OLYMPIE - 1985
Archaia Olympia
Sous la responsabilité de H. Kyrieleis et sous la conduite effective de U. Sinn, les travaux ont repris, en 1985, dans le sanctuaire de Zeus. Les recherches ont porté sur le bâtiment romain en brique situé au Sud-Ouest du Léonidaion et connu sous le nom de « thermes Sud-Ouest ».
Il s'agissait cette année, en limitant la fouille à l'espace qui s'étend au Nord de la façade (devant le corps de bâtiment), de poursuivre le dégagement des structures que A. Mallwitz (†) y avait partiellement mises au jour en 1983 (v. BCH 108 [1984] Chron., p. 768-770), afin de déterminer plus précisément le caractère de l'ensemble et d'en fixer la chronologie grâce à des observations stratigraphiques.
L'espace, qui est occupé par un bassin et une cour péristyle, a été presque entièrement dégagé (fig. 40-41). Le bassin (5,50 χ 9,50 χ 1,30 m) est directement lié au mur de façade. Il était pourvu de deux marches intérieures sur les côtés Nord et Ouest, de deux tuyaux d'alimentation dont les restes sont visibles au milieu des deux petits côtés curvilignes, et d'un conduit d'évacuation partant de l'angle Nord-Est en direction de l'Alphée au Sud-Est. La cour adjacente au Nord mesure 6 x 8 m. Le bassin et la cour étaient entourés par un portique en Π, dont le mur de fond constituait la limite de l'ensemble à l'Est, tandis qu'à l'Ouest il était percé d'une ouverture de 7,30 m de large pourvue de deux colonnes, qui donnait accès à une vaste pièce de 7,50 x 10 m flanquée de deux autres plus petites. La limite Nord du complexe n'a encore été recoupée que dans deux petits sondages.
Comme la façade, le bassin, le sol de la cour et celui du portique étaient à l'origine entièrement revêtus d'un placage de marbre, à la différence du sol de la grande salle Ouest, laissé en terre battue.
Les diverses phases architecturales discernables dans l'appareil peuvent être datées par la stratigraphie. L'état primitif, qui n'est plus représenté que par un segment de mur en opus reticulatum dans la partie Ouest de la façade, date du milieu du Ier siècle ap. J.-C. Vers 200 ap. J.-C, il fut incorporé à l'édifice en brique aujourd'hui visible. Celui-ci subit, pendant le IIIe siècle ap. J.-C, des réparations — vraisemblablement consécutives à un séisme — accompagnées du bouchage de plusieurs portes.
Les découvertes de cette campagne amènent à s'interroger sur la fonction réelle de l'édifice, primitivement identifié comme un établissement thermal. L'étendue des installations mises au jour devant la façade et leur caractère luxueux n'ont pas de parallèle dans les thermes d'époque impériale à Olympie, aussi peut-on se demander s'il ne s'agirait pas plutôt d'une résidence pour les athlètes, combinant une salle d'entraînement (la pièce au sol en terre battue) et une piscine (le bassin). Dans l'état actuel des fouilles, cette interprétation n'est, bien entendu, qu'une hypothèse qui demande confirmation. Mais on sait que, sous l'Empire, les athlètes étaient organisés en puissantes associations professionnelles soutenues par la maison impériale, ce qui s'accorderait bien avec l'apparat de l'édifice : statues dans les niches de la façade, placages de marbre, etc.
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