DRÉROS - 2020
Informations Générales
Numéro de la notice
17449
Année de l'opération
2020
Chronologie
Mots-clés
Habitat - Fortification - Installation hydraulique - Citerne - Monnaie - Outillage/armement - Os - Verre
Nature de l'opération
Institution(s)
Localisation
Toponyme
Dréros
Dréros
Notices et opérations liées
Description
À Dréros, A. Farnoux (EFA/Université Paris Sorbonne) et V. Zographaki (Éphorie des Antiquités du Lassithi) ont poursuivi en 2020 les fouilles programmées dans la ville antique (fig. 1). Les recherches ont porté sur deux secteurs, d’une part le secteur 5 sous la pente Nord du site et sous l’agora, d’autre part l’acropole Est.
Les objectifs, dans le secteur 5 (fig. 2), étaient d’achever la fouille de la zone couverte par le four à chaux moderne et de préciser la fonction et la chronologie de la citerne conservée sous celui-ci (sondage 1) ; de fouiller la pièce construite en avant de l’apothèque Nord du bâtiment (sondage 2) ; d’étudier la chronologie des phases de construction et de transformation du vestibule qui desservait les deux apothèques Nord et Sud ainsi que la salle au foyer central (sondage 3) ; et enfin de déplacer les restes du pierrier qui borde la maison au Nord.
Toutes ces opérations ont pu être menées à bien. Les sondages 1 et 2 ont permis de dégager les espaces construits à l’Est du bâtiment. Ces derniers constituent une zone ouverte dans un premier état, munie probablement d’une citerne dans la partie Nord. Dans un deuxième état, ces espaces font l’objet d’un réaménagement important puisqu’ils sont clôturés à l’Est et au Nord. La construction du four à chaux à l’époque moderne vient bouleverser les couches archéologiques du secteur et remanier les derniers aménagements intervenus. Deux découvertes sont à signaler dans ces sondages : dans le sondage 1, la fouille de la base du four à chaux a permis d’observer des traces d’aménagement antiques de la roche, probablement la carrière qui a été exploitée pour débiter les blocs utilisés dans la construction du bâtiment ; dans le sondage 2, une banquette installée dans l’angle de la pièce 4 a été mise au jour sur laquelle un amoncellement de mâchoires animales et de cornes ainsi que deux vases entiers ont été dégagés. L’un des deux, d’époque archaïque, est décoré de trois oiseaux modelés. Au pied de cette banquette a été retrouvé un cratère.
Le sondage 3, pratiqué dans les pièces 5, 6 et 7 a permis d’atteindre le premier sol du bâtiment où l’on a retrouvé les traces d’incendie observées dans les campagnes précédentes. Il est à noter que ces traces étaient aussi visibles dans la pièce 3. Ce sol ? constitue donc un horizon de destruction que l’on peut situer dans le courant de l’époque hellénistique. Sous ce premier niveau de sol, apparaissent des couches d’aménagement qui épousent l’affleurement de la roche naturelle. Il ne semble pas y avoir d’occupation antérieure à l’époque hellénistique. La présence de tessons isolés d’époque archaïque ou géométrique a été observée par endroit, sans structure associée.
Enfin le dégagement du pierrier situé au nord du bâtiment a permis d’implanter un nouveau sondage (sondage 5 ; fig. 3) dans lequel sont apparues deux nouvelles pièces (8 et 9), ajoutées postérieurement et dont la stratigraphie a été perturbée par l’activité du four à chaux situé juste au Sud. La présence de vases entiers sur le sol permet d’espérer une datation de la construction de ces ajouts tardifs.
Pour conclure, on peut considérer que le dégagement du grand bâtiment est, dans ses grandes lignes, achevé (fig. 4) : la fouille des dernières pièces, des espaces extérieurs et des sondages stratigraphiques a permis de préciser les phases d’utilisation depuis sa construction au milieu de l’époque hellénistique jusqu’à sa réoccupation à l’époque romaine et byzantine. Constitué dans son premier état de deux grandes pièces magasins encadrant une pièce centrale dallée, d’un vestibule et d’une cour munie d’une citerne, il est, dans une deuxième phase, complété par un mur de clôture et ses circulations internes sont modifiés. Dans un dernier état, des pièces sont ajoutées à l’extérieur et augmentent ainsi la surface construite, dont les limites restent à déterminer. La raison de la présence d’une structure à banquette supportant un amas de mâchoires de chèvres et de cornes n’est pas claire pour l’instant, de même que se pose la question de la fonction de cet ensemble architectural au plan singulier.
Le secteur 6, celui de l’acropole Est, représente un enjeu scientifique important car cette acropole est la seule des deux collines à avoir une fortification. Trois sondages étaient prévus pour préciser l’architecture de l’enceinte, sa chronologie et son type. Des sondages y ont été réalisés en 1932 et 2010 et des nettoyages en 2017. Ces premières explorations ont montré l’importance des niveaux d’occupation et des structures à l’époque byzantine et à l’époque vénitienne. En 2020 seul le sondage 2 a pu être entrepris. Il se situe sur la branche Ouest du mur de fortification, en un point qui a fait l’objet d’une fouille en 1932. Une entrée de la forteresse avait été identifiée avec une pierre de seuil et une crapaudine en fer. L’examen des photographies anciennes et du carnet de fouilles où figure un rapide croquis de situation des sondages a permis de localiser précisément l’implantation de ce sondage ancien. On a ainsi retrouvé le bloc à crapaudine, mais il est en fait intégré à un large mur (2 m) qui relie les deux branches de l’enceinte dans un dernier état. On a ainsi pu mettre en évidence le dispositif de raccordement des deux branches qui composent le mur Ouest de l’enceinte. Il est probable qu’une rampe et une entrée aient été installées à un moment donné de l’histoire de la forteresse. Elles se situent au point de rencontre des deux plateaux qui forment l’acropole, l’un au Sud où se trouve aujourd’hui la chapelle d’Aghios Antonios, l’autre au Nord à l’extrémité de laquelle est installée une tour ronde. La fouille de cette année a permis de bien mettre en évidence le rôle clé de cette zone pour la compréhension du système de défense. Le matériel recueilli issu, en grande partie, des déblais de la fouille ancienne, était très mêlé et ne permet pas pour l’installation de datation sûre. Deux monnaies byzantines, des clous en fer, des fragments de verre et de la céramique vernissée ont été retrouvés.
Les objectifs, dans le secteur 5 (fig. 2), étaient d’achever la fouille de la zone couverte par le four à chaux moderne et de préciser la fonction et la chronologie de la citerne conservée sous celui-ci (sondage 1) ; de fouiller la pièce construite en avant de l’apothèque Nord du bâtiment (sondage 2) ; d’étudier la chronologie des phases de construction et de transformation du vestibule qui desservait les deux apothèques Nord et Sud ainsi que la salle au foyer central (sondage 3) ; et enfin de déplacer les restes du pierrier qui borde la maison au Nord.
Toutes ces opérations ont pu être menées à bien. Les sondages 1 et 2 ont permis de dégager les espaces construits à l’Est du bâtiment. Ces derniers constituent une zone ouverte dans un premier état, munie probablement d’une citerne dans la partie Nord. Dans un deuxième état, ces espaces font l’objet d’un réaménagement important puisqu’ils sont clôturés à l’Est et au Nord. La construction du four à chaux à l’époque moderne vient bouleverser les couches archéologiques du secteur et remanier les derniers aménagements intervenus. Deux découvertes sont à signaler dans ces sondages : dans le sondage 1, la fouille de la base du four à chaux a permis d’observer des traces d’aménagement antiques de la roche, probablement la carrière qui a été exploitée pour débiter les blocs utilisés dans la construction du bâtiment ; dans le sondage 2, une banquette installée dans l’angle de la pièce 4 a été mise au jour sur laquelle un amoncellement de mâchoires animales et de cornes ainsi que deux vases entiers ont été dégagés. L’un des deux, d’époque archaïque, est décoré de trois oiseaux modelés. Au pied de cette banquette a été retrouvé un cratère.
Le sondage 3, pratiqué dans les pièces 5, 6 et 7 a permis d’atteindre le premier sol du bâtiment où l’on a retrouvé les traces d’incendie observées dans les campagnes précédentes. Il est à noter que ces traces étaient aussi visibles dans la pièce 3. Ce sol ? constitue donc un horizon de destruction que l’on peut situer dans le courant de l’époque hellénistique. Sous ce premier niveau de sol, apparaissent des couches d’aménagement qui épousent l’affleurement de la roche naturelle. Il ne semble pas y avoir d’occupation antérieure à l’époque hellénistique. La présence de tessons isolés d’époque archaïque ou géométrique a été observée par endroit, sans structure associée.
Enfin le dégagement du pierrier situé au nord du bâtiment a permis d’implanter un nouveau sondage (sondage 5 ; fig. 3) dans lequel sont apparues deux nouvelles pièces (8 et 9), ajoutées postérieurement et dont la stratigraphie a été perturbée par l’activité du four à chaux situé juste au Sud. La présence de vases entiers sur le sol permet d’espérer une datation de la construction de ces ajouts tardifs.
Pour conclure, on peut considérer que le dégagement du grand bâtiment est, dans ses grandes lignes, achevé (fig. 4) : la fouille des dernières pièces, des espaces extérieurs et des sondages stratigraphiques a permis de préciser les phases d’utilisation depuis sa construction au milieu de l’époque hellénistique jusqu’à sa réoccupation à l’époque romaine et byzantine. Constitué dans son premier état de deux grandes pièces magasins encadrant une pièce centrale dallée, d’un vestibule et d’une cour munie d’une citerne, il est, dans une deuxième phase, complété par un mur de clôture et ses circulations internes sont modifiés. Dans un dernier état, des pièces sont ajoutées à l’extérieur et augmentent ainsi la surface construite, dont les limites restent à déterminer. La raison de la présence d’une structure à banquette supportant un amas de mâchoires de chèvres et de cornes n’est pas claire pour l’instant, de même que se pose la question de la fonction de cet ensemble architectural au plan singulier.
Le secteur 6, celui de l’acropole Est, représente un enjeu scientifique important car cette acropole est la seule des deux collines à avoir une fortification. Trois sondages étaient prévus pour préciser l’architecture de l’enceinte, sa chronologie et son type. Des sondages y ont été réalisés en 1932 et 2010 et des nettoyages en 2017. Ces premières explorations ont montré l’importance des niveaux d’occupation et des structures à l’époque byzantine et à l’époque vénitienne. En 2020 seul le sondage 2 a pu être entrepris. Il se situe sur la branche Ouest du mur de fortification, en un point qui a fait l’objet d’une fouille en 1932. Une entrée de la forteresse avait été identifiée avec une pierre de seuil et une crapaudine en fer. L’examen des photographies anciennes et du carnet de fouilles où figure un rapide croquis de situation des sondages a permis de localiser précisément l’implantation de ce sondage ancien. On a ainsi retrouvé le bloc à crapaudine, mais il est en fait intégré à un large mur (2 m) qui relie les deux branches de l’enceinte dans un dernier état. On a ainsi pu mettre en évidence le dispositif de raccordement des deux branches qui composent le mur Ouest de l’enceinte. Il est probable qu’une rampe et une entrée aient été installées à un moment donné de l’histoire de la forteresse. Elles se situent au point de rencontre des deux plateaux qui forment l’acropole, l’un au Sud où se trouve aujourd’hui la chapelle d’Aghios Antonios, l’autre au Nord à l’extrémité de laquelle est installée une tour ronde. La fouille de cette année a permis de bien mettre en évidence le rôle clé de cette zone pour la compréhension du système de défense. Le matériel recueilli issu, en grande partie, des déblais de la fouille ancienne, était très mêlé et ne permet pas pour l’installation de datation sûre. Deux monnaies byzantines, des clous en fer, des fragments de verre et de la céramique vernissée ont été retrouvés.
Auteur de la notice
Catherine Bouras
Références bibliographiques
D’après le rapport de mission en 2020, remis par A. Farnoux.
Légende graphique :
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localisation du toponyme
polygone du toponyme Chronique
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Date de création
2022-01-14 13:37:28
Dernière modification
2022-02-24 14:34:18