PHILIPPIAS. – Monastère de Pantanassa - 1988
Pantanassa
Poursuivant l'exploration du catholicon du monastère de la Pantanassa, P. Vokotopoulos a, cette année, concentré les recherches sur les côtés Est et Nord de l'édifice ainsi que sur le narthex.
Sur les côtés Est et Nord, la fouille a mis au jour un grand nombre de tombes à ciste, dont plusieurs ont livré chacune un anneau en bronze et de la céramique à glaçure verte. L'une d'elles contenait deux vases disposés l'un sur l'autre, près de la tête du mort : une cruche en pseudo-majolique à décor de lignes bleu-ciel, de fabrication italienne ou corfiote (XVIe s.), et un bol jaune pâle à vernis transparent du XVe-XVIe siècle (fig. 1).
On a entrepris la fouille de la chapelle Nord, dont le remblai a livré un grand nombre de fragments de fresques. L'un d'eux porte le nom Μάρκος, un autre les restes d'un visage que l'on peut dater de la fin du XIIIe siècle.
La fouille du portique Nord, commencée en 1972, a été étendue vers le Nord, ce qui a permis de constater que ses supports n'étaient pas constitués par des colonnes, comme ceux du portique Sud, mais par des piliers de section rectangulaire (1,56 x 0,74 m) pourvus sur la face Sud d'une parastade en saillie de 0,25 m. Leur appareil fait alterner les assises de briques et de pierre blanche. Avant d'être détruit, le portique, dont le sol était pavé de dalles d'épaisseur variable, fut remblayé et l'on y pratiqua des inhumations.
Dans la partie centrale du narthex est conservé un sol en opus sectile, dont le motif principal constitue une variante du thème des cinq pains. Il est bordé, du côté de la porte de la nef, par deux plaques en marbre blanc décorées d'une série de rosaces entourant des animaux, qui se détachent sur un fond de marbre vert foncé et pourpre (fig. 2). La fouille du narthex a produit 44 fragments de sculptures, 4 monnaies du XIVe siècle et de nombreux éléments du décor en terre cuite. Parmi ces derniers, plusieurs briques à profil en S retourné, et une brique intacte avec fragment d'inscription en relief : Ν(ι)Κ(η)Φ(ό)Ρ(ος) (fig. 3). Si le personnage ainsi désigné est bien le Nikèphoros qui fut despote d'Épire de 1267/8 à 1296 environ, l'inscription doit se rapporter à la construction des portiques, puisque l'on sait par les sources écrites que le fondateur du catholicon est Michel II.
Ergon 1988 (1989), p. 62-67.
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