THORIKOS - 1985

La campagne de 1985 a porté sur trois secteurs.

1) Quartier industriel. — Reprenant la fouille de la maison I (v. Thorikos I, p. 88-97), on a pu constater que l'édifice présentait deux phases architecturales et s'étendait vers l'Est beaucoup plus loin qu'on ne le pensait ; ses limites n'ont pas encore été atteintes. L'espace G paraît avoir été une chambre importante, dont les murs étaient initialement revêtus de stuc peint en rouge. Au Sud-Ouest de G on a dégagé un autre espace (T), séparé du précédent par un mur mitoyen qui fut ultérieurement percé d'une porte ; cette pièce abritait deux foyers, situés à des niveaux différents. L'espace B, à ciel ouvert et sol dallé, se prolonge vers l'Est, où une base de colonne en pierre suggère l'existence d'un balcon ; un puits y fut creusé pendant la seconde phase. Les trouvailles des deux niveaux d'occupation se situent chronologiquement entre 470 et 430 av. J.-C.

2) Région au Sud de la mine n° 3. — Trois nouvelles maisons classiques ont été partiellement mises au jour. L'une d'elles, de construction soignée, avec sol et murs stuqués en rouge et en blanc, fournit un terminus post quem pour la reprise de l'exploitation minière après l'époque préhistorique, car l'un de ses murs fut intégré dans le péribole construit autour de l'accès de la mine (on sait en effet que les données stratigraphiques font entièrement défaut pour la mine n° 3). Les deux autres maisons, fondées sur le rocher, bordent une rue qui a été dégagée sur 30 m de long au Sud du péribole de la concession minière.

3) Nécropole du théâtre. — L'extension de la fouille dans le secteur Nord de la nécropole, contre le mur d'analemma du théâtre, a permis de clarifier les données chronologiques : la rangée de petits monuments funéraires partiellement dégagés en 1983 appartient à l'époque archaïque, c'est-à-dire, là où la datation peut être précisée, au VI^e siècle av. J.-C. A l'Ouest de cette rangée est apparu un mur archaïque orienté Sud-Ouest/ Nord-Est, qui s'engage au Nord sous l'analemma du théâtre (fig. 20). Au pied du mur et dans le remblai qui le borde à l'Ouest on a fouillé des tombes du V^e siècle av. J.-C., dont la plus récente date apparemment des années 430-420. Dans tout ce secteur les couches archaïques et proto-classiques ont été coupées par la tranchée de fondation du mur d'analemma, tandis qu'une masse de matériaux postérieurs, qui résulte de l'effondrement de celui-ci et d'un remblayage tardif, recouvre souvent directement les couches du V^e siècle av. J.-C.