PLAINE DE SKOURTA - 1989
Néolithique - Néolithique Ancien - Néolithique Moyen - Néolithique Récent - Néolithique Final
Âge du Bronze - Bronze Ancien - Bronze Moyen - Bronze Récent
Âge du Fer - Protogéométrique - Géométrique
Antiquité - Archaïque - Classique - Hellénistique - Romaine
Skourta
Une quatrième et dernière campagne de prospection, dirigée par M. H. Munn et M.L. Zimmerman Munn (Stanford University), a exploré en 1989 de nouveaux secteurs de la plaine de Skourta et des vallées avoisinantes : 66 sites ont été découverts ou étudiés, portant à 120 le total des sites examinés depuis 1985.
Au Néolithique ancien (10 sites), l'habitat est dispersé sur des magoulas dans la plaine ou au sommet de collines entourant la plaine. Un seul site datant du Néolithique moyen a été reconnu ; un grand nombre des mêmes sites et sommets de collines sont occupés aussi au Néolithique récent et final (14 sites). La céramique HA I est attestée en plusieurs endroits, alors qu'il faut remarquer l'absence de matériel HR II-III, à une exception près (Daphnoula). Cette absence d'habitat se répète à la fin des époques géométrique et archaïque, sans qu'une évolution de l'environnement puisse en fournir l'explication : peut-être la cause en réside-t-elle dans le développement de grands centres économiques et politiques régionaux en Attique et en Béotie, où se concentrait la population.
Parmi les sites HM et HR, on croit pouvoir distinguer deux groupes : ceux de la plaine, souvent réoccupée à l'époque classique, et quelques sites, parfois fortifiés, installés sur des sommets surveillant la plaine, en particulier au Nord-Est, qui peuvent avoir été habités par des populations ethniquement distinctes et économiquement indépendantes. Il pourrait s'agir de sites pélasges qui, après leur abandon à l'HR III C ou au Protogéométrique, n'ont pas été réoccupés pendant au moins un millénaire.
Après une occupation attestée à l'époque protogéométrique, la plaine de Skourta, sauf la vallée de Kokkini, est abandonnée pour quatre siècles, correspondant à la formation des cités classiques d'Athènes et de Thèbes. La région était cependant utilisée comme pâturages, ainsi que l'attestent les textes et l'abondance de céramique corinthienne géométrique et archaïque au sanctuaire de Zeus au sommet du Parnès et dans la caverne d'Antiope près d'Éleuthères. À la fin du VIe et au début du Ve s., trois sites de la plaine de Skourta (Panakton, Stephani et Aghios Dimitrios) sont réoccupés, témoins de l'emprise croissante d'Athènes sur ces terres jusque-là communes : la forteresse de Panakton devint une garnison éphébique au IVe s. Pendant la seconde moitié du IVe s., de nombreuses fermes s'établissent autour de la plaine, à une époque de domination athénienne.
L'époque hellénistique voit une transformation dans l'occupation. Beaucoup de sites sont abandonnés au IIIe s. ; quelques hameaux au Nord de la plaine survivent jusqu'à l'époque impériale. Les intérêts économiques athéniens semblent se détourner de cette région, dont l'exploitation revient désormais à Tanagra.
Au Bas-Empire, la région est à nouveau occupée et de nouveaux sites (fermes ou hameaux) sont installés. Cette période de prospérité s'achève au cours de la seconde moitié du VIe s., probablement à cause des invasions slaves.
Il y a peut-être une occupation très localisée au IXe s., mais la céramique ne redevient abondante qu'à la fin du XIe s. On fonde alors sur le Kythéron le monastère d'Ossios Mélétios, qui devient très influent : tous les sites byzantins localisés pourraient en être des dépendances. Sous la domination franque, on occupe les sites anciens et on s'installe aussi sur de nouveaux sites ; de cette époque datent des tours protégeant probablement les terres cultivables et la route entre Thèbes et Athènes. Au XIVe s., la population albanaise apparaît dans la région.
De nombreux sites ont été occupés pendant la domination turque, mais la moitié des sites francs ont été abandonnés ; un quart des sites fondés par les Turcs furent désertés en quelques générations. Les villages de la plaine comptaient environ 1 200 habitants au XIXe s.
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