HEPHAISTEIA. - La basilique du port - 2018

À Hephaisteia, C. De Domenico (SAIA) a repris en 2018 la fouille de la basilique du port qui avait été découverte par A. Della Seta en 1926, mais dont l’étude n’avait pas été publiée. L’objectif de la campagne de 2018 était d’identifier et de nettoyer l’édifice de culte et de faire la relation avec les rapports des fouilles anciennes, de dégager et de nettoyer les structures préservées, afin d’identifier la chronologie relative de ce secteur de la ville.
Les travaux ont permis de définir clairement trois phases de construction : la basilique paléochrétienne à trois nefs, une petite église médiobyzantine construite sur les ruines de la basilique, et enfin un structure annexe au Sud de l’église, de plan orthogonal, mais désaxé par rapport à l’église, probablement plus tardive. La fréquentation du site se situe entre le V^e s. apr. J.-C. et la fin du XIII^e s.
La basilique paléochrétienne (dim. 32,38 x 18,82 m) comporte une abside à l’Est et une entrée à l’Ouest. Elle est conservée en fondations, à l’exception de quelques blocs et du presbyterion qui est préservé jusqu’à 10 cm de hauteur. Deux portes latérales assuraient un accès aux fidèles. On restitue peut-être une cour à portique à l’Ouest (narthex) qui aurait communiqué avec la nef centrale par un tribelon et avec les nefs latérales par deux portes. La nef centrale est séparée des nefs latérales par deux colonnades de huit ou de neuf colonnes monolithiques en marbre à fût lisse qui reposent sur des stylobates constitués de blocs polygonaux de remploi, provenant d’un édifice classique-hellénistique. Des fragments de dalles de marbre permettent de restituer la présence de barrières de marbre (thorakia) pour isoler les nefs du presbyterion.
On a recueilli un grand nombre de fragments de marbres polychromes appartenant à un pavement en opus sectile, de même que des fragments de mosaïque provenant de l’abside proviennent plutôt du revêtement mural du naos.
Le mobilier recueilli, provenant uniquement de la couche de humus, est daté entre le V^e et le XIII^e s., mais il n’a pas été possible de déterminer la date d’abandon de l’édifice.
Dans une deuxième phase, après l’abandon de la basilique, on a construit, entre l’abside et le presbyterion de la basilique, une petite chapelle à plan central constitué d’une nef orthogonale prolongée d’une abside et de deux absides latérales. Elle était probablement couverte par une coupole sur tambours. Ce type d’église date de la période médiobyzantine (entre le IX^e et le XII^e s.).
La troisième phase est représentée par une construction annexe à l’église médiobyzantine, au Sud de celle-ci, légèrement désaxée. Elle dispose d’une entrée au Nord et d’une entrée au Sud. Un petit sondage à l’angle Sud-Ouest de cette pièce a livré de la céramique White Ware, un anneau en bronze décoré et un follis de Michel VII (1071-1078), permettant de dater la construction du XI^e s.