires. L’édifice était couvert, comme l’indiquent les nombreux fragments de tuiles, d’antéfixes représentant des figures de gorgones et les fragments de sima à bandes.
Les découvertes les plus marquantes de 2023 proviennent néanmoins de la construction archaïque découverte en 2019 près du port, le bâtiment Ω. Il est constitué de plusieurs murs et semblerait avoir eu une fonction défensive : un propylon avec un péribole, peut-être. Le mur T1, orienté Est-Ouest (long. 8,50 m ; largt. 0,60-0,70 m) : il est construit en grands blocs de schiste et conservé sur une hauteur de trois à quatre assises, soit jusqu’à 1 m de hauteur. Sa partie Sud-Est est effondrée : lors de la fouille de cet effondrement on a dégagé un buste masculin acéphale de style sévère qui renvoie à l’éphèbe de Critios et peut être daté après 480 av. J.-C. Ce buste est en marbre parien de qualité exceptionnelle avec une surface lisse et brillante. Le mur T1 coupe le mur T3, orienté Nord-Sud (long. 16,90 m ; larg. 0,90 m) : il s’agit d’un mur solide qui fermait l’espace à l’Est. Vers le milieu du mur T3, part un mur construit dans un état ultérieur, le mur T2, orienté Est-Ouest (long. 26,30 m ; larg. 0,66 m) et doit être un ajout à la construction archaïque, probablement durant l’Antiquité tardive, lors des interventions sur les bâtiments du noyau du sanctuaire.
L’exploration du mur T2 a livré de nombreux blocs de remploi, notamment des fragments de kouroi archaïques (fig. 6-8). Trois de ces fragments étaient alignés (fig. 9) : la partie supérieure et la partie inférieure d’un buste et la partie arrière brisée de la tête, qui conserve les boucles de la coiffure : il s’agit d’une œuvre du VIe s. av. J.-C. On a retrouvé un fragment des cuisses et de l’aine d’un second kouros, la partie supérieure d’un kouros (peut-être le même), ainsi qu’un fragment de bras et de pied. On avait retrouvé en remploi, en 2022, des fragments de membres inférieurs de deux kouroi, d’une statue féminine assise, ainsi que deux bases de colonnes honorifiques en marbre : la concentration de fragments de sculpture dans ce secteur suggère que ces statues étaient effectivement exposées près du propylon.
Parallèlement, des travaux d’anastylose prennent place sur le bâtiment Δ, dans l’angle Nord-Est du temenos (fig. 10). Il s’agit d’un temple tétrastyle prostyle à deux pièces (vestibule et sékos ; dim. 9,40 x 12.50 m) précédé d’un autel en marbre. Ce bâtiment était en mauvais état de conservation, puisque c’est à cet endroit qu’était installé la fromagerie du berger qui utilisait le terrain jusqu’à récemment. Il est daté du VIe siècle av. J.-C. Après avoir complété les fondations et le stylobate avec du gneiss, on a positionné un seuil et des jambages, remplacé des bases de colonnes et des tambours, et complété la façade.
(Éphorie des antiquités des Cyclades), ont révélé en 2023 de nouveaux fragments de sculpture, notamment un buste masculin acéphale de style sévère, qui renvoie par la technique à l’éphèbe de Critios et peut être daté juste après 480 av. J.-C. Un système complexe de collecte et de gestion des eaux aux pieds de la colline au Sud du sanctuaire est en cours de fouilles depuis 2020 (fig. 1) : deux grandes citernes avaient notamment été dégagées. La fouille de celle la plus au Nord (Citerne 1), de plan orthogonal (dim. int. 5,50 x 7 m ; prof. 4 m), s’est poursuivie : on a entièrement dégagé ses quatre côtés et, en 2023, la fouille s’est concentré sur l’angle Sud-Ouest de la citerne où on a mis au jour une structure post-byzantine. La citerne est construite en appareil de blocs de gneiss et les parois internes étaient recouvertes d’une épaisse couche de mortier hydraulique de couleur blanchâtre (fig. 2).
À une distance d’environ 1 m de la citerne, on a mis au jour deux bassins orthogonaux qui ont pu servir au filtrage de l’eau. Un conduit d’une longueur de 25 m part d’une autre citerne (citerne 3, de forme ovoïde, fig. 3) et aboutit au bassin Sud. Au cours de la fouille de 2023, on a entièrement dégagé le fond de cette citerne : on y avait découvert en 2020 une structure orthogonale à quatre orifices, qui servait à contrôler le débit de l’eau entre la citerne et le conduit. En face de cette structure, sur le côté Sud de la citerne, on avait mis au jour l’ouverture d’accès de l’eau vers la citerne, qui était assurée par des plaques de schiste disposées verticalement. Le fond de la citerne était constituée par la roche, complétée par une maçonnerie pour les parois latérales. Elle avait des dimensions de 10,07 m (E-O) et 10,53 m (N-S), pour une profondeur de 1,10 m. Dans son remblai, on a retrouvé un fragment de pied de base de périrrhantérion à représentation en relief d’un lion (VIe s. av. J.-C.).
Les recherches sur l’édifice Z de l’époque classique se sont poursuivies : au Nord de celui-ci on a dégagé deux structures de 2,50 m de long, 0,64 m de large et 0,10-0,15 m de hauteur qui ont du soutenir un sol ou un plancher. A l’Ouest de l’édifice Z, se trouvait une cour dallée de dimensions 6,19 m x 5,27 m ; à l’Ouest de cette cour on a mis au jour des vestiges de murs dont la relation avec l'édifice Z n'est pas connue. Au Nord-Ouest de l’édifice, on a dégagé deux murs qui forment un angle, probablement une pièce qui appartient à un état antérieur de construction sur lequel est fondé l’édifice Z (on a appelé cet état l’édifice Za). À l’intérieur de cette pièce, on a mis au jour un relief en marbre de forme circulaire représentant un animal. Au Sud de l’édifice Z, on a découvert un nouvel édifice, appelé ZY, constitué de deux espaces, un vestibule et un sékos (fig. 4). La céramique retrouvée en fondations de l’édifice ZY permet de le dater de la fin du VIe s. ou du début du Ve s. av. J.-C.
Dans le secteur de l’édifice B, on a dégagé une nouvelle pièce à l’Ouest (la pièce 11), où l’on a exploré deux structures orthogonales à fonction de stockage. On y a recueilli de nombreux fragments de pithoi et de tuiles, ainsi qu’un fragment de sima avec un décor incisé.
Enfin, la campagne de 2023 a révélé un nouvel édifice, l’édifice MN, à 34 m au Sud-Est de l’édifice P, près des édifices B et H en dehors du téménos (fig. 5). Il s’agit d’un édifice orthogonal, constitué de quatre pièces. La céramique recueillie dans les pièces date du VIe s. av. J.-C. On a trouvé un cratère à bandes, brisé, dans la pièce 2 (Sud-Est), tandis que dans la pièce 4, on a retrouvé dans le sol, un cratère grossier de grandes dimensions. Les murs Sud et Ouest de l’édifice sont doubles, présentant une largeur de 1,20 m. Dans deux des pièces, se trouvaient des structures à quatre côtés, constituées de plaques posées de chant. À l’intérieur, se trouvaient des vases à boire (skyphoi et gobelets). Parmi la céramique retrouvée dans l’édifice, on compte des coupes à bandes attiques à figures noires. L’édifice était couvert, comme l’indiquent les nombreux fragments de tuiles, d’antéfixes représentant des figures de gorgones et les fragments de sima à bandes.
Les découvertes les plus marquantes de 2023 proviennent néanmoins de la construction archaïque découverte en 2019 près du port, le bâtiment Ω. Il est constitué de plusieurs murs et semblerait avoir eu une fonction défensive : un propylon avec un péribole, peut-être. Le mur T1, orienté Est-Ouest (long. 8,50 m ; largt. 0,60-0,70 m) : il est construit en grands blocs de schiste et conservé sur une hauteur de trois à quatre assises, soit jusqu’à 1 m de hauteur. Sa partie Sud-Est est effondrée : lors de la fouille de cet effondrement on a dégagé un buste masculin acéphale de style sévère qui renvoie à l’éphèbe de Critios et peut être daté après 480 av. J.-C. Ce buste est en marbre parien de qualité exceptionnelle avec une surface lisse et brillante. Le mur T1 coupe le mur T3, orienté Nord-Sud (long. 16,90 m ; larg. 0,90 m) : il s’agit d’un mur solide qui fermait l’espace à l’Est. Vers le milieu du mur T3, part un mur construit dans un état ultérieur, le mur T2, orienté Est-Ouest (long. 26,30 m ; larg. 0,66 m) et doit être un ajout à la construction archaïque, probablement durant l’Antiquité tardive, lors des interventions sur les bâtiments du noyau du sanctuaire.
L’exploration du mur T2 a livré de nombreux blocs de remploi, notamment des fragments de kouroi archaïques (fig. 6-8). Trois de ces fragments étaient alignés (fig. 9) : la partie supérieure et la partie inférieure d’un buste et la partie arrière brisée de la tête, qui conserve les boucles de la coiffure : il s’agit d’une œuvre du VIe s. av. J.-C. On a retrouvé un fragment des cuisses et de l’aine d’un second kouros, la partie supérieure d’un kouros (peut-être le même), ainsi qu’un fragment de bras et de pied. On avait retrouvé en remploi, en 2022, des fragments de membres inférieurs de deux kouroi, d’une statue féminine assise, ainsi que deux bases de colonnes honorifiques en marbre : la concentration de fragments de sculpture dans ce secteur suggère que ces statues étaient effectivement exposées près du propylon.
Parallèlement, des travaux d’anastylose prennent place sur le bâtiment Δ, dans l’angle Nord-Est du temenos (fig. 10). Il s’agit d’un temple tétrastyle prostyle à deux pièces (vestibule et sékos ; dim. 9,40 x 12.50 m) précédé d’un autel en marbre. Ce bâtiment était en mauvais état de conservation, puisque c’est à cet endroit qu’était installé la fromagerie du berger qui utilisait le terrain jusqu’à récemment. Il est daté du VIe siècle av. J.-C. Après avoir complété les fondations et le stylobate avec du gneiss, on a positionné un seuil et des jambages, remplacé des bases de colonnes et des tambours, et complété la façade.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D'après le communiqué de presse du Ministère de la Culture, daté du 21.08.2023
https://www.culture.gov. gr/el/Information/SitePages/ view.aspx?nID=4686
https://www.culture.gov.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
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Date de création
2024-10-04 07:07:57
Dernière modification
2024-11-11 09:44:19
Figure(s)
Fig. 6/ Mandra, Fouille du mur T2 : on y voit les remplois d'une base en marbre et d'une statuette en marbre, vue depuis le Nord.
Fig. 9/ Mandra, mur T2 et l'alignement des trois fragments de kouros archaïque au cours de leur découverte. Vue depuis le Sud.