PAROS. - Koukounariès - 1987

Poursuivant l'exploration du site de Koukounariès, D. Schilardi a centré la campagne de 1987 sur trois secteurs : la terrasse moyenne, la terrasse du sanctuaire d'Athéna et la nécropole.

1) Terrasse moyenne. — De nouveaux sondages ont été ouverts sur cette plate-forme, qui s'étend au Sud-Est de la terrasse supérieure, où se trouve l'établissement palatial mycénien fouillé au cours des campagnes précédentes. Ils ont confirmé qu'il existait là un habitat organisé, assignable à la première moitié du VII^e siècle av. J.-C. Les maisons, constituées chacune de deux ou trois pièces flanquées d'une cour à l'Est, s'alignent côte à côte le long d'une rue Nord/Sud. Elles n'ont livré que peu de céramique. Sous le sol de l'une d'elles on a atteint un niveau d'époque géométrique.

2) Terrasse du sanctuaire. — Poursuivant la fouille du « bâtiment aux empreintes de sceau » situé au Nord du temple d'Athéna, on a constaté que chacune de ses pièces abritait un foyer, celui de la pièce Nord-Ouest étant particulièrement grand et de forme rectangulaire (1 x 1,70 m). L'association d'un dépôt d'archives et d'un grand foyer peut faire penser que l'on est en présence d'un prytanée primitif, datable par la céramique des environs de 700 av. J.-C.

Dans le temple lui-même, la poursuite de la fouille a permis d'assigner à l'état initial de l'édifice une ciste rectangulaire qui devait servir de dépôt d'objets cultuels. On a également vérifié que le sol de la partie Ouest du sèkos fut surbaissé d'une vingtaine de centimètres pendant le IV^e siècle av. J.-C, et que le mur qui délimite actuellement le temple à l'Ouest est l'analemma qui supportait le mur Ouest du sèkos. Un nouveau sondage au pied de cet analemma, dont la construction est particulièrement soignée (fig. 109), a produit de la céramique subgéométrique qui permet de le dater, lui aussi, des environs de 700 av. J.-C.

Dans le téménos carré qui s'étend à l'Ouest du temple, une tranchée a été ouverte à l'Est de l'autel. Elle a recoupé une succession de couches de terre et de cendre, dont le matériel indique que l'endroit avait une fonction cultuelle au moins depuis le début du VIII^e siècle av. J.-C. Les couches profondes ont livré de la céramique mycénienne et proto-cycladique. Sous les fondations de l'autel classique, un autel plus ancien, de forme elliptique, avait été respecté lors de la construction du mur Nord du péribole.

3) Nécropole. — Plusieurs sondages ont été effectués devant les tombes découvertes en 1986, dans l'espoir d'y découvrir des éléments permettant d'en préciser la chronologie. Ces sondages ont révélé la présence de plusieurs enclos rectangulaires en appareil cyclopéen et celle d'un grand bâtiment aux murs épais, à l'intérieur duquel on a recueilli quelques tessons de l'Age du Bronze. Ergon 1987 (1988), p. 109-113.