KATO-SYMI. – Sanctuaire d'Hermès et d'Aphrodite - 1988
Kato Symi
Dans le sanctuaire d'Hermès et d'Aphrodite, Mme A. Lembessi, assistée de Mmes P. Métaxa-Muhly et A. Kanda, a poursuivi, en 1988, l'exploration stratigraphique des trois phases architecturales néo-palatiales et de l'édifice plus ancien découvert en 1987. Les travaux ont porté sur quatre secteurs.
1) Secteur Sud. — On a constaté que les vestiges architecturaux repérés, l'an dernier, sous l'édifice U, étaient en relation avec le mur extérieur Nord/Sud d'un bâtiment (désigné par la lettre V), qui est flanqué, à l'Ouest, d'une voie d'accès dallée et comporte, à l'Est, quatre pièces dont deux avaient été rattachées par erreur à l'édifice U. Le dallage de la rampe et l'appareil du mur extérieur révèlent une construction raffinée, d'où proviennent peut-être les éléments d'architecture en serpentine remployés dans l'édifice U. L'absence de dépôt homogène associé à l'édifice V empêche encore d'affirmer avec certitude qu'il date bien de la fin de l'époque des premiers palais.
2) Secteur Ouest. — La découverte, à l'Ouest de l'édifice U, de trois murs parallèles Est/Ouest, contemporains de ce dernier, et qui semblent structurer l'espace en autant de terrasses, pourrait bien signifier que l'on a trouvé l'endroit où s'accomplissaient les rites en plein air, à l'époque où l'édifice U était en fonction et servait notamment de dépôt pour les objets de culte. Cette découverte, si elle se confirme, prouverait que l'organisation de l'espace sacré en terrasses, adoptée à l'époque géométrico-archaïque, remonte en fait à l'époque des seconds palais. Ces «terrasses» de la première phase néo-palatiale supportent un mur Nord/Sud de la troisième phase, que tout désigne comme le péribole Ouest du sanctuaire néo-palatial tardif et post-palatial.
3) Secteur central. — La voie dallée à degrés qui longe le mur extérieur Nord de l'édifice U a été dégagée sur toute sa longueur, soit 5,50 m. On a constaté qu'elle avait été refaite une fois au cours de la période d'utilisation de l'édifice, et qu'elle avait été amputée à l'Ouest lors de la construction du péribole de la deuxième phase néo-palatiale.
4) Secteur Nord-Est. — La forme et l'étendue de ce péribole ont pu être précisées, grâce à la découverte de son entrée (à l'Est), de tout son côté Nord, et de l'extrémité septentrionale de son côté Est. Sa superficie totale peut donc être exactement restituée : 1 225 m2. Comme la plate-forme, le péribole est tourné vers l'Est, c'est-à- dire vers la source sacrée, qui se trouve à 8 m environ à l'extérieur. Un mur postérieur, dont on ne peut préciser la date exacte, double le péribole ; il se poursuit au-delà vers l'Est et devait enclore non seulement l'aire sacrée à ciel ouvert, mais aussi les constructions couvertes.
La campagne de cette année a produit 75 vases, ustensiles et outils en pierre minoens, dont la table à offrandes en serpentine de la fig. 1, qui porte une inscription en linéaire A ; deux sceaux talismaniques, l'un en stéatite l'autre en cristal de roche ; 55 objets en métal, d'époque minoenne et géométrique, dont le plus remarquable est une statuette d'adorant en bronze d'époque néo-palatiale (fig. 2). La plupart de ces objets proviennent de la couche de débris sacrificiels mise au jour sur les fondations de l'accès à la plate-forme, ce qui prouve, une fois encore, la permanence du culte en plein air au même endroit, depuis l'époque minoenne jusqu'à l'époque archaïque.
Ergon 1988 (1989), p. 149-156.
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