NAXOS. - Livadi (Temple d'Hyria) - 1987
Deutsches Archäologisches Institut (DAI) (Institut archéologique allemand)
Εθνικό και Καποδιστριακό Πανεπιστήμιο Αθηνών (Université Nationale et Kapodistrienne d'Athènes)
Naxos
V. Lambrinoudakis nous adresse un rapport sur la fouille que les deux universités mènent en collaboration, depuis 1986, sur le site d'Iria (v. BCH 111 [1987] Chron., p. 567).
La campagne de 1987 a permis de mieux comprendre le temple archaïque, dont la signification est capitale pour l'histoire de l'architecture grecque. Ses vestiges, mieux conservés que dans la partie fouillée l'année précédente, ont été découverts jusqu'au mur arrière (Nord) du bâtiment (fig. 112). Reste à fouiller son angle Nord-Ouest. On a pu déceler, dans la partie Nord de l'édifice, des traces certaines de sa conversion en église à l'époque paléochrétienne. Une dalle, qui doit appartenir au soubassement de l'autel, a été mise au jour à 20 m au Sud, dans l'axe central du temple. Bien que l'exploration des couches antérieures à l'édifice archaïque ne fût pas au programme de cette campagne, on a relevé des indications précieuses sur les dimensions, le plan, la fonction et la date du bâtiment géométrique auquel le temple a succédé vers 570 av. J.-C.
La campagne de 1987 a confirmé que le temple archaïque possédait bien la forme et les caractéristiques qu'on lui supposait à l'issue de la première campagne. Il s'agit d'un oikos oblong de 28,33 m de long (avec la prostasis) sur 13,49 m de large, pourvu d'une entrée monumentale avec seuil monolithique en marbre de 4 m de long et pilastres en marbre d'environ 5 m de long ; les murs mesurent 1,25 m d'épaisseur. Les fondations du mur de façade sont en marbre, tandis que les trois autres murs étaient en granit, très probablement enduit de mortier. L'oikos était divisé en trois nefs par deux rangées de quatre colonnes (fig. 113), dont chacune était faite de deux ou trois tambours en marbre (trois ont été conservés sur place, le plus grand mesurant 3,50 m de longueur). Il apparaît que les maçons achevaient de tailler les bases, les fûts et les chapiteaux des colonnes après leur mise en place. La plupart de ces pièces n'ayant jamais été achevées, il est facile de suivre ici d'une part la naissance des formes de l'ordre ionique, d'autre part la technique archaïque de la taille des pierres et de la construction.
L'adyton, que l'on peut désormais attribuer avec certitude à l'édifice, s'avère particulièrement intéressant. Il est formé d'un mur transversal, situé à ± 4 m en avant du mur de fond, avec des orthostates en marbre et une porte monumentale ouvrant sur la nef centrale. Le temple disposait aussi d'une prostasis à quatre colonnes ioniques (ν. ΑΑ 1987, p. 594) qui, dans sa forme finale, date au plus tôt du Ier siècle av. J.-C. : il s'agit apparemment d'une restauration de la prostasis archaïque originale, dont les fondations avaient dû s'effondrer. Vers la même époque, en effet, des problèmes de stabilité, provoqués par des affaissements de terrain dus à l'humidité, ont entraîné le renforcement des murs en granit du temple à l'aide de grosses pierres non travaillées, jetées pêle-mêle dans une fosse creusée au pied des murs.
L'hypothèse formulée dans l'AA 1987, pp. 608 sq., selon laquelle on doit mettre l'une des deux statues tardo-hellénistiques trouvées dans la nef centrale en rapport avec le personnage de Marc-Antoine et avec les relations entre Naxos et Rhodes vers 40 av. J.-C, a été confirmée par la trouvaille de grands morceaux des bases des statues, dont l'une portait une inscription. On a aussi découvert la statuette féminine que la plus grande des deux effigies tenait dans la main gauche.
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