KHIROKITIA - 2006
Informations Générales
Numéro de la notice
18
Année de l'opération
2006
Chronologie
Mots-clés
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Notices et opérations liées
Description
La mission de Khirokitia (Centre National de la Recherche Scientifique et Ministère des Affaires Étrangères) a effectué une nouvelle campagne de fouille sur le site néolithique de Khirokitia, sous la direction d’Alain Le Brun. Les recherches ont principalement porté sur le versant Nord de la colline ; les travaux précédemment engagés au sommet de la colline ont, pour leur part, été achevés.
Au sommet de la colline, les recherches ont précisé les observations stratigraphiques des campagnes antérieures, en particulier celles concernant le niveau G, qui compte non pas une phase de construction, mais deux, G3 et G2, suivies par une phase d’abandon momentané, G1. Par ailleurs, bien que conduite sur une superficie très limitée, l’exploration des niveaux H et J, qui représentent la toute première occupation du site, a permis de dégager un espace non bâti équipé de plusieurs cuvettes, mettant ainsi en lumière la continuité topographique d’une même utilisation de l’espace qui se suit jusqu’au niveau F.
Les recherches entreprises en 2005 sur le versant Nord de la colline afin d’y vérifier l’extension de l’établissement avaient révélé l’existence, à mi-pente, d’un long mur, 1290 (fig. 1a), qui paraissait constituer là la limite de l’établissement [1]. Il n’avait toutefois pas été possible d’établir l’articulation de ce mur, orienté Est-Ouest, sur la partie déjà connue du mur d’enceinte, 284, qui suit un cours Nord-Sud. L’objectif de la campagne de cette année était donc de vérifier la réalité de cette relation qui, si elle venait à être prouvée, aurait pour conséquence de restreindre à une partie seulement du versant Nord l’extension que connaît l’établissement au niveau III.
Le mur 1290 s’est révélé être à la fois un leurre et un guide. Un leurre, car il repose sur un mur plus ancien, 1315-1358 (fig. 1b) avec lequel il se confond même en un point. Or la fouille a prouvé sans ambiguïté que ce mur plus ancien qui a été dégagé sur une longueur de 18 m, était, lui, la suite de 284. Un guide, car le tracé que suit 1290 est tantôt celui du mur 1315-1358, tantôt s’en écarte pour épouser celui de la ligne d’érosion des vestiges néolithiques.
Contrairement aux secteurs où il court parallèlement à la pente et où il se présente alors comme un alignement rectiligne de pierres, en cet endroit où, perpendiculaire à la pente, il reçoit de plein fouet la poussée des terres, le mur d’enceinte est constitué d’une succession d’arcs de cercles, mode de construction utilisé également sur l’ensellement qui relie la colline au relief avoisinant et où la solidité et la stabilité de l’ouvrage sont aussi particulièrement mises à l’épreuve [2].
L’occupation du versant Nord au niveau III ne s’étend donc pas jusqu’à la rivière qui coule au pied de la colline, elle se limite à la partie haute du versant et est beaucoup plus restreinte qu’on pouvait le supposer. Elle dure un temps relativement long pendant lequel l’enceinte subit plusieurs réfections. À la fin du niveau III, le versant Nord est abandonné, le mur est alors livré aux effets de l’érosion. Puis quand l’occupation reprend sur la partie orientale du versant, des tronçons en sont démantelés, les pierres ainsi récupérées sont réemployées pour l’édification de nouveaux éléments d’habitation de plan circulaire qui surmontent l’ancienne limite et achèvent d’en oblitérer le tracé [3].
Dans ce secteur aussi le niveau III se laisse diviser en deux phases, confirmant en cela la distinction précédemment introduite pour un autre point du village entre IIIb et IIIa [4]. Cette similitude paraît, dans la mesure où la faible superficie fouillée permet d’en juger, également marquer le type d’occupation de ce secteur qui ne semble pas s’écarter de celui que l’on rencontre ailleurs sur le site. Les éléments d’habitation dégagés ne se distinguent en rien, ni dans leur conception, ni dans leurs aménagements, des autres éléments d’habitation attribués aussi au niveau III.
Il n’en va pas de même pour la zone située à l’extérieur du mur d’enceinte. Alors que, sur l’ensellement, aucun signe d’une quelconque activité n’a été observé, cette zone a, sur le versant Nord, été utilisée dans le cadre d’une ou de plusieurs activité(s) demandant l’installation de cuvettes peu profondes et empierrées.
[1] BCH 130 (2006), p. 899-901.
[2] A. Le Brun, Fouilles récentes à Khirokitia (Chypre), 1977-1981 (1984), fig. 8.
[3] À l’image de l’élément d’habitation S. 96 qui, sur l’ensellement, recouvre les restes du mur 184 et l’un des dispositifs d’accès au village : ibid., p. 39 ; A. Le Brun, Fouilles récentes à Khirokitia (Chypre) 1983-1986 (1989), fig. 17.
[4] A. Le Brun, Fouilles récentes à Khirokitia (Chypre), 1977-1981 (1984), p. 12.
Auteur de la notice
Texte transmis par Pavlos FLOURENTZOS - (traduction : S. Fourrier)
Références bibliographiques
A. Le Brun, dans le rapport d'activités du Département des antiquités de Chypre.
Légende graphique :
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Date de création
2009-11-30 00:00:00
Dernière modification
2024-02-14 12:48:53