DELPHES. - Sanctuaire d’Athéna Pronaia - Marmaria et les abords Sud-Est de la ville - 2023
Informations Générales
Numéro de la notice
19581
Année de l'opération
2023
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Notices et opérations liées
Description
À Delphes,
fig. 1). Elle touche les secteurs de l’édifice ionique SD 33, connu sous l’appellation usuelle de « Trésor des Marseillais », le temple en tuf (« Temple d'Athéna ») ainsi que les environs de l’autel SD 25, ou « Grand Autel ». L’équipe procède par sondages de superficie relativement limitée pour s’adapter aux contraintes du site et à la présence des visiteurs.
Un premier sondage a été implanté dans la moitié orientale de la cella de l’édifice ionique, à proximité d’un second ouvert en 2022 dans le quart Nord-Est de la pièce, avec pour objectif d’atteindre des niveaux profonds et les niveaux géologiques naturels. On a pu observer une succession de couches présentant un fort pendage vers le Sud, provoquées par un ou plusieurs glissements de terrain venant du Parnasse. Des prélèvements de sédiments ont été réalisés dans le cadre d’une étude géomorphologique. La roche géologique elle-même n’a pas été atteinte ; il est probable qu’elle est recouverte par des couches de même nature et plus anciennes encore. Ces couches étaient surmontées par deux niveaux successifs attribuables au VIe siècle. Les tranchées de fondation ont été reconnues, et peut-être celles d’un édifice plus ancien de quelques décennies et de structure légère. Les traces de ce dernier sont néanmoins évanescentes : elles consistent en trois amas de pierres plates, qui ont pu servir de cales à des poteaux, reposant sur un remblai de nivèlement. La fouille a produit un mobilier intéressant, dont plusieurs fragments de boucliers en alliage cuivreux, notamment un fragment de porpax et un fragment de brassard décoré, ainsi qu’un fragment de tôle décorée d’une scène de combat (fig. 2-3).
Un deuxième secteur de fouille est localisé dans la péristasis Nord du temple en tuf, où l’on a dégagé la suite des couches de destruction qui renfermaient une partie de la toiture de l’édifice fouillée en 2022, notamment des terres cuites architecturales et des éléments de la charpente en bois qui ont fait l’objet d’une vingtaine de prélèvement en vue d’une étude anthracologique. Le sondage ouvert en 2022 dans la moitié occidentale de la péristasis a été poursuivi. Le matériel présent dans la couche de destruction suggère que la chute des parties supérieures de l’édifice date d’une période allant de la fin du Ier s. av. notre ère au IIe s. de notre ère. Cette date est nettement plus tardive que celle que l’on retient habituellement pour l’événement qui a provoqué une coupure entre l’angle Nord-Ouest de l’édifice et le reste de sa structure. Deux catastrophes différentes ont pu survenir à plusieurs siècles d’intervalle. Ce sondage a été élargi vers l’Est, où la couche de destruction se poursuivait.
Des efforts importants ont été consacrés à l’étude du Grand Autel et ses environs, d’autant plus que les travaux de 2022 avaient montré que certaines parties de la structure n’avaient pas été touchées par les fouilles plus anciennes. L’objectif était de dégager ses limites à l’Est et à l’Ouest et de comprendre sa relation avec le mur de soutènement polygonal qui passe un peu plus au Nord (SD 22). Quatre nouveaux sondages ont été ouverts et celui qui l’avait été en 2022, contre le mur polygonal à l’extrémité Nord du Grand Autel, a été poursuivi. Un grand nombre d’ossements brûlés témoignant d’activités sacrificielles, mêlés à de la céramique, des objets en matériaux divers et des terres cuites architecturales ont été mis au jour (fig. 4).
Les niveaux profonds contenaient des ossements non brûlés et semblent correspondre à des niveaux d’occupation antérieurs, tandis que les couches supérieures du sondage contiennent du matériel du VIe siècle avant notre ère. Un mur antérieur à la construction de l’autel a également été mis au jour. Il s’enfonçait à l’intérieur du mur polygonal sur une douzaine de centimètres ; il a donc été construit avant ou en même temps que lui.
Un autre sondage a été implanté au centre du Grand Autel. Il est apparu que la partie orientale du monument se trouvait dans un secteur déjà exploré lors des fouilles plus anciennes, mais pas sa partie occidentale. Un grand nombre d’ossements brûlés y a été trouvé. Il a également été possible d’isoler plusieurs unités stratigraphiques datées du VIe siècle par le matériel céramique qu’elles contenaient, situées sous des couches perturbées plus récentes.
Deux autres sondages ont été implantés dans la « zone des autels » située à l’Ouest de la structure précédente, et seront achevés en 2024.
Une mission d’étude architecturale des édifices de la terrasse a été menée en parallèle des fouilles. Elle a plus spécialement porté sur la tholos, désormais interprétée comme un Philippeion, sur l’édifice en calcaire qui serait le Synedrion et sur l’oikos à deux salles ou hestiatorion. Ce dernier paraît plus récent que le second, et non antérieur comme cela avait été initialement supposé. Il est aussi possible que le Synedrion n’ait pas été couvert (fig. 5).
(EFA/Université de Lille) et
(ENSAS) ont mené en 2023 pour la deuxième année consécutive, une fouille sur la terrasse de Marmaria, qui vise à préciser la topographie et la chronologie du sanctuaire d’Athéna Pronaia (Un premier sondage a été implanté dans la moitié orientale de la cella de l’édifice ionique, à proximité d’un second ouvert en 2022 dans le quart Nord-Est de la pièce, avec pour objectif d’atteindre des niveaux profonds et les niveaux géologiques naturels. On a pu observer une succession de couches présentant un fort pendage vers le Sud, provoquées par un ou plusieurs glissements de terrain venant du Parnasse. Des prélèvements de sédiments ont été réalisés dans le cadre d’une étude géomorphologique. La roche géologique elle-même n’a pas été atteinte ; il est probable qu’elle est recouverte par des couches de même nature et plus anciennes encore. Ces couches étaient surmontées par deux niveaux successifs attribuables au VIe siècle. Les tranchées de fondation ont été reconnues, et peut-être celles d’un édifice plus ancien de quelques décennies et de structure légère. Les traces de ce dernier sont néanmoins évanescentes : elles consistent en trois amas de pierres plates, qui ont pu servir de cales à des poteaux, reposant sur un remblai de nivèlement. La fouille a produit un mobilier intéressant, dont plusieurs fragments de boucliers en alliage cuivreux, notamment un fragment de porpax et un fragment de brassard décoré, ainsi qu’un fragment de tôle décorée d’une scène de combat (fig. 2-3).
Un deuxième secteur de fouille est localisé dans la péristasis Nord du temple en tuf, où l’on a dégagé la suite des couches de destruction qui renfermaient une partie de la toiture de l’édifice fouillée en 2022, notamment des terres cuites architecturales et des éléments de la charpente en bois qui ont fait l’objet d’une vingtaine de prélèvement en vue d’une étude anthracologique. Le sondage ouvert en 2022 dans la moitié occidentale de la péristasis a été poursuivi. Le matériel présent dans la couche de destruction suggère que la chute des parties supérieures de l’édifice date d’une période allant de la fin du Ier s. av. notre ère au IIe s. de notre ère. Cette date est nettement plus tardive que celle que l’on retient habituellement pour l’événement qui a provoqué une coupure entre l’angle Nord-Ouest de l’édifice et le reste de sa structure. Deux catastrophes différentes ont pu survenir à plusieurs siècles d’intervalle. Ce sondage a été élargi vers l’Est, où la couche de destruction se poursuivait.
Des efforts importants ont été consacrés à l’étude du Grand Autel et ses environs, d’autant plus que les travaux de 2022 avaient montré que certaines parties de la structure n’avaient pas été touchées par les fouilles plus anciennes. L’objectif était de dégager ses limites à l’Est et à l’Ouest et de comprendre sa relation avec le mur de soutènement polygonal qui passe un peu plus au Nord (SD 22). Quatre nouveaux sondages ont été ouverts et celui qui l’avait été en 2022, contre le mur polygonal à l’extrémité Nord du Grand Autel, a été poursuivi. Un grand nombre d’ossements brûlés témoignant d’activités sacrificielles, mêlés à de la céramique, des objets en matériaux divers et des terres cuites architecturales ont été mis au jour (fig. 4).
Les niveaux profonds contenaient des ossements non brûlés et semblent correspondre à des niveaux d’occupation antérieurs, tandis que les couches supérieures du sondage contiennent du matériel du VIe siècle avant notre ère. Un mur antérieur à la construction de l’autel a également été mis au jour. Il s’enfonçait à l’intérieur du mur polygonal sur une douzaine de centimètres ; il a donc été construit avant ou en même temps que lui.
Un autre sondage a été implanté au centre du Grand Autel. Il est apparu que la partie orientale du monument se trouvait dans un secteur déjà exploré lors des fouilles plus anciennes, mais pas sa partie occidentale. Un grand nombre d’ossements brûlés y a été trouvé. Il a également été possible d’isoler plusieurs unités stratigraphiques datées du VIe siècle par le matériel céramique qu’elles contenaient, situées sous des couches perturbées plus récentes.
Deux autres sondages ont été implantés dans la « zone des autels » située à l’Ouest de la structure précédente, et seront achevés en 2024.
Une mission d’étude architecturale des édifices de la terrasse a été menée en parallèle des fouilles. Elle a plus spécialement porté sur la tholos, désormais interprétée comme un Philippeion, sur l’édifice en calcaire qui serait le Synedrion et sur l’oikos à deux salles ou hestiatorion. Ce dernier paraît plus récent que le second, et non antérieur comme cela avait été initialement supposé. Il est aussi possible que le Synedrion n’ait pas été couvert (fig. 5).
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D'après le rapport de mission en 2023.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
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Date de création
2024-06-13 08:34:10
Dernière modification
2024-09-16 10:51:48
Figure(s)
Fig. 2/ Delphes, Fragments de tôle en alliage cuivreux décorés d’une scène mythologique de lutte, 2023.201.03 (provenant d’un brassard de bouclier ?)
Fig. 3/ Delphes, Fragments de bande décorative en alliage cuivreux provenant d’un brassard de bouclier, 2023.208.01
Fig. 4/ Delphes, Restes osseux pris dans une poche sédimentaire documentant éventuellement une petite fosse rituelle