DIKILI TASH - 2022

À Dikili Tash, Pascal Darcque (CNRS UMR 7041), Haïdo Koukouli-Chryssanthaki (Éphore émérite, Kavala), Dimitra Malamidou (Éphorie des Antiquités de Serrès) et Zoï Tsirtsoni (CNRS UMR 7041) ont mené en 2022 une nouvelle campagne de fouille sur l’habitat préhistorique, plus précisément dans le secteur 9, sur le versant Nord du tell.
La fouille de ce secteur (13 x 13 m initialement, réduit à présent à 12 x 12 m) a pour objectif de mettre au jour et étudier les niveaux successifs du Néolithique, entre le V^e et le VII^e millénaire av. J.-C. Les niveaux explorés en 2022 sont encore postérieurs à 4800 av. J.-C., si l’on en juge par le mobilier qui appartient à des types plus ou moins communs du Néolithique Récent II (fig. 1) et du Néolithique Final. Ils sont recouverts ou perturbés, selon les endroits, par des épisodes plus récents : restes en place de différentes phases de l’âge du Bronze (IV^e-II^e millénaire av. J.-C.), sous la forme de fosses et de structures de cuisson, mais aussi dépôts secondaires de colluvions (fig. 2). Deux habitations successives du Néolithique Récent II ont été fouillées dans la partie Sud-Ouest du secteur.
Sur le sol de la plus récente, gisait, fragmentée, l’une des plus grandes jarres connues à ce jour à Dikili Tash (fig. 3). L’autre maison a livré le squelette quasi-complet d’un fœtus, âgé de 25-26 semaines. Celui-ci était disposé sur le sol et recouvert de morceaux de terre à bâtir, plutôt informes (fig. 4), représentant la partie supérieure d’un récipient en matière organique ou bien une simple chape. C’est une découverte unique pour Dikili Tash, où aucune sépulture n’avait été trouvée jusqu’à présent, et très rare pour l’ensemble du monde préhistorique égéo-balkanique.