LESBOS. – Acropole et ville basse de Mytilène - 1989
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Mytilini, Mytilène, Kastro
H. Williams (University of British Columbia) et ses collaborateurs ont poursuivi, sur l'acropole, la fouille du sanctuaire de Déméter et d'une petite église byzantine découverte en 1986 (cf. BCH 111 [1987], Chron., p. 559). Ils ont d'autre part travaillé en collaboration avec la 20e Éphorie des Antiquités préhistoriques et classiques, sur un site de la ville basse, situé près du port Nord.
1) Acropole. — La fouille des zones au Nord et au Sud des deux autels a traversé des niveaux d'occupation turque (XVIe-fin du XVIIIe s.). Une monnaie d'or, des céramiques européennes, chinoises et persanes attestent de la richesse de certains habitants. Dans tous les secteurs explorés dans le château, les bâtiments turcs et byzantins ont fait disparaître toute trace d'occupation entre le milieu du Ier s. et le Xe s. ap. J.-C., alors que les découvertes de la ville basse témoignent de l'importance de la cité à ces époques. Au Sud de la zone déjà fouillée ont été mises au jour deux fondations, dont l'une (datée de la fin de l'époque classique ou du début de l'époque hellénistique) appartient peut-être à un autre autel. Une petite plate-forme en pierres de taille pourrait avoir servi d'autel ou de base à une table d'offrandes. Une couche de la fin du Ier s. av. J.-C./milieu du Ier s. ap. J.-C. semble avoir nivelé tout le site et marquer la fin du sanctuaire.
La poursuite de la fouille des bâtiments associés aux autels a permis de découvrir des banquettes de 0,50 m de large le long des murs de deux des pièces, et de les identifier avec des salles de banquets qui trouvent leur parallèle dans le sanctuaire de Déméter à Corinthe. De nombreux dépôts de figurines (personnages féminins et masculins — dont un hermaphrodite —, modèle réduit de repas sur un plateau, etc.), dûs aux nettoyages périodiques du sanctuaire, permettent d'enrichir notre connaissance du répertoire de la coroplastique locale. On a aussi retrouvé deux tablettes d'imprécation en plomb, portant un texte de huit ou neuf lignes (non déchiffré).
La découverte la plus importante fut celle, dans des remblais hellénistico-romains, de nombreux fragments de colonnes ioniques et doriques d'époque archaïque en andésite, ainsi que d'un élément de base. Il se pourrait qu'il y ait eu sur l'acropole de Mytilène, à la fin du VIe s. av. J.-C., un temple de dimensions considérables, semblable à celui d'Assos.
La fouille de l'église byzantine recouverte par la mosquée du XIXe s. a mis au jour plusieurs tombes byzantines, ainsi qu'une citerne de 4,50 m de profondeur. Rien ne prouve que le sanctuaire s'étendait jusqu'à cette partie du site.
2) Ville basse. — Les fouilles ont porté sur le rempart de la cité classique, sur une vaste maison à péristyle d'époque impériale, superposée à d'intéressants niveaux antérieurs, et sur un nouveau sondage proche du port Nord, où S. Charitonidis avait fouillé en 1961.
a) Au Sud-Ouest, sous une nécropole turque, un mur bien appareillé constitue la première construction médiévale retrouvée sur le site. Elle recouvrait un modeste bâtiment d'époque hellénistique.
b) Rempart. — Plus à l'Est, on a dégagé la suite des fondations de pièces juxtaposées (cf. BCH 113 [1989], Chron., p. 666), livrant des vases à boire en vernis noir attique du Ve s. L'état du rempart aujourd'hui dégagé, avec ses assises inférieures en appareil polygonal, date d'une reconstruction du IVe s. av. J.-C.
c) Maison à péristyle. — La pompe a été nécessaire pour fouiller les niveaux archaïques de la pièce Ouest, qui ont livré de la céramique du style de « la chèvre sauvage » de la fin du VIIe s. associée à un mur. Un sondage dans la pièce Est a recueilli une grosse quantité de céramique grise locale du VIe s. Dans la pièce Nord, sous un pavement de marbre du IIIe s. ap. J.-C., on a dégagé des sols de galets et des murs hellénistiques, reposant sur des niveaux archaïques.
Parmi les petits objets, signalons le porte-mèche en bronze d'une lampe de verre, une anse de récipient en verre signée par Aristôn, artiste bien connu de l'époque d'Auguste, ainsi qu'une monnaie d'or frappée par M. Servilius pour Brutus en 42 av. J.-C.
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