RHAMNONTE - 1984
Rhammonte, Rhamnous
Rhamnonte, fouilles de la Société archéologique. — En 1984, la dixième campagne menée sous la direction de V. Pétrakos a été consacrée essentiellement à la fouille de la citerne qui alimentait la fontaine du sanctuaire de Némésis, tandis que, dans la forteresse, on a effectué des travaux limités.
1) Citerne. — Découverte en 1982 (v. BCH 107 [1983] Chron., p. 752. Erratum : § 4, 1. 1, remplacer le mot « bassin » par celui de « citerne »), la citerne, qui est profonde de 27,30 m et dont la section inférieure est de 1,90x3,60 m, a été entièrement fouillée cette année. Creusée au cours des deux premières décennies du Ve siècle av. J.-C. — pendant la construction du temple polygonal et avant celle des grands murs d'analemma du sanctuaire et de la terrasse — elle ne fonctionna jamais normalement à cause de l'existence d'une faille qui laissait s'échapper l'eau, et elle fut entièrement comblée pendant la première moitié du Ve siècle av. J.-C. Tout au fond on a retrouvé une amphore en céramique commune des années 500-480 av. J.-C. Parmi les autres trouvailles les plus importantes sont : les restes d'un casque corinthien en bronze portant l'inscription en pointillé 'Ραμνόσιοι οι εν Λέμνο[ι ά]νέ[θεσαν Νεμ]έσει (fig. 17), qui atteste la présence d'un détachement de Rhamnousiens parmi les troupes commandées par Miltiade au siège de Lemnos en 499 av. J.-C. ; une petite roue votive en bronze avec inscription gravée (Έρόδορος άνέθεκεν), qui est d'autant plus intéressante que la roue est attestée ultérieurement comme symbole de Némésis (fig. 18) ; un fragment de tablette en plomb sur laquelle est inscrit un compte des épistates du sanctuaire (début du Ve s. av. J.-C), avec la phrase το χρέμα άνέλοται τδς Ηιεροποιός το έν τοι μολυβδίοι ηίγραμμένο (lecture de V. Pétrakos), suivie des noms des hiéropes et de la somme perçue par chacun, tandis que, dans la suite, sont consignées des restitutions de fonds à la caisse publique (fig. 19) ; des fragments de vases portant un nom ou des initiales gravés (Βίον, Φιλ[οκλείδ]α), comme c'est aussi le cas pour un certain nombre de tuiles (Τιμαρχίδε(ς) Άναφλ(ύστιος) ) ; cinq phiales à omphalos en bronze provenant toutes des dépôts inférieurs ; des fragments de panses de vases avec restes de couleur rouge et une masse de matière colorante ayant vraisemblablement servi à la décoration du grand temple.
2) Forteresse. — Les recherches ont amené plusieurs trouvailles épigraphiques : une stèle honorifique des paroikoi de Rhamnonte pour Antimachos fils de Pausanias du dème d'Oinè, qui fut leur épimélète à la fin du IIIe siècle av. J.-C. ; une base honorifique pour le stratège Δεινοκράτη [ς] Κλεομβρότο Άχαρνεύς (première moitié du IIIe s. av. J.-C.) et une autre pour le stratège Βλέπυρος [Κλέ]ωνος Έρχιεύς et le péripolarque Δαίτης Έστιοδώρο Ίκαριεύς ; un décret honorifique fragmentaire (trouvé dans le cimetière Nord-Est, près de la forteresse) dans lequel sont cités des Athéniens connus par d'autres inscriptions, notamment Ménandros fils de Teisandros du dème d'Eitéa, triérarque en 225 av. J.-C.
Ergon 1984 (1985), p. 53-56.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
sélectionner un autre fond de plan
se rapprocher ou s'éloigner de la zone
afficher la carte en plein écran