NAXOS. - Grotta - 1984
Grotta
Fouilles de la Société archéologique. — V. Lambrinoudakis a achevé, en 1984, la fouille des niveaux géométriques et archaïques précédemment repérés dans le secteur Sud-Est de Grotta (v. BCH 105 [1981] Chron., p. 855-857 ; 107 [1983] Chron., p. 812), tandis que, sur la place de la métropole, il a poursuivi, en collaboration avec l'Éphorie des Cyclades (représentée par Mme Ph. Zaphiropoulou), l'exploration des horizons mycénien et géométrique.
1) Grotta. — La fouille a permis d'observer, entre la couche de remblai mêlée (géométrique, archaïque, classique) et le bâtiment protogéométrique, la présence de dépôts en place d'une épaisseur totale de 0,60 m qui, sans être liés à une habitation, témoignent cependant d'une activité humaine dans ce secteur entre le Protogéométrique et le début de l'époque archaïque. La céramique recueillie cette année sur le sol primitif du bâtiment invite à le dater plus haut dans le Protogéométrique. La couche sous-jacente a livré de la céramique mycénienne tardive.
2) Place de la métropole. — La poursuite de la fouille a montré que le large mur précédemment découvert dans le secteur Est était un tronçon du mur d'enceinte de la ville mycénienne dans son dernier état. Dégagé sur 14,60 m de long, il est constitué par un socle en moellons de 3,10 m d'épaisseur et 1,10 m de haut, surmonté
d'assises de briques crues dont les premières sont encore en place. Contre la muraille s'appuyait une série de petites pièces rectangulaires appartenant à des maisons HR III G. La présence d'un atelier de potier a été confirmée par la découverte d'une structure rectangulaire en argile pourvue de cuvettes dans lesquelles on a retrouvé deux vases (fig. 174). Deux sondages profonds sous ce dernier état ont recoupé, au-dessous de la nappe phréatique, des murs d'orientation différente, que la céramique associée interdit de dater plus haut que l'HR III B.
Dans le secteur Ouest les murs géométriques mis au jour appartiennent à un ensemble de périboles funéraires présentant plusieurs phases :
A la première se rattache une tombe protogéométrique qui contenait des ossements incomplètement incinérés et des vases de belle qualité (fig. 173). La tombe était marquée par une pierre prismatique de 1,35 m de haut et l'on a pu mettre en évidence, au-dessus et autour de la sépulture, les restes de plusieurs bûchers à des niveaux différents.
A la deuxième phase, datée du début de l'époque géométrique, correspond un remaniement partiel des périboles et l'apparition de cercles de pierres (0,15 m de haut ; 1,50 à 2 m de diamètre) remplis de terre et recouverts d'une fine couche de galets. Au-dessus ou à côté de ceux-ci on a retrouvé des vases du Géométrique Ancien (dont certains avaient contenu du soufre) brisés intentionnellement, et divers objets en bronze. Il est clair que, dès cette phase, les périboles servaient exclusivement au culte d'anciens morts.
Cette fonction subsiste pendant la troisième phase, qui voit la construction de nouveaux murs et de deux nouveaux cercles de galets, plus rudimentaires, à 1 m au-dessus de la tombe protogéométrique. La céramique de cette phase date du Géométrique Ancien et Moyen.
Pendant la quatrième phase l'ensemble des périboles fut recouvert — intentionnellement — par un amas de briques crues et d'argile contenant de la céramique géométrique de toutes les périodes, les trouvailles les plus récentes étant des fragments de vases de Fikellura (VIe s. av. J.-C).
L'hypothèse d'un tumulus élevé au-dessus de périboles ancestraux, à proximité de l'agora, est d'autant plus séduisante qu'elle permet d'expliquer certaines particularités comme l'absence totale de matériel classico- hellénistique entre les couches mycéno-géométriques et les dépôts tardifs. Ergon 1984 (1985), p. 72-79.
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