KITION. - Bamboula - 2022
Informations Générales
Numéro de la notice
18540
Année de l'opération
2022
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères (Ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères)
Localisation
Toponyme
Kition Citium Kitium
Kition Citium Kitium
Notices et opérations liées
Description
En octobre 2022, la mission française de Kition, dirigée par
fig. 1).
Dans le sondage Ouest, la fouille, ralentie par la présence d’un gros dépotoir d’époque impériale, a seulement atteint les niveaux classiques sans qu’on ait le temps de les explorer. Dans le sondage Est, installé dans la pente, les couches conservées en place sous la surface datent de la période archaïque.
Dans le sondage central, l’extension de la fouille a permis de réviser l’interprétation qui avait été donnée, à sa découverte, au contexte du lot d’ostraca. Il ne s’agit pas d’une fosse, comme on en avait d’abord eu l’impression, mais d’un dépotoir, matérialisé par une couche épaisse suivant une pente marquée vers le Sud. Cette couche est appuyée au Nord contre une espèce de muret (locus 954) fait de blocaille irrégulière de calcaire crayeux liée au plâtre (fig. 2). À l’Est, le dépotoir a été coupé par une fosse ; à l’Ouest et au Sud, il se poursuit dans la berme.
Le dépotoir était recouvert d’une épaisse couche de remblai, compacte, de couleur rouge brique, contenant un mobilier abondant et hétérogène (avec de nombreux fragments architecturaux et notamment des fragments de plâtre de plafond à empreinte de roseaux). L’ensemble paraît dater de la fin de l’époque classique et correspondre à un nivellement général de la zone afin de corriger le net pendage vers le Sud observé dans les couches inférieures.
Le dépotoir lui-même est composé de deux couches principales superposées, toutes deux en fort dévers vers le Sud. La première couche était constituée de gros fragments céramiques (mais sans formes complètes, à l’exception d’un cruchon Plain White), mêlés à de grosses pierres, de nombreux fragments de plâtre architectural et de briques, certaines brûlées (fig. 3). L’assemblage céramique comprend essentiellement des amphores (dont un bon nombre d’amphores de type égéen, à pied en bouton et à lèvre en bourrelet ou étalée) et des jattes, accompagnés de bouchons en plâtre. L’ensemble peut être daté du IVe s. av. J.-C. On note la présence d’ossements animaux (dont une corne de chèvre sciée), ainsi que celle de fonds d’amphores percés de trous, certains bouchés de plâtre. Le faciès mobilier est ainsi spécifique : le déficit de céramiques fines et de vases de cuisson, le nombre de fragments de vases transformés pour servir à d’autres usages montrent qu’il ne s’agit pas d’un habitat mais plus vraisemblablement d’un contexte artisanal, qui reste à préciser. On remarque que l’épiderme des vases a été profondément altéré, comme rongé. On a d’abord supposé que cette altération avait pu être causée par un séjour prolongé dans un milieu salin : la proximité du bassin portuaire invitait à privilégier cette hypothèse. On s’expliquait toutefois mal pourquoi ce mobilier, d’abord jeté dans le port, avait été ensuite déplacé pour être jeté dans ce nouvel endroit. Ce déplacement apparaissait d’autant plus curieux que le dépôt ne servait pas de remblai, même si l’on ne peut pas exclure qu’il résulte d’une opération de curage du bassin dont aurait là les restes du cône de déjection. La découverte de paillettes et de cristaux oriente cependant vers une autre hypothèse. Il s’agit de gypse (analyses effectuées par Valérie Merle, laboratoire ArAr, Lyon), qui, chauffé, sert à produire du plâtre.
De nouveaux ostraca (près d’une soixantaine) ont été découverts dans la couche inférieure du dépotoir, caractérisée par un sédiment gris-jaunâtre et sableux, comprenant des nodules d’argile verdâtre dont la croûte extérieure a pris une coloration orangée (fig. 4). Comme les textes découverts l’an dernier, ces nouvelles inscriptions sont toutes rédigées à l’encre noire sur l’une, plus rarement les deux faces d’un tesson ou d’une pierre. Les premières lectures soulignent la récurrence de certaines formules, et l’importance de la notation de chiffres, qui montrent leur caractère administratif et comptable. Il s’agit donc d’un lot homogène et cohérent, jeté avec les restes du mobilier d’un atelier auquel il se rapportait. De nombreuses questions restent en suspens : quel type d’atelier ? le dépotoir correspond-il à une opération de nettoyage ou de démantèlement ? où se trouvait l’atelier ? On espère obtenir des éléments de réponse en poursuivant le dégagement du dépotoir lors de la prochaine campagne.
(CNRS/HiSoMA-MOM) et Pauline Maillard (université de Fribourg), a conduit une campagne de terrain sur le site de Bamboula. La fouille s’est concentrée dans la partie Nord-Ouest, dans le secteur où on avait mis au jour, lors de la campagne précédente, un lot d’ostraca phéniciens. Trois sondages ont été ouverts au Sud du puits romain à roue élévatrice d’eau, récemment publié, dont le creusement a perturbé toute la stratigraphie ancienne de la zone (Dans le sondage Ouest, la fouille, ralentie par la présence d’un gros dépotoir d’époque impériale, a seulement atteint les niveaux classiques sans qu’on ait le temps de les explorer. Dans le sondage Est, installé dans la pente, les couches conservées en place sous la surface datent de la période archaïque.
Dans le sondage central, l’extension de la fouille a permis de réviser l’interprétation qui avait été donnée, à sa découverte, au contexte du lot d’ostraca. Il ne s’agit pas d’une fosse, comme on en avait d’abord eu l’impression, mais d’un dépotoir, matérialisé par une couche épaisse suivant une pente marquée vers le Sud. Cette couche est appuyée au Nord contre une espèce de muret (locus 954) fait de blocaille irrégulière de calcaire crayeux liée au plâtre (fig. 2). À l’Est, le dépotoir a été coupé par une fosse ; à l’Ouest et au Sud, il se poursuit dans la berme.
Le dépotoir était recouvert d’une épaisse couche de remblai, compacte, de couleur rouge brique, contenant un mobilier abondant et hétérogène (avec de nombreux fragments architecturaux et notamment des fragments de plâtre de plafond à empreinte de roseaux). L’ensemble paraît dater de la fin de l’époque classique et correspondre à un nivellement général de la zone afin de corriger le net pendage vers le Sud observé dans les couches inférieures.
Le dépotoir lui-même est composé de deux couches principales superposées, toutes deux en fort dévers vers le Sud. La première couche était constituée de gros fragments céramiques (mais sans formes complètes, à l’exception d’un cruchon Plain White), mêlés à de grosses pierres, de nombreux fragments de plâtre architectural et de briques, certaines brûlées (fig. 3). L’assemblage céramique comprend essentiellement des amphores (dont un bon nombre d’amphores de type égéen, à pied en bouton et à lèvre en bourrelet ou étalée) et des jattes, accompagnés de bouchons en plâtre. L’ensemble peut être daté du IVe s. av. J.-C. On note la présence d’ossements animaux (dont une corne de chèvre sciée), ainsi que celle de fonds d’amphores percés de trous, certains bouchés de plâtre. Le faciès mobilier est ainsi spécifique : le déficit de céramiques fines et de vases de cuisson, le nombre de fragments de vases transformés pour servir à d’autres usages montrent qu’il ne s’agit pas d’un habitat mais plus vraisemblablement d’un contexte artisanal, qui reste à préciser. On remarque que l’épiderme des vases a été profondément altéré, comme rongé. On a d’abord supposé que cette altération avait pu être causée par un séjour prolongé dans un milieu salin : la proximité du bassin portuaire invitait à privilégier cette hypothèse. On s’expliquait toutefois mal pourquoi ce mobilier, d’abord jeté dans le port, avait été ensuite déplacé pour être jeté dans ce nouvel endroit. Ce déplacement apparaissait d’autant plus curieux que le dépôt ne servait pas de remblai, même si l’on ne peut pas exclure qu’il résulte d’une opération de curage du bassin dont aurait là les restes du cône de déjection. La découverte de paillettes et de cristaux oriente cependant vers une autre hypothèse. Il s’agit de gypse (analyses effectuées par Valérie Merle, laboratoire ArAr, Lyon), qui, chauffé, sert à produire du plâtre.
De nouveaux ostraca (près d’une soixantaine) ont été découverts dans la couche inférieure du dépotoir, caractérisée par un sédiment gris-jaunâtre et sableux, comprenant des nodules d’argile verdâtre dont la croûte extérieure a pris une coloration orangée (fig. 4). Comme les textes découverts l’an dernier, ces nouvelles inscriptions sont toutes rédigées à l’encre noire sur l’une, plus rarement les deux faces d’un tesson ou d’une pierre. Les premières lectures soulignent la récurrence de certaines formules, et l’importance de la notation de chiffres, qui montrent leur caractère administratif et comptable. Il s’agit donc d’un lot homogène et cohérent, jeté avec les restes du mobilier d’un atelier auquel il se rapportait. De nombreuses questions restent en suspens : quel type d’atelier ? le dépotoir correspond-il à une opération de nettoyage ou de démantèlement ? où se trouvait l’atelier ? On espère obtenir des éléments de réponse en poursuivant le dégagement du dépotoir lors de la prochaine campagne.
Auteur de la notice
Sabine FOURRIER
Références bibliographiques
Rapport de fouilles de la mission Kition-Bamboula en 2022, remis par Sabine Fourrier.
Légende graphique :
localisation de la fouille/de l'opération
localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
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Date de création
2023-05-31 14:31:57
Dernière modification
2023-11-14 12:08:58
Figure(s)
Fig. 1/ Assemblage des photographies de fin de fouille 2018-2022. Au Sud, à l’Ouest et à l’Est, les sondages ouverts en 2022 (SIG de Kition, A. Rabot).