LESBOS. – Mytilène (Acropole et Ville basse) - 1987
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Mytilini, Mytilène, Kastro
Sous la direction de C. Williams et H. Williams, les recherches ont été poursuivies, en 1987, sur l'acropole et dans la ville basse.
1) Acropole. — Les travaux ont porté sur deux secteurs déjà partiellement explorés, le sanctuaire de Déméter et la région Nord-Ouest.
Dans le sanctuaire de Déméter on a ouvert plusieurs sondages aux abords de l'autel et des constructions hellénistiques qui lui sont associées. Partout on a rencontré, à 1,50 m de profondeur, au-dessous de murs d'époque ottomane et médiévale, des couches non perturbées, d'une épaisseur totale de 0,50 m, contenant du matériel hellénistique et romain. Dans ces couches on a dégagé des murs en moellons, datés par le matériel du IIIe-IIe siècle av. J.-C, ainsi qu'un second autel analogue au premier. La présence d'os de porcs parmi les débris sacrificiels, le grand nombre de figurines d'hydrophores et la découverte d'une inscription imprécatoire gravée sur une feuille de plomb pliée en quatre et transpercée d'un clou en bronze, s'accordent bien avec l'hypothèse d'un sanctuaire de Déméter. Parmi les trouvailles, retenons aussi une figurine plate en plomb représentant un rétiaire et de nombreuses tuiles hellénistiques inscrites, dont l'une porte le nom ΜΑΤΡΟ, qui peut suggérer l'existence d'un sanctuaire de Cybèle mais aussi se rapporter à celui de Déméter, désigné par l'historien Clitodémos du nom de μητρωον.
Dans le secteur Nord-Ouest, la fouille de l'édifice classique antérieurement repéré a permis d'en préciser la structure (construction en brique sur fondations en pierre), la date (fin du Ve s. av. J.-C), et d'y recueillir une énorme quantité de céramique, notamment de la poterie locale grise fine de type éolien.
2) Ville basse. — On a poursuivi, en collaboration avec le Service archéologique, l'exploration de la maison d'époque impériale et de ses abords.
A l'intérieur de la maison on a atteint, sous le sol des pièces Nord, Est et Ouest, des niveaux hellénistiques et archaïques, sans aucune trace de niveaux romains ni classiques. Sous la pièce Ouest, la fouille a mis en évidence des traces d'activité industrielle à l'époque hellénistique : un grand creuset plein de bronze fondu (la présence de 50 monnaies peut faire penser à un atelier monétaire), plusieurs fragments de moules de coroplaste, des morceaux d'os et de corne travaillés ainsi que des coquilles de murex broyées. La couche archaïque (fin du VIIe-milieu du VIe s. av. J.-C.) contenait une grande quantité de céramique importée (type « chèvre sauvage », laconienne, clazoménienne, orientalisante, corinthienne, etc.), associée notamment à un mur polygonal, que la présence de la nappe phréatique n'a pas permis de dégager.
Dans la pièce Est on a sondé un vaste dépôt de céramique hellénistico-romaine, où abondent les lampes du type d'Éphèse.
A l'Est de la maison, la fouille a mis au jour l'angle d'un autre bâtiment romain, à colonnes et pavement de mosaïque polychrome. Dans la partie Ouest du terrain, un sondage a permis de préciser le tracé du rempart classique, dont les blocs furent récupérés, à une date que la présence d'un petit trésor monétaire de l'époque des Antonins permet de fixer avec précision.
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