KLIMONAS. - Pakhtomena - 2023

À Klimonas, François Briois (EHESS, Toulous) et Jean-Denis Vigne (CNRS, Paris) ont poursuivi en 2023 les recherches conduites en 2022 au cours desquelles on avait mis au jour un ensemble de structures essentiellement matérialisées par des sols construits sur des radiers de pierre, ainsi que par des trous de poteaux, attribuables à 4 phases d’occupation au moins. Les fouilles de 2023 ont été menées pendant le mois de mai (1er – 31 mai). La zone de fouille a été élargie pour mieux délimiter et comprendre ces structures, notamment vers le Sud, où les amas pierreux se poursuivaient. La limite de l’un d’entre eux n’a pas encore été atteinte et devra l’être lors des campagnes ultérieures. La topographie du site a été mieux comprise. Les installations se trouvaient sur la rive Nord d’un cours d’eau, dont les débordements semblent avoir détruit certaines structures. Sur cette rive, la surface présentait une pente relativement faible tandis que la rive opposée était plus abrupte. Le cours d’eau fut barré par un mur composé d’un amas de pierres, peut-être construit en plusieurs phases. Une partie de cette structure avait été mise au jour en 2022. Les travaux de 2023 ont renforcé l’idée que c’était un barrage permettant de créer une zone humide.
Le mobilier est surtout composé de très nombreux silex, dont plus de 1500 ont été collectés en 2023. Le faciès lithique du site se caractérise par une industrie de type microlithique et peu standardisée. Il est globalement comparable à celui des autres sites épipaléolithiques de l’île.
Les travaux n’ont en revanche pas livré de restes osseux importants, car la nature du sol ne permet pas leur conservation. Il n’est pas possible de préciser la nature du gibier chassé et consommé par les habitants. La nature de l’outillage lithique suggère néanmoins qu’il n’existait pas de grand gibier dans l’île à cette époque. Des analyses archéobotaniques de prélèvements obtenus soit de manière isolée soit par flottation ont par ailleurs été réalisées. Elles montrent une prédominance de l’olivier durant l’Épipaléolithique, peut-être parce que le cours d’eau créait des conditions favorables à sa culture, puis la prédominance du pistachier durant le Néolithique et du pin durant l’époque historique.