VERGINA. - Aigai antique - 1987
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Αριστοτέλειο Πανεπιστήμιο Θεσσαλονίκης (Université Aristote de Thessalonique)
Η εν Αθήναις Αρχαιολογική Εταιρεία (La Société Archéologique d'Athènes)
En 1987 M. Andronikos et ses collaborateurs ont fouillé sur le rempart, dans plusieurs secteurs de la ville antique et dans la nécropole.
1) Rempart. — On a recoupé, par une série de sondages, la muraille Est, qui se prolonge au Nord bien au-delà des hauteurs de la ville, dans une zone où son tracé n'avait encore jamais été reconnu. Son épaisseur oscille entre 2,30 m et 2,90 m. Dans l'un des sondages on a découvert les restes d'une tour semi-circulaire et peut-être d'une porte, qui datent de la fin du IVe siècle av. J.-C.
2) Sanctuaire d'Eukleia. — Un petit sondage pratiqué dans le temple lui-même a permis d'en dater la construction de la fin du IIIe siècle av. J.-C. A l'Ouest du temple, la fouille a montré que le bâtiment reconnu en 1985 était pourvu d'une cour péristyle de 9 x 12 m et qu'il faisait partie d'un ensemble de constructions qui s'étendaient jusqu'au temple et étaient apparemment en relation directe avec lui (fig. 72).
3) Ville antique. — Au Nord-Est du palais, dans le champ Christodoulidis, on a découvert les restes d'un bâtiment en poros, dont les murs et le sol sont enduits de mortier hydraulique : il s'agit apparemment d'un bain, construit à la fin de l'époque hellénistique.
Au Nord-Ouest, la poursuite de la fouille entreprise en 1986 dans le champ Éphraïmidou a permis de préciser le plan de la maison hellénistique (fig. 73, Κ II) et celui de la maison romaine à cour centrale (K III), et de découvrir, au Sud de cet ensemble, un grand portique en Π de 39 m de côté (K IV) contemporain de la seconde (Ier s. av.-Ier s. ap. J.-C). Le conduit en tuiles corinthiennes reconnu l'année précédente (K I) a été dégagé sur 14 m ; il est clair qu'il appartient à un important édifice (public ?) de la fin du IVe siècle av. J.-C, qu'il reste à découvrir. Une quatrième phase architecturale est représentée, sous l'aile Ouest du portique en Π, par l'angle d'un bâtiment (K V), dont la construction est postérieure à celle du conduit mais antérieure à celle de la maison hellénistique.
4) Tombe macédonienne à façade ionique. — A l'extrémité Nord-Est du village on a fouillé un tumulus qui recouvrait une tombe macédonienne de 10 m de long sur 5 m de large (6 m en façade), malheureusement pillée et en grande partie démontée dès l'Antiquité : seules subsistent les fondations, une partie du mur de façade et les quatre demi-colonnes sur une certaine hauteur (fig. 74). Ces vestiges, ainsi que les blocs épars et les quelques tessons retrouvés, permettent de dater le monument du début du IIIe siècle av. J.-C. C'est l'une des plus soignées et des trois plus grandes tombes macédoniennes connues jusqu'à présent.
5) Tombe archaïque et tombe macédonienne royale. — A l'occasion des travaux d'aménagement de l'accès à la « tombe Rhomaios », on a découvert, juste à côté du dromos, une tombe en fosse qui a livré un riche mobilier du VIe siècle av. J.-C. : des vases attiques (fig. 75) et corinthiens (fig. 76), de la vaisselle de bronze, des figurines en terre cuite (fig. 77-78), des bijoux en or et en argent (fig. 79), le tout daté des environs de 540-530 av. J.-C. Cette découverte est d'un intérêt considérable pour l'histoire d'Aigai, première capitale des Macédoniens : c'est en effet la première tombe archaïque trouvée à Vergina, et son mobilier rappelle de près celui des tombes de Sindos.
En étendant la fouille à l'Est du dromos de la « tombe Rhomaios », dans l'espoir de trouver d'autres tombes archaïques, on a découvert un tombeau macédonien voûté à chambre et antichambre (fig. 80), qui est exceptionnel à plusieurs titres. D'abord ses dimensions (10,60 m x 7,50-7,90 m) en font actuellement le plus grand de tous. Ensuite, quoique pillé à date ancienne, il abritait un trône en marbre de 2,01 m de hauteur sur 1,18 m de largeur, placé dans l'angle Nord-Est de la chambre et orné d'un riche décor sculpté et peint (fig. 81) : sur les pieds et les côtés du siège, des figures en relief dorées (griffons, lions, palmettes, etc.) ; entre le siège et le dossier, des sphinx et des figures féminines en ronde bosse ; sur le dossier, un tableau – le premier véritable tableau d'époque classique parvenu jusqu'à nous, et en très bon état – représentant Pluton et Perséphone montés sur un quadrige (fig. 82) ; devant le trône se trouvait un tabouret repose-pieds lui aussi très orné. La tombe se distingue enfin par le traitement du mur de fond de la chambre, qui imite une façade ionique à quatre demi-colonnes et entablement (épistyle, frise, larmier), percée d'une fausse porte et de deux fausses fenêtres, et rehaussée de couleurs qui ont conservé toute leur vivacité.
Les fragments de vases retrouvés dans la tombe, dont certains peuvent être attribués avec certitude au « peintre des Éleusinies », invitent à la dater des environs de 340 av. J.-C. Il est sûr que cette tombe était celle d'une femme et tout semble indiquer, d'autre part, son caractère royal : selon le fouilleur, l'hypothèse la plus vraisemblable est qu'il s'agit de la tombe d'Eurydikè fille de Sirrhas, mère de Philippe II, déjà connue à Vergina-Aigai par deux bases votives. Ergon 1987 (1988), p. 44-63.
Parallèlement à la fouille, on a poursuivi les travaux de restauration et d'étude du matériel des campagnes précédentes. C'est ainsi qu'un examen attentif de la fresque de l'Enlèvement de Perséphone (v. BCH 102 [1978] Chron., p. 706 et fig. 147) a permis d'y déceler la présence d'une esquisse préparatoire tracée à la pointe sèche. On a d'autre part achevé de reconstituer la fresque de la Chasse (fig. 83), qui orne la façade de la tombe dite « de Philippe II » (v. ibid., p. 709, fig. 148).
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