VERGINA - 1988
En 1988, au cours d'une campagne écourtée par décision des autorités municipales, qui entendaient faire par là pression sur le Ministère de la culture pour obtenir la construction d'un musée local, M. Andronikos a poursuivi, sans pouvoir l'achever, la fouille du dromos de la tombe macédonienne au trône découverte l'an dernier (v. BCH 112 [1988] Chron., p. 651). Il a également localisé, non loin de là au Sud, le rempart Nord de la ville, dont la fondation, large de 2 m environ, a été dégagée sur 20 m de long.
La principale découverte de la campagne est celle d'une tombe en fosse de la fin de l'époque archaïque, qui se trouvait à 13 m de la façade de la tombe au trône. Au fond d'une grande fosse (3,50 x 4,60 m, prof. 3 m), la tombe (2 x 1,30 m) abritait les restes d'une femme, qui avait été inhumée la tête à l'Est, dans un cercueil en bois dont il reste de nombreuses traces. La morte était parée de bijoux en or : un diadème décoré de scènes mythologiques (fig. 1), qui se répètent sur les bandeaux bordant l'himation ; une paire de boucles d'oreille à rosaces (fig. 2), plusieurs bracelets à têtes de serpent, un collier à deux rangs de perles et une pendeloque pyramidale ; deux fibules en archet (fig. 3) et deux grandes épingles à tête ouvragée (fig. 4) qui retenaient le vêtement, tandis qu'une fine épingle bifide fermait l'himation au niveau de la taille. Une grosse chaîne en argent, terminée par deux têtes de serpent en or, pendait autour de sa poitrine, qui était recouverte de fines plaques d'or, tandis que des plaques-appliques en or, décorées de rosaces ou d'autres motifs géométriques, étaient cousues sur ses vêtements. La semelle de ses sandales était faite d'une épaisse feuille d'argent, dorée sur la face inférieure. On avait déposé, près de ses pieds, une hydrie en bronze et une phiale à omphalos en argent doré (fig. 5) ; autour d'elle, divers objets en bronze et en fer, dont un petit chariot, et six protomès féminines en tere cuite de style ionien, datées entre 500 et 490 av. J.-C. ; à la hauteur du sexe, un petit vase à parfum en verre de type « phénicien » ; à sa droite, une série de pétales de palmettes et de rosaces en ambre, qui devaient décorer un objet en bois. Sur le bord de la tombe, à l'Ouest, on a retrouvé un trépied en fer et un chaudron en bronze, ainsi qu'une œnochoé en bronze et une phiale en bronze argenté, toutes deux retournées. À l'Est se trouvait un amphorisque en céramique. Un tas de galets blancs servait à marquer l'emplacement de la tombe.
Autant que la richesse et la qualité de ce mobilier, on ne manquera pas de remarquer ses analogies avec celui des tombes de Sindos et ce que cela implique du point de vue historique.
Ergon 1988 (1989), p. 72-80.
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