ATHÈNES. - Céramique (Bâtiment Y et Canal de l'Éridanos) - 1987
Kerameikos Excavations, Céramique
Mme U. Knigge a poursuivi, en 1987, l'exploration du bâtiment Y, découvert l'année précédente au Sud de la Porte sacrée. Les contours de l'édifice sont désormais connus, sauf du côté Sud, où son mur extérieur est enfoui sous la rue Hermou.
La fouille s'est cantonnée dans les niveaux d'occupation d'époque romaine, dont le plus ancien – représenté par deux fosses sacrificielles et deux fours de potier du IIIe s. ap. J.-C. – recouvrait immédiatement une épaisse couche sableuse de la fin de l'époque classique ou du début de l'époque hellénistique. L'une des deux fosses a livré une vingtaine de monnaies impériales attiques et une quarantaine de lampes, l'autre un obélos en fer, une douzaine de vases à boire, une vingtaine de lampes ainsi que les fragments de plus de 40 cruches datées du troisième quart du IIIe siècle ap. J.-C. La connexion avec les fours, qui présupposent la destruction du bâtiment, permet de proposer pour cette dernière une date précise : celle de l'invasion des Hérules en 267 ap. J.-C.
Après le milieu du IVe siècle ap. J.-C, trois nouveaux fours céramiques furent installés, tandis que les deux anciens étaient rénovés. Les ratés de cuisson indiquent qu'en plus des lampes on produisait surtout de la vaisselle de table (fig. 4).
A la fin du IVe ou au début du Ve siècle ap. J.-C. les fours furent nivelés, les sols cimentés et certains murs refaits. Le bâtiment ainsi remanié se compose d'au moins quatre pièces, qui entourent, à l'Ouest et au Nord, deux cours pourvues d'aménagements hydrauliques : l'une d'un puits ou citerne à deux écoulements ; l'autre d'un bassin carré dont le fond est revêtu de carreaux en terre cuite et dont l'écoulement débouche dans un canal en poros Nord/Sud d'époque classique. Au-dessous du bassin on a trouvé une stèle funéaire du IVe siècle av. J.-C, sur laquelle fut plus tard gravée l'image d'un coq juché sur un perchoir (fig. 5).
Si l'on en juge par les monnaies, le bâtiment Y fut démoli et nivelé au plus tôt au début du Ve siècle ap. J.-C, peut-être en liaison avec la construction de la muraille de Justinien.
Poursuivant la fouille du canal de dérivation de l'Éridanos, entre la Porte sacrée et le Bâtiment Y, on y a découvert une nouvelle série d'amphores, dont certaines portent un ou même deux timbres. La remise en état du canal, au VIe siècle ap. J.-C, constitue le témoignage le plus tardif d'occupation dans tout ce secteur.
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