AIGEIRA - 1984
Aigeira
Aigeira, fouilles de l'Institut autrichien. — La même année W. Alzinger et ses collaborateurs ont effectué quelques sondages complémentaires aux abords du théâtre (temples Ε et F, « gymnase »), tout en poursuivant l'étude des trouvailles de l'acropole, le relevé du théâtre et la restauration des objets, en vue de leur exposition prochaine au musée d'Aigion.
1) Temple E. — L'enlèvement du remblai qui sépare le niveau hellénistique du niveau romain a permis la découverte de nombreux ex-voto (fin IIIe-IIe s. av. J.-C), dont 14 lampes hellénistiques, les restes d'une statue en marbre, de deux statuettes en terre cuite et une patte de chèvre en bronze. D'après le fouilleur, cette dernière trouvaille pourrait suggérer que le temple était consacré à Artémis. Au-dessus du remblai on a retrouvé des fragments du stuc qui recouvrait les murs de la cella romaine et qui rappelle le premier style pompéien (IIe s. av. J.-C). Ce stuc est conservé derrière le podium de la statue de culte, ce qui signifie que celui-ci ne fut construit, sous sa forme actuelle — assez rudimentaire — qu'au Ier siècle av. J.-C Le remaniement romain de l'édifice, qui réutilise des blocs de la façade du proskénion, doit dater du IIe siècle ap. J.-C, époque à laquelle le théâtre fut pourvu d'une scenae frons. C'est également de cette époque que date la large base de statue cultuelle en marbre, qui pourrait fort bien avoir supporté deux statues (Artémis et Iphigénie ?).
2) Temple F. — Dans le vestibule attenant à la cella, au Nord, la fouille a mis au jour des murs plus anciens qui font retour à angle droit vers l'Ouest.
3) « Gymnase ». — Dans trois nouveaux carrés, on a découvert des restes de constructions de la fin du IVe siècle av. J.-C, notamment ceux d'un bâtiment qui présente, en façade, des auges taillées dans le rocher avec conduit d'alimentation en terre cuite. La présence d'un dispositif analogue dans les gymnases de Némée, d'Érétrie, de Pergame et de Priène tend à confirmer l'interprétation proposée pour cet édifice. On notera en outre que, comme à Pergame, un four et un atelier de potier — qui ont ici surtout livré des lampes de l'époque d'Hadrien — furent installés dans le gymnase au début de l'époque impériale.
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