ATSIPADHES. – Sanctuaire de sommet du mont Korakias - 1989

A.A.D. Peatfield et son équipe ont exploré le sanctuaire de sommet du mont Korakias. Les deux niveaux d'époque minoenne reposaient directement sur le sol vierge, la grande majorité des trouvailles est céramique (figurines — plus de 5000 fragments — et vases). Seule la partie Est de la terrasse supérieure et la terrasse inférieure étaient occupées par le sanctuaire.
Sur la terrasse supérieure, on a mis au jour une structure grossièrement circulaire, marquée par une terre d'une texture différente et stérile, contrairement au sol alentour où le matériel était abondant ; cette couche recouvrait une fosse, limitée en partie par des pierres schisteuses. Ce petit autel constituait peut-être la zone cultuelle principale.
La terrasse inférieure est divisée en deux parties : les crevasses rocheuses à l'Ouest, juste au-dessous de la terrasse supérieure ; une zone en plein air au centre et à l'Est. Les objets étaient probablement in situ, placés ou jetés dans les crevasses. L'état de conservation des figurines semble témoigner d'un bris rituel. La concentration des objets atteste que le centre du culte était localisé dans les crevasses rocheuses. Une grande crevasse contenant de nombreuses figurines humaines pourrait indiquer une aire votive secondaire, sur une petite terrasse au Nord de la terrasse inférieure.
Les figurines correspondent aux types caractéristiques des sanctuaires de sommet minoens : figurines animales (bétail — de moyenne ou grande taille seulement), humaines, quelques rares ex-voto anatomiques (dont de nombreux phalloi).
La céramique, très fragmentaire, semble en première analyse être constituée en majorité de coupes de types variés et de jarres à étrier. La plupart des vases sont monochromes ; la comparaison avec le matériel de La Canée et Monastiraki permet de dater les débuts du sanctuaire de l'époque prépalatiale. Son éventuelle continuité à l'époque néopalatiale est encore incertaine. Un seul fragment de table à offrandes (?) en argile a été découvert sur la terrasse supérieure.
Curieusement, on n'a retrouvé aucun os, et très peu de cendres ou de matières carbonisées. Divers échantillons des couches ont été prélevés à des fins d'analyse.