SAMOTHRACE. - Sanctuaire des Grands Dieux - 2022
Informations Générales
Numéro de la notice
18573
Année de l'opération
2022
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Notices et opérations liées
20192022
Description
À Samothrace, une équipe dirigée par Bonna D. Wescoat (ASCSA) en collaboration l’Éphorie des antiquités de l’Evros a mené en 2022 une troisième mission de terrain au sanctuaire des Grands Dieux (fig. 1). Cette mission était constituée d’une fouille, d’une prospection, d’une étude architecturale et de restaurations.
Dans le sanctuaire des Grands Dieux, la fouille s’est concentrée sur plusieurs secteurs afin de localiser le cours d’eau ancien qui traversait le sanctuaire, localiser le théâtre et définir la relation entre la terrasse de la Stoa et la zone de banquet à l’Est. La fouille dans le ravin central s’est poursuivi (cf. Chronique n. 8116) et un troisième sondage a été implanté à l’endroit où les fouilleurs autrichiens avaient relevé en 1875 une structure en opus caementicium à l’emplacement du torrent (fig. 2). Ce secteur se situe entre le du mur de soutènement à l’Ouest du canal moderne et le sentier à l’Est de la pièce B. Parmi une accumulation de pierres, la fouille a mis au jour un segment du mur de soutènement du canal de l’époque romaine en élévation (épaisseur 1,52 m), bien que les assises inférieures semblent avoir été emportées par des épisodes de tempêtes. Certains blocs semblaient avoir une forme trapézoïdale suggérant que le canal était couvert par un arc à cet endroit. Le mur de soutènement de l’époque hellénistique n’a pas été retrouvé, ni l’extrémité Ouest du canal – celui-ci se trouve sous le sentier. Ce sondage indique que le cours du canal à l’époque romaine se trouve environ à 2,40 m plus à l’Ouest que son tracé moderne. Près du mur de soutènement, on a trouvé un fragment de tambour de colonne dorique dont les dimensions ne correspondent à aucun monument connu sur le site.
Au théâtre, les fouilles de 2018 avait permis de le localiser et de mettre à jour le plan du monument. Un nouveau sondage y a été implanté en 2022, dans un secteur qui avait été exploré par la mission franco-tchèque, afin de mettre au jour la canalisation en terre cuite qui passait sous le diazoma (fig. 3). Quatre sections ont été dégagées, elles se trouvaient dans une couche de terre marron très compacte qui a servi de base pour l’installation de siège du koilon inférieur.
Deux fragments de blocs provenant du koilon supérieur ont été trouvés, tandis qu’une tranchée de fouilles clandestines indique la position de la rangée supérieure de sièges du koilon inférieur. Tous ces éléments correspondent à des découvertes similaires faites en 2018 et confirment la restitution du théâtre.
Dans le secteur K et la pièce H, explorés en 2019, les fouilles de 2022 organisées en trois sondages avaient pour objectif d’observer la relation entre plusieurs structures de la zone de banquet (fig. 4) : un départ d’escalier, un empierrement ou un effondrement de blocs, trois murs de soutènement construits en blocs de petite taille et deux murs de soutènement d’époque romaine construits en moellons. Un sondage contre les fondations du mur Est-Ouest de la pièce H a montré que le mur romain, daté du IIe s. apr. J.-C. ou plus tard, reposait directement sur la roche, suggérant que le secteur K et la zone de banquet inférieur communiquaient directement aux phases précédentes.
On peut restituer une séquence de construction : les structures les plus anciennes est un mur de soutènement Est-Ouest en petits blocs (1 ; fig. 4-5) et le mur de soutènement Est-Ouest (2) qui encadraient une zone ouverte vers le Sud et vers l’Est. Des blocs éparpillés appartiendraient à plusieurs structures effondrées (3 et 4), sur lesquelles repose un escalier (5), encadré à l’Ouest par un mur de soutènement (6) construit à peu près au milieu du secteur K. Le mur (7) marque la phase finale, au cours de laquelle le secteur K était fermé par celui-ci, construit comme mur de soutènement à l’arrière des salles de banquet L, M, N et le grand mur romain (8) bloquait l’escalier et séparait le secteur K des pièces H et J.
Sur la terrasse à l’Est du Portique, on a implanté un sondage pour étudier la relation entre celui-ci et les structures construites ultérieurement sur la terrasse vers l’Est. On y a mis au jour une tranchée dont le remplissage était constitué de sédiments noirâtres et vaseux, ainsi que des vestiges d’une structure composée de trois assises et orienté Est-Ouest (long. 1,70 m ; larg. 0,90 m). Les fouilles de 1972 avaient partiellement mis au jour la fondation en pierre d’une base de monument au Nord de trois autres bases découvertes par l’équipe autrichienne en 1875 : en 2022, on a effectué un nettoyage de la zone à trois endroits afin de faire apparaître le plan de la base (dim. 1,70 x 13,50 m) et on a découvert un fragment d’auriculaire gauche d’une statue en bronze (fig. 5).
Les recherches sur le rempart de la ville antique se sont poursuivies entre la porte Ouest et la tour A. On a mené une prospection entre le sanctuaire et la ville antique et effectué un relevé du rempart entre la porte Ouest et la tour A (fig. 6).
On a effectué un relevé des vestiges de la porte Ouest et de la tour A, ainsi qu’un nettoyage de la partie occidentale de la pièce 1, de la façade Sud, de la surface conservée des élévations, des murs de la pièce 2 et de la façade du rempart côté ville, à l’Ouest. Ce travail a permis de faire certaines observations. La pièce 1 formait, dans son état d’origine, une cour ouverte entourée par deux basions construits en blocs semi-polygonaux de trachyte. Des creusements pour acceuillir des stèles situées à l’extérieur des deux bastions confirment que les deux segments de murs ne se rejoignaient pas. Les nettoyages de 2022 ont révélé 28 creusements de fixation de stèles, disposés en deux rangées dans les deux pièces. La présence de niches et d’autres marques dans les murs suggèrent que d’autres inscriptions et objets votifs étaient placées dans ces espaces, faisant de la porte Ouest un important passage et espace de communication entre la ville et le sanctuaire. Le mobilier recueilli en surface comporte de nombreux tessons de céramique de l’époque hellénistique. On a pu observer des remaniements dans les deux pièces : le passage entre la pièce 1 et 2 a été bloqué, d’une part, et un nouveau mur Est a été construit à un niveau plus élevé pour rétrécir la largeur de la pièce 2.
Dans le sanctuaire des Grands Dieux, la fouille s’est concentrée sur plusieurs secteurs afin de localiser le cours d’eau ancien qui traversait le sanctuaire, localiser le théâtre et définir la relation entre la terrasse de la Stoa et la zone de banquet à l’Est. La fouille dans le ravin central s’est poursuivi (cf. Chronique n. 8116) et un troisième sondage a été implanté à l’endroit où les fouilleurs autrichiens avaient relevé en 1875 une structure en opus caementicium à l’emplacement du torrent (fig. 2). Ce secteur se situe entre le du mur de soutènement à l’Ouest du canal moderne et le sentier à l’Est de la pièce B. Parmi une accumulation de pierres, la fouille a mis au jour un segment du mur de soutènement du canal de l’époque romaine en élévation (épaisseur 1,52 m), bien que les assises inférieures semblent avoir été emportées par des épisodes de tempêtes. Certains blocs semblaient avoir une forme trapézoïdale suggérant que le canal était couvert par un arc à cet endroit. Le mur de soutènement de l’époque hellénistique n’a pas été retrouvé, ni l’extrémité Ouest du canal – celui-ci se trouve sous le sentier. Ce sondage indique que le cours du canal à l’époque romaine se trouve environ à 2,40 m plus à l’Ouest que son tracé moderne. Près du mur de soutènement, on a trouvé un fragment de tambour de colonne dorique dont les dimensions ne correspondent à aucun monument connu sur le site.
Au théâtre, les fouilles de 2018 avait permis de le localiser et de mettre à jour le plan du monument. Un nouveau sondage y a été implanté en 2022, dans un secteur qui avait été exploré par la mission franco-tchèque, afin de mettre au jour la canalisation en terre cuite qui passait sous le diazoma (fig. 3). Quatre sections ont été dégagées, elles se trouvaient dans une couche de terre marron très compacte qui a servi de base pour l’installation de siège du koilon inférieur.
Deux fragments de blocs provenant du koilon supérieur ont été trouvés, tandis qu’une tranchée de fouilles clandestines indique la position de la rangée supérieure de sièges du koilon inférieur. Tous ces éléments correspondent à des découvertes similaires faites en 2018 et confirment la restitution du théâtre.
Dans le secteur K et la pièce H, explorés en 2019, les fouilles de 2022 organisées en trois sondages avaient pour objectif d’observer la relation entre plusieurs structures de la zone de banquet (fig. 4) : un départ d’escalier, un empierrement ou un effondrement de blocs, trois murs de soutènement construits en blocs de petite taille et deux murs de soutènement d’époque romaine construits en moellons. Un sondage contre les fondations du mur Est-Ouest de la pièce H a montré que le mur romain, daté du IIe s. apr. J.-C. ou plus tard, reposait directement sur la roche, suggérant que le secteur K et la zone de banquet inférieur communiquaient directement aux phases précédentes.
On peut restituer une séquence de construction : les structures les plus anciennes est un mur de soutènement Est-Ouest en petits blocs (1 ; fig. 4-5) et le mur de soutènement Est-Ouest (2) qui encadraient une zone ouverte vers le Sud et vers l’Est. Des blocs éparpillés appartiendraient à plusieurs structures effondrées (3 et 4), sur lesquelles repose un escalier (5), encadré à l’Ouest par un mur de soutènement (6) construit à peu près au milieu du secteur K. Le mur (7) marque la phase finale, au cours de laquelle le secteur K était fermé par celui-ci, construit comme mur de soutènement à l’arrière des salles de banquet L, M, N et le grand mur romain (8) bloquait l’escalier et séparait le secteur K des pièces H et J.
Sur la terrasse à l’Est du Portique, on a implanté un sondage pour étudier la relation entre celui-ci et les structures construites ultérieurement sur la terrasse vers l’Est. On y a mis au jour une tranchée dont le remplissage était constitué de sédiments noirâtres et vaseux, ainsi que des vestiges d’une structure composée de trois assises et orienté Est-Ouest (long. 1,70 m ; larg. 0,90 m). Les fouilles de 1972 avaient partiellement mis au jour la fondation en pierre d’une base de monument au Nord de trois autres bases découvertes par l’équipe autrichienne en 1875 : en 2022, on a effectué un nettoyage de la zone à trois endroits afin de faire apparaître le plan de la base (dim. 1,70 x 13,50 m) et on a découvert un fragment d’auriculaire gauche d’une statue en bronze (fig. 5).
Les recherches sur le rempart de la ville antique se sont poursuivies entre la porte Ouest et la tour A. On a mené une prospection entre le sanctuaire et la ville antique et effectué un relevé du rempart entre la porte Ouest et la tour A (fig. 6).
On a effectué un relevé des vestiges de la porte Ouest et de la tour A, ainsi qu’un nettoyage de la partie occidentale de la pièce 1, de la façade Sud, de la surface conservée des élévations, des murs de la pièce 2 et de la façade du rempart côté ville, à l’Ouest. Ce travail a permis de faire certaines observations. La pièce 1 formait, dans son état d’origine, une cour ouverte entourée par deux basions construits en blocs semi-polygonaux de trachyte. Des creusements pour acceuillir des stèles situées à l’extérieur des deux bastions confirment que les deux segments de murs ne se rejoignaient pas. Les nettoyages de 2022 ont révélé 28 creusements de fixation de stèles, disposés en deux rangées dans les deux pièces. La présence de niches et d’autres marques dans les murs suggèrent que d’autres inscriptions et objets votifs étaient placées dans ces espaces, faisant de la porte Ouest un important passage et espace de communication entre la ville et le sanctuaire. Le mobilier recueilli en surface comporte de nombreux tessons de céramique de l’époque hellénistique. On a pu observer des remaniements dans les deux pièces : le passage entre la pièce 1 et 2 a été bloqué, d’une part, et un nouveau mur Est a été construit à un niveau plus élevé pour rétrécir la largeur de la pièce 2.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D'après le rapport de mission de l'ASCSA, remis en 2022.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
Fonctionnalités de la carte :
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Date de création
2023-08-04 14:14:39
Dernière modification
2023-12-18 14:32:12
Figure(s)
Fig. 1/ Samothrace, plan général du sanctuaire des grands dieux (SGG) avec la position des sondages de 2022.
Fig. 5/ Samothrace, SGG, plan de la terrasse inférieure et de la zone de banquet, plan des années 1980.