ASSIROS. - Toumba - 1986
Assiros, Asseros, Guvesna
Après cinq années d’interruption, K. A. Wardle a repris, en 1986, l’exploration de la toumba. L’objectif est, cette fois, le dégagement horizontal de secteurs étendus de l’habitat du Bronze Récent et du Fer Ancien. On a poursuivi les recherches dans trois des zones précédemment explorées, et ouvert de nouveaux sondages dans la moitié Sud de la colline.
1) Niveaux de l’âge du Fer. — A quelques centimètres sous la surface moderne sont apparues les fondations très érodées de deux maisons absidales jumelles (13,50 x 7,50 m env.) séparées par une étroite ruelle. Elles appartiennent au dernier niveau d’occupation de l’âge du Fer (phase 1 : 750-700 av. J. -G.). Des traces de cloisons intérieures et de foyers ont pu être observées, et l’on a constaté que plusieurs pithoi, qui avaient été découverts, en 1977, écrasés sur le sol, appartenaient au mobilier de l’une de ces deux maisons.
Immédiatement au-dessous, on a mis au jour les restes d’un bâtiment en brique crue détruit par un incendie vers 950-900 av. J.-C. (phase 2). Il comprend une rangée de quatre pièces parallèle à celle qui avait été fouillée en 1975-77. L’une d’elles contenait quinze pesons de métier à tisser.
Vers l’extrémité Sud de la toumba, une fosse de plus de 2,50 m de profondeur fut creusée au début de l’âge du Fer et comblée avant la dernière phase d’occupation du site : la présence de nombreuses strates de vase suggère qu’elle résulte peut-être de l’extraction de l’argile utilisée pour la fabrication des briques ou du mortier. Dans ce cas le site aurait été moins étendu que pendant l’âge du Bronze, car cette «carrière » devait se trouver en dehors de la zone habitée. Parmi les trouvailles du remplissage, il faut signaler une double hache en fer.
Sur la bordure Ouest de la colline, des alignements de pierres, qui datent approximativement de la même époque, forment la limite de l’habitat. Il ne s’agit pas à proprement parler de fortifications, dont la présence est d’ailleurs rendue inutile par l’escarpement de la pente.
2) Niveaux de l’âge du Bronze. — L’exploration des bâtiments des phases 6 et 7, qui se superposent avec d’infimes différences, s’est poursuivie dans le secteur central. Plusieurs paniers brûlés ont été retrouvés dans le sol de la phase 6, tandis que des traces de paniers non brûlés ont été décelées dans les parois de fosses cylindriques creusées à partir du sol de la phase 7. Une pièce abritait deux foyers domestiques à sole d’argile sur radier de galets. Dans ces niveaux, qui manifestent un changement de plan total par rapport à la phase 8 (vers 1200 av. J.-C.), les imitations locales de céramique mycénienne HR III C sont fréquentes.
Dans la partie Nord-Est de la colline, où la fouille de 1977 avait atteint un niveau de destruction de la phase 9 (1350-1300 av. J.-C.) avec abondance de graines calcinées, la suite des recherches a montré que les deux pièces de stockage mesuraient au moins 9 m de long sur 3 à 4 m de large. Les graines et les récipients découverts cette année sont beaucoup mieux conservés que ceux qui avaient été trouvés jusqu’à maintenant. Dans la plus grande pièce, les récipients sont de types divers : grands paniers enduits d’argile, petits silos en argile mêlée de paille, pithoi. Leur remplissage de graines (blé amidonnier, engrain, épeautre, orge, orobe, millet) y atteint parfois 40 cm d’épaisseur. Le blé était conservé en épis. La capacité totale de cette pièce est évaluée à 15 tonnes environ, soit une quantité suffisante pour nourrir 25 à 30 personnes pendant un an.
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