PATRAS - 1976
Patra, Patras, Patrai, Patrae
Ρatras. — Le Service archéologique a procédé, en 1976-77, à 88 fouilles d'urgence, dont les résultats sont consignés dans les deux fascicules de l'ArchDelt 31 (1976) [1984] Chron., p. 88-115 et 32 (1977) [1984] Chron., p. 68-93.
Constructions. — Dans plus des trois quarts de ces fouilles ont été découvertes des constructions, romaines pour la plupart, dont nous ne retiendrons que les plus intéressantes : un complexe de cinq pièces dont trois abritaient chacune un pressoir (rue Petméza 2) ; une autre installation artisanale comportant notamment un puits dont la partie supérieure était faite d'éléments cylindriques en terre cuite empilés (fig. 39, rue Patréos 46- 50) ; une salle d'hypocauste (rue Gounari 119-121) ; les restes d'un vaste édifice plaqué de marbre, qui avait conservé une partie de son étage aux murs percés de niches semi-circulaires (rue Gounari 69) ; une maison à cour ou jardin central dont le milieu est occupé par un muret octogonal (rue Karatza 17-19) ; une autre dont le jardin fut ultérieurement converti en atrium (Psilalonia 15-16) ; plusieurs maisons à atrium (rue Boukaouri 90-92, rue Gounari 152) dont certaines ont le sol pavé de mosaïques (rue Germanou 80-89 [fig. 40-41], rue Sissini 28 [fig. 42]), et un certain nombre de mosaïques appartenant à des édifices dont le plan ne peut pas toujours être précisé (rue Sissini 17-19 [fig. 43-44], rue Karatza 12 [fig. 45]).
Parmi les trouvailles figurent de nombreuses lampes, dont celle de la fig. 46, qui porte l'inscription Κρησκέντο et a été trouvée dans la maison de la rue Boukaouri ; des fragments de statues, comme la petite tête de satyre en marbre de la fig. 47, trouvée au même endroit ; et divers objets, tels le support de réchaud de la fig. 48 (deuxième moitié du IIe s. av. J.-C.) ou la bague avec cachet en améthyste de la fig. 49.
Signalons au passage la publication, par M. Pétropoulos, de trois lampes corinthiennes avec représentation d'Attis et du cercle zodiacal (fig. 50), trouvées en 1973 lors d'une fouille d'urgence à l'angle des rues Korinthou et Kanari. ArchDelt 33 (1978) [1984] Mél., p. 296-317.
Rues. — Plusieurs axes ont été recoupés à l'occasion de ces fouilles : une rue dallée Est/Ouest de 5,20 m de large, avec trottoirs de 1,10 m, construite au IIe siècle ap. J.-C. et qui menait à la mer (rue Kalamogdarti 24) ; la suite d'une autre rue dallée parallèle déjà connue (rue Miaouli 55-57) ; une troisième rue de même orientation, en terre battue mêlée de tessons, large de 2,50 m et drainée par un égout voûté (rue A. Ilypsilantou 233) ; une rue Nord/Sud de 4,90 m de large, en cailloutis mêlé de tessons, pourvue d'un égout en maçonnerie avec couverture de tuiles à double pente (rue Londou 100-102).
Nécropoles. — Au Nord de la ville, outre le mausolée du début du Ier siècle ap. J.-C. signalé dans la Chronique du BCH 104 (1980), p. 617 n. 1, dont le riche matériel (fig. 51-56) vient d'être publié par J. Papapostolou dans l'ArchEph 1983 (1985), p. 1-34, et la tombe à ciste hellénistique mentionnée dans la Chronique du BCH 107 (1983), p. 769, on a mis au jour, dans plusieurs sondages, de nouvelles tombes appartenant à la nécropole classico-romaine qui s'étendait depuis l'actuelle rue Patréos (au Sud) jusqu'à la rue Aratou et au-delà (au Nord). Cette nécropole était traversée du Nord au Sud par une allée de 4 à 6 m de large, aménagée au Ier siècle ap. J.-C, et qui a été recoupée rue Korinthou 221-223 et à l'angle des rues Korinthou et Pouqueville. Dans le premier de ces deux sondages, en plus des tombes, qui se répartissent en trois phases (hellénistique, romaine et tardo-romaine), on a trouvé un dépôt de stèles funéraires hellénistiques (fig. 57-58) résultant vraisemblablement d'un nettoyage, ainsi que trois stèles de gladiateurs ; dans le second sondage, le secteur de la nécropole romaine situé à l'Ouest de l'allée funéraire paraît mieux ordonné, avec ses périboles construits, que le secteur Est.
A l'Est, rue Pantokratoros 75, cinquante-deux tombes à tuiles appartenant à un cimetière paléochrétien ont été mises au jour. Les morts sont tous allongés la tête à l'Ouest, les mains sur la poitrine, avec de très modestes offrandes.
Au Sud on a découvert, rue Ch. Trikoupi 26-28, plusieurs périboles funéraires romains avec tombes à tuiles et à voûte disposés le long d'une rue de 4 m de large et, rue Assimaki Photila 23-25, soixante-quinze nouvelles tombes — pour la plupart des cistes à parois enduites — appartenant au vaste cimetière chrétien situé au Sud de la place des Psila Halonia.
Dans la nécropole Sud-Est de la ville romaine, un ensemble de trois chambres funéraires construites en élévation au-dessus du sol est apparu lors de la fouille d'un terrain situé à l'angle des rues Haghias Paraskèvis et Tritou Orivatikou. Leur construction n'est pas postérieure au Ier siècle ap. J.-C, mais elles furent réutilisées ultérieurement.
Les sépultures hellénistiques étant rares dans les nécropoles du Sud de la ville, il convient de mentionner tout particulièrement la tombe à ciste découverte en 1979 au n° 13 de la rue Haghiôn Saranta. Elle contenait presque exclusivement des bijoux en or (collier terminé par des têtes de lynx [fig. 59], boucles d'oreilles à pendentif en forme de colombe [fig. 60], bracelets à têtes de serpents, bague à chaton en rubis avec représentation d'Isis [flg. 61], bague avec Éros, etc.) et des objets en argent (lampe [fig. 62], pyxides, cruche, phiale et cuiller [fig. 63]). La trouvaille est publiée par J. Papapostolou dans l'ArchDelt 33 (1978) [1984] Mél., p. 354-385.
Collection Th. Sarmas. — L'étude, par Mme D. Papanikola-Bakirtzi, de cinq bols en céramique vernissée, a permis de conclure que ceux-ci étaient chypriotes, les trois plus anciens datant de la fin du XIVe siècle ap. J.-C. et le plus récent de la période vénitienne. ArchAnAth 15 (1982), p. 228-237.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
sélectionner un autre fond de plan
se rapprocher ou s'éloigner de la zone
afficher la carte en plein écran