TIRYNTHE - 1984
Tirynthe, Tiryntha, Tiryns
Tirynthe, fouillles de l'lnstitut allemand. — En 1984 K. Kilian a entrepris une série de sondages complémentaires dans l'aile Est du palais, où il a pu mettre en évidence l'existence d'un édifice palatial primitif (fig. 33) et préciser la séquence des niveaux HA sous-jacents. A l'issue de la campagne les sondages ont été rebouchés.
1) Dernier palais. — II apparaît désormais très clairement que, contrairement à ce qu'on avait cru, les ailes Est et Ouest du palais font partie du même programme architectural et furent bâties en même temps. La cour et les pièces de l'aile Est du dernier palais présentent un seul état de sol. Leur destruction finale, causée par un incendie, a pu être datée précisément, grâce à une trouvaille céramique en place, de l'HR III B 2, et leur construction de l'HR III B avancé.
2) Premier palais. — Les murs du dernier palais se superposent presque exactement à ceux d'un édifice plus ancien, dont le dernier état est représenté, dans plusieurs pièces, par un sol de mortier blanc sur lequel on a retrouvé de la céramique HR III B 1 et des fragments de fresques brûlés (procession de femmes) : cet édifice fut donc, comme celui qui lui succéda, détruit par le feu, à l'époque où la céramique HR III B 1 était encore en usage. Son état primitif est représenté par deux sols, que la céramique associée permet de dater de l'HR III A : au plus récent des deux correspond la base de colonne découverte en 1907 dans la pièce XXI, au plus ancien une mosaïque de galets à décor spiraloïde découverte dans la pièce XXII. Des fragments de fresques ont été retrouvés sur les sols des pièces XVI et XVII. Ce complexe architectural, avec sa cour au Sud, apparaît donc, par sa décoration, comme un ensemble de pièces d'apparat autant que d'habitation, que l'on est naturellement amené à interpréter comme faisant partie d'un palais primitif.
Dans les pièces XXI-XXII les fondations de cet édifice reposent directement sur des constructions HM III (fig. 34), tandis que dans les pièces XVII-XVIII elles s'enfoncent dans les couches HA. Parmi les trouvailles associées à ces fondations on mentionne de nombreux fragments de fresques, de la céramique du début de l'HR (dont aucun tesson n'est plus récent que l'HR III A 1), deux creusets, une paire de tenailles et les restes du revêtement stuqué d'un autel ( ?) circulaire avec représentation polychrome d'oiseaux volant parmi des rochers et des plantes (fig. 32).
3) Établissement HA. — Dans la pièce XVI, la fouille a permis de préciser la séquence stratigraphique de l'occupation HA en distinguant de haut en bas : a) un horizon HA III ; b) une phase de transition HA II-III ; c) une couche de destruction de la fin de l'ΗΑ II contenant un abondant matériel céramique, à l'Est du bâtiment rond HA II ; d) une maison rectangulaire HA II orientée Nord-Ouest/Sud-Est ; e) une cour attenante au bâtiment rond ; f) deux maisons absidales du début de l'ΗΑ II, qui furent détruites par un incendie et dont l'une avait été coupée par le soubassement du bâtiment rond ; g) une couche de nivellement à peu près stérile recouvrant le rocher et au-dessous de laquelle on a trouvé quelques tessons du Néolithique Moyen.
Le bâtiment rond, avec son socle à trois degrés supportant une élévation en brique crue, occupait le centre de l'établissement HA II sur l'acropole. Son aspect monumental contraste avec le caractère modeste des constructions voisines et des trouvailles. Parmi celles-ci on mentionne, outre la céramique, plusieurs ancres en terre cuite, quelques objets en bronze, un fragment de creuset ainsi que des tuiles plates provenant du toit du bâtiment rond et des maisons absidales.
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