SAMOTHRACE. – Sanctuaire des Grands Dieux - 1988
La campagne menée, en 1988, par J. MacCredie dans le sanctuaire des Grands Dieux, a permis d'achever l'exploration de la terrasse moyenne de la colline Ouest, terrasse dont il restait à dégager le tiers occidental, enfoui sous 3 m d'éboulis et de remblai byzantin. Dans ce secteur la fouille a mis au jour une construction d'époque impériale, située immédiatement à l'Ouest du Bâtiment au navire (ou Néorion), une annexe au bâtiment byzantin et, à la limite occidentale du terrain, les restes d'une rue ou d'une rampe, qui menait de la région Nord du sanctuaire jusqu'à la grande stoa. Des recherches complémentaires ont en outre été effectuées à l'intérieur du Néorion et du bâtiment byzantin (v. plan fig. 1 : au centre le Néorion, à l'Est l'Hestiatorion, à l'Ouest le bâtiment impérial et, au-dessus de l'extrémité Ouest du Néorion, le complexe byzantin).
Néorion. — Dans la moitié Nord de l'édifice on a retrouvé de nouveaux supports des grilles qui fermaient les entrecolonnements. Ils invitent à restituer, à la base de la grille, une assise en marbre, constituée de blocs de 0,19 m de large sur 1,90 m de long environ, dont aucun n'a cependant été identifié. Plusieurs trouvailles fournissent des précisions sur les deux portes qui étaient percées dans le mur Nord, confirmant qu'il faut bien attribuer à ces deux baies les éléments d'encadrement en marbre et d'entablement dorique précédemment découverts.
Bâtiment romain. — Immédiatement à l'Ouest du Néorion se trouve une construction rectangulaire, qui date apparemment du IIe siècle ap. J.-C. et dont les murs, en blocs de grès irréguliers, sont enduits de stuc blanc sur les deux faces. Elle se compose d'une seule pièce (8,90 x 5,40 m), dont le mur Nord est percé d'une porte axiale à deux vantaux (larg. totale 1,30 m), tandis que le mur Sud est doublé d'une banquette qui fait retour sur la demi-longueur des murs Est et Ouest ; deux bases en marbre remployées se dressent, l'une en face de la banquette, l'autre dans l'angle Nord-Est. On n'a rien retrouvé à l'intérieur du bâtiment qui permette d'en préciser la fonction, mais tout porte à croire qu'il servait à abriter et à exposer des objets votifs.
Quelque temps après sa construction, un four rectangulaire fut installé immédiatement au Nord. On ne peut préciser ni la date ni la destination exacte de ce four.
Bâtiment byzantin. — L'établissement de caractère apparemment industriel qui, au Xe siècle ap. J.-C, recouvrit en partie les ruines du Néorion et du bâtiment romain, se compose d'un bâtiment principal rectangulaire (11 x 9,90 m) auquel furent ajoutées par la suite, à l'Est, une petite pièce ou cour (3 x 5 m) et, à l'Ouest, une pièce plus grande, dont le sol est surélevé de 1 m. Le bâtiment principal, entièrement fait de remplois liés au mortier, est divisé en trois pièces allongées, de superficie inégale, qui possèdent des aménagements plus ou moins complexes (niche, sol surélevé, conduit, etc.) et communiquent entre elles par une série de petites ouvertures. Rien ne permet de préciser la destination exacte de ce complexe, qui pourrait avoir servi à la préparation d'un produit — vraisemblablement animal ou végétal, vu l'absence de tout débris minéral dans les dépôts environnants.
Parmi les nombreux fragments de marbre, sculptés ou inscrits, trouvés au cours de la campagne, on retiendra une tête de statue rapportée, une dédicace (?) hellénistique où est cité le nom du roi Philippe et une inscription romaine qui mentionne des relations diplomatiques entre la cité de Maronée et l'empereur Claude.
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