RHODES. - Ville - 1984
Rodos, Rhodes
On recense en 1984 26 fouilles d'urgence, dont on trouve le compte-rendu dans l'ArchDelt 39 (1984) [1989], Chron., p. 309-325.
1) Secteur Ouest de la ville moderne. — On a dégagé une citerne hellénistique à deux compartiments, dont l'un souterrain, dans lequel s'ouvrait deux galeries (rue Cheimarras), ainsi qu'un tronçon de la rue Ρ 27β, à proximité de vestiges architecturaux probablement en relation avec le sanctuaire d'Hélios (angle des rues Sophouli et Cheimarras). Dans une insula bordée par la rue Ρ 26α, la fosse de coulée d'un atelier métallurgique hellénistique, de forme ellipsoïdale (2,10 x 1,86 x 1,70 m, dans l'état actuel du dégagement), avait conservé les restes des moules de trois fontes successives (fig. 141) (rue Kennedy). Au carrefour des rues Ρ 30 et Ρ 40, avec égout maçonné, on a mis au jour des maisons d'époque hellénistique et impériale (flg. 142) (angle des rues Grégoire V et Garibaldi).
2) Secteur Est. — On a fouillé la cour d'un grand bâtiment public, ainsi que les chaussées successives de la rue Ρ 31, antérieure à la construction du bâtiment (place des Martyrs). Des vestiges de la basse Antiquité et des silos médiévaux ont été dégagés rue Kordringtonos, où passait la rue Ρ 33γ.
3) Secteur Nord. — L'angle d'un bâtiment appartenant probablement aux installations du port Ouest et longé par la rue Ρ 1γ a été découvert rue Kathopouli.
4) Secteur Sud. — Un mur de construction soignée pourrait appartenir à une installation portuaire (rue Moschou). Une citerne avec escalier a été dégagée dans le secteur de la nécropole (angle des rues Kôtiadi et S. Diakou).
5) Nécropole Sud. Dans les cinq enclos funéraires dégagés en 1984, on a fouillé seize tombes creusées dans le rocher et six réceptacles, de forme orthogonale ou circulaire, datant de la 2e moitié du IVe s. et des débuts du IIIe s. av. J.-C. La plupart avaient conservé leur σήμα, table à offrandes ou stèle (angle des rues Lindou et Anastassiadi).
7) Nécropole Sud-Ouest. — 14 tombes taillées dans le rocher et un réceptacle, du début du IIIe s. av. J.-C, voisinaient avec trois silos de l'époque turque et une galerie du système d'adduction d'eau antique (rue Kôtiadi). On signale également dix tombes hellénistiques creusées dans le rocher, à proximité d'une ancienne carrière (terrain Sarikou); onze tombes d'époque impériale, à ciste maçonnée ou taillées dans le rocher, et un enclos funéraire (rue K. Tsaldari) ; une ancienne carrière de poros réutilisée pour trois enclos funéraires, dont l'un abritait cinq réceptacles parallèles fermés par des plaques de poros : ils contenaient plusieurs urnes inscrites du nom du défunt, et mentionnant son dème (Amnistiai, dans la Pérée rhodienne) (rue K. Tsaldari); six tombes et deux réceptacles, dont l'un renfermait une hydrie ornée d'un collier à pendentifs, avec une petite phiale et un miroir en bronze (rue Asklipiou) ; trois tombes creusées dans le rocher et six réceptacles – dont l'un abritait l'urne d'un certain Νικασίβουλος – de la 2e moitié du IVe s. av. J.-C. (terrain E. Karpodini) ; quatre réceptacles et une tombe, qui ont livré une petite cruche contenant des feuilles d'argent (rue K. Hydraiou); douze tombes hellénistiques en fosse et une à ciste maçonnée, près de la bordure occidentale de la route de la nécropole (terrain Voyatzi-Mina), et neuf tombes creusées dans le rocher, dont l'une avec traces d'une crémation (terrain Tsambikou-Giassirani).
7) Nécropole Est. — Un mur dégagé dans un terrain situé à l'Ouest de la route Rhodes-Kallithéa remployait deux autels cylindriques, dont l'un au nom d'Apollonios, de Sidon. Sept autres tombes à ciste en poros et quatre réceptacles (terrain M. Thomaïdou) dataient du IIIe s. av. J.-C. : sur l'une des urnes étaient déposées une phiale en argent et une couronne en or.
8) Ville médiévale. — Les travaux de restauration menés par la 4e Éphorie des Antiquités byzantines dans l'église d'Haghios Spyridôn sont exposés dans l'ArchDelt 39 (1984) [1989], Chron., p. 337-340. Les fouilles effectuées à cette occasion permettent de reconstituer l'histoire du monument comme suit : le bâtiment d'origine était composé de trois nefs, en appareil isodome. À la fin de l'époque paléochrétienne (VIe-VIIe s.), on construit une nouvelle basilique à trois nefs, avec pavement en opus sectile et peintures murales. Sur ses ruines fut édifiée au XIIIe s. une église ornée de fresques. La basilique actuelle, à trois nefs avec coupole, date de la fin du XVe-début du XVIe s. ; une crypte ornée de fresques, située sous le pavement de la nef Nord et datée par une inscription funéraire de 1508, fut utilisée comme tombeau pour les fondateurs. De nombreux morts ont été ensevelis entre le XIIIe s. et le XVIe s. dans les trois tombes en fosse dégagées dans la nef centrale. L'église fut transformée en mosquée en 1523.
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